22.06.2013 Views

Physiopathologie de l'ischémie cérébrale - Psychologie - M. Fouchey

Physiopathologie de l'ischémie cérébrale - Psychologie - M. Fouchey

Physiopathologie de l'ischémie cérébrale - Psychologie - M. Fouchey

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

17-045-A-80 <strong>Physiopathologie</strong> <strong>de</strong> l’ischémie <strong>cérébrale</strong> Neurologie<br />

3<br />

2<br />

4<br />

1<br />

1 Représentation schématique du polygone artériel <strong>de</strong> Willis. 1. Artère communicante<br />

antérieure ; 2. artère sylvienne ; 3. artère caroti<strong>de</strong> interne ; 4. artère <strong>cérébrale</strong> postérieure<br />

; 5. artère vertébrale ; 6. tronc basilaire ; 7. artère communicante postérieure ;<br />

8. artère <strong>cérébrale</strong> antérieure.<br />

50<br />

DSC (mL/min/100 g)<br />

Conditions physiologiques<br />

Ischémie <strong>cérébrale</strong><br />

50<br />

énergétiques et par conséquent fortement dépendant du débit<br />

sanguin. Le débit sanguin cérébral se définit par le rapport entre la<br />

pression <strong>de</strong> perfusion <strong>cérébrale</strong> (PPC) et la résistance vasculaire<br />

<strong>cérébrale</strong> (RVC). La PPC est la différence entre la pression artérielle<br />

à l’entrée et la pression veineuse <strong>cérébrale</strong>, celle-ci étant négligeable<br />

dans les conditions physiologiques, la PPC peut être assimilée à la<br />

pression artérielle. La RVC résulte, quant à elle, <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

forces qui s’opposent au passage du flot sanguin dans les vaisseaux<br />

(pression intracrânienne, viscosité du sang, état du lit vasculaire,<br />

tonus vasculaire). Dans les conditions physiologiques, la RVC<br />

dépend principalement du calibre <strong>de</strong>s artères et artérioles<br />

<strong>cérébrale</strong>s [14] . Chez l’adulte, le débit sanguin cérébral normal est en<br />

moyenne <strong>de</strong> 50 mL/min/100 g <strong>de</strong> tissu cérébral. Le terme<br />

d’autorégulation désigne la possibilité <strong>de</strong> maintenir constant le débit<br />

sanguin cérébral en dépit <strong>de</strong> variations <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> perfusion<br />

et ce pour <strong>de</strong>s valeurs situées entre 50 et 150 mmHg (fig 2) [73] .En<br />

<strong>de</strong>çà ou au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces valeurs ou dans une situation d’ischémie, le<br />

débit sanguin cérébral est directement proportionnel à la pression<br />

<strong>de</strong> perfusion (fig 2). La régulation du débit sanguin cérébral est ainsi<br />

dépendante <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> vasodilatation et <strong>de</strong> vasoconstriction<br />

<strong>de</strong>s artères <strong>cérébrale</strong>s. De nombreux mécanismes peuvent être mis<br />

en jeu tels que la libération <strong>de</strong> molécules vasodilatatrices comme le<br />

monoxy<strong>de</strong> d’azote (NO), vasoconstrictrices comme l’endothéline ou<br />

encore l’activation <strong>de</strong> canaux potassiques situés au sein <strong>de</strong>s cellules<br />

musculaires lisses vasculaires [12] . Il convient <strong>de</strong> citer par ailleurs les<br />

effets <strong>de</strong> la variation du pH, <strong>de</strong> la pression partielle en CO 2 et en O 2<br />

ainsi que le rôle <strong>de</strong> l’innervation sympathique et parasympathique<br />

[12] . L’ensemble <strong>de</strong> ces facteurs qui concourent à la variation <strong>de</strong>s<br />

6<br />

8<br />

5<br />

7<br />

PPC<br />

(mmHg)<br />

2 Variations du débit sanguin cérébral (DSC) dans les conditions physiologiques et<br />

au cours <strong>de</strong> l’ischémie. PPC : pression <strong>de</strong> perfusion <strong>cérébrale</strong>.<br />

2<br />

150<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

DSC mL/min/100g<br />

Pénombre<br />

Tissu normal<br />

Mort neuronale<br />

Temps<br />

3 Évolution au cours du temps <strong>de</strong> la pénombre ischémique. DSC : débit sanguin cérébral.<br />

résistances vasculaires permet <strong>de</strong> constituer une véritable réserve<br />

sanguine rapi<strong>de</strong>ment disponible. Le cerveau possè<strong>de</strong> aussi la<br />

capacité d’améliorer l’extraction <strong>de</strong> l’oxygène du sang qui, à l’état<br />

basal, n’est pas maximale. Cette capacité d’extraction <strong>de</strong> l’oxygène<br />

peut ainsi être rapi<strong>de</strong>ment portée à 100 %, permettant <strong>de</strong> compenser,<br />

au moins dans un premier temps, la diminution pathologique du<br />

débit sanguin cérébral [81] .<br />

INFARCTUS CÉRÉBRAL ET PÉNOMBRE ISCHÉMIQUE<br />

L’infarctus cérébral est la résultante d’une diminution puis <strong>de</strong> l’arrêt<br />

<strong>de</strong> la perfusion du tissu cérébral ainsi que du dépassement <strong>de</strong>s<br />

capacités <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> suppléance. À l’échelon individuel, la<br />

gravité <strong>de</strong> l’expression clinique d’une occlusion artérielle est donc<br />

fortement dépendante d’une part <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s réseaux<br />

anastomotiques et d’autre part <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> régulation du débit<br />

sanguin cérébral. En dépit <strong>de</strong> la mise en jeu <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong><br />

protection préalablement décrits, une altération fonctionnelle du<br />

métabolisme cellulaire apparaît dès que le débit sanguin cérébral est<br />

inférieur à 22 mL/min/100 g <strong>de</strong> cerveau [45] . En cas d’occlusion<br />

artérielle, on distingue un centre d’ischémie <strong>de</strong>nse au sein duquel le<br />

débit sanguin est inférieur à 10 mL/min/100 g et au pourtour, une<br />

zone <strong>de</strong> tissu avec un débit intermédiaire entre 18 et<br />

10 mL/min/100 g. Cette zone, désignée sous le terme <strong>de</strong> pénombre<br />

ischémique, correspond à la partie du tissu cérébral ischémié où le<br />

débit sanguin est insuffisant pour maintenir un fonctionnement<br />

cellulaire normal, la survie cellulaire y <strong>de</strong>meurant cependant assurée<br />

dans un premier temps (fig 3) [2] . À l’électroencéphalogramme (EEG)<br />

et sur les potentiels évoqués corticaux, on note un silence électrique<br />

complet, réversible à condition que le flux artériel soit rétabli [45] .En<br />

imagerie par résonance magnétique (IRM), les données récentes <strong>de</strong><br />

la littérature suggèrent que la différence entre les anomalies en<br />

imagerie <strong>de</strong> perfusion et celles en imagerie <strong>de</strong> diffusion puisse être<br />

représentative <strong>de</strong> cette zone <strong>de</strong> pénombre, constituant peut-être un<br />

marqueur <strong>de</strong> choix pour la sélection <strong>de</strong>s patients les plus à même<br />

<strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> traitement comme la fibrinolyse [67] . En <strong>de</strong>çà <strong>de</strong><br />

10 mL/min/100 g <strong>de</strong> cerveau, la zone d’oligémie maximale tolérable<br />

est atteinte. Si cet état d’oligémie se prolonge plus <strong>de</strong> quelques<br />

dizaines <strong>de</strong> minutes, le tissu cérébral évolue vers un état <strong>de</strong> mort<br />

cellulaire (fig 3) [42] . De même, la mort cellulaire survient lorsque le<br />

débit sanguin cérébral est maintenu plus <strong>de</strong> 3 minutes à moins <strong>de</strong><br />

10 mL/min/100 g <strong>de</strong> cerveau [2] . L’IRM <strong>de</strong> diffusion pourrait<br />

s’avérer là encore un outil remarquable pour évaluer précocement<br />

la mort neuronale [67] .<br />

DIVERSITÉ DES MÉCANISMES VASCULAIRES<br />

À L’ORIGINE D’UN INFARCTUS CÉRÉBRAL<br />

La diminution du débit sanguin cérébral à l’origine du<br />

développement <strong>de</strong> lésions ischémiques, voire d’un infarctus cérébral,<br />

peut résulter <strong>de</strong> causes et <strong>de</strong> mécanismes divers. Trois mécanismes<br />

principaux sont à retenir : le mécanisme embolique artérioartériel<br />

ou d’origine cardiaque, le mécanisme hémodynamique et l’atteinte<br />

<strong>de</strong>s artères perforantes.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!