Numéro 72 | 25 novembre 2011 - Ville de Poissy

Promenade
Champignons : dernières cueillettes !
Depuis le mois d’avril, les
champignons pointent le bout
de leur chapeau dans nos forêts.
À l’approche de l’hiver, la saison
est sur le point de se terminer.
Pourtant, grâce à une météo
particulièrement douce, il reste
encore des récoltes à faire…
Mercredi matin, l’air est frais et
le ciel brumeux. Le panier à la
main, Jean arrive au point de
rendez-vous. Malgré ses cheveux gris et
sa barbe de père noël, il énumère avec
une voix d’enfant les champignons qu’il
a cueillis plus tôt dans la matinée. Son
regard pétille. «J’ai trouvé une vesse-deloup,
un lacrymaire couleur de miel, des
lactaires…». Depuis 30 ans, ce retraité,
très actif dans le secteur associatif
pisciacais, parcourt les forêts à la
recherche du précieux végétal. «En
amateur… précise-t-il. Mon père était
préparateur en pharmacie et connaissait
bien les champignons. Mais c’est plus
tard que j’ai vraiment commencé à m’y
intéresser».
Son terrain de prédilection : la forêt de
Saint-Germain. Située à proximité
de Poissy, cette dernière abrite plus de
80 espèces de champignons. Avec une
nuance : la récolte varie selon que l’on
se situe en dehors ou à l’intérieur du
parc de la Charmille. «Dans le parc, on
ramasse des coperins chevelus, des
bolets tête de nègre, des chanterelles,
des morilles ou des morillons poursuit
notre interlocuteur. Hors du parc, on
trouve plutôt des russules, des cèpes, des
pieds bleus ou tout simplement des
champignons de Paris».
En dépit de cette diversité, la cueillette
n’est pas aisée. Comme un caméléon, le
champignon se fond dans le paysage.
L’œil doit donc apprendre à le dénicher.
Pour Jean, un seul mot d’ordre, «c’est
en cueillant qu’on apprend à cueillir !».
Lire des ouvrages documentés, s’entourer
de mycologues avertis est également
conseillé. «Il y a une méconnaissance
notoire des champignons déplore l’intéressé.
Pour commencer, il est préférable
d’avoir un spécialiste dans le groupe ou
de fréquenter un club mycologique. Il
faut faire attention et être sûr de ce
qu’on ramasse. La différence entre
comestibles et non-comestibles est
La forêt de Saint-Germain abrite plus de 80 espèces de champignons.
parfois ténue. Tous les ans, il y a des gens
qui s’empoisonnent». Enfin, une bonne
connaissance du terrain et du processus
de croissance du végétal s’impose
pour repérer les bons coins. Question
calendrier, la période favorable va d’avril
à novembre. Le champignon n’aime pas
le grand froid. Il se développe idéalement
dans un environnement associant
le sec et l’humide. Il a, en outre, besoin
d’un minimum de soleil. «Le champignon
aime la lumière, il se développe
donc souvent en bordure de chemin».
Problème : avec l’aménagement de la
forêt et la circulation accrue des VTT, les
terrains situés à proximité des axes de
passage sont de plus en plus abîmés.
«On n’a pas plus autant d’espèces
qu’avant regrette Jean. Certaines zones
devraient être mieux protégées. Je ne dis
pas ça par intérêt personnel. Il s’agit
d’une exigence écologique. Les champignons
sont des végétaux très efficaces
pour dépolluer les sols. Ils sont également
indispensables au développement
des racines de certains grands arbres. Il
faut les respecter».
Les cyclistes n’ont qu’à bien se tenir !
D’autant que la saison, pourtant déjà
bien entamée, n’est pas encore terminée.
Pour Jean, «si le temps se maintient
sans gelée, on aura des champignons
jusque fin novembre». Parmi les comestibles,
on trouve encore dans les forêts
de Marly et de Saint-Germain des
vesses-de-loup, des lactaires, des lacrymaires,
des lépiotes, des pieds-bleus,
des pieds-de-mouton ou encore des
pleurotes. Alors, à vos paniers !
Idée recette
Poêlée de pieds-de-moutons
Par Olivier Grémillet, maître cuisinier de France,
chef du restaurant L’Esturgeon
Ingrédients : 400 g de pieds-de-moutons, ail, beurre,
persil, chapelure.
Préparation :
- Lavez les pieds-de-mouton, hachez l’ail et le persil.
- Dans une grande poêle, faites fondre du beurre, ajoutez les
pieds-de-mouton, salez, poivrez.
- Laissez sur le feu jusqu’à évaporation du jus.
- Mélanger l’ail, le persil et la chapelure.
- Après évaporation du jus, ajoutez le mélange avec un peu
de beurre.
- Faites revenir le tout à feu vif jusqu’à coloration de la chapelure.
- Dégustez juste après la cuisson.
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n° 72 - 25 novembre 2011 Le Pisciacais 9
Loisirs