Numéro 72 | 25 novembre 2011 - Ville de Poissy

Sports
Le Judo Ju-Jitsu Club de Poissy
Parmi les dix meilleurs clubs de France !
C’est l’un des événements
de l’année pour le sport
pisciacais. L’équipe fanion
masculine du Judo Ju-Jitsu
Club de Poissy a intégré
la Première division nationale
et a réussi, dans la foulée,
à s’y maintenir.
Une performance historique !
Entretien avec le directeur
technique Gilles Jaladon,
un entraîneur heureux
mais pas assouvi. Encadré par le président Hervé Strouk et les entraîneurs Gilles Jaladon
et Olivier Cayrac, le groupe pisciacais laisse exploser sa joie, de retour
Le Pisciacais : Vous voilà membre
de l’élite du judo hexagonal,
est-ce une surprise pour vous ?
Gilles Jaladon : Non car nous sommes
dans la continuité de la saison passée où
nous avions manqué de peu l’accession
à la première division. Nous la méritions
déjà. Il n’empêche que c’est une grosse
satisfaction. C’est la première fois que
le club atteint ce niveau depuis une
vingtaine d’années, à l’époque où je
combattais ! Encore mieux, c’est la
première fois que le club parvient à
éviter l’ascenseur en se maintenant en
première division. Je l’espérais mais
c’était très difficile car on est sur du très
haut niveau : au dernier championnat
d’Europe par équipes, 3 clubs français
figuraient parmi les 5 premiers. Nous
avons explosé de joie tous ensemble !
Nous terminons 9 es , à notre place. Et
encore, nous perdons seulement 3-2
pour la 7 e place.
L. P. : Sur le plan individuel aussi,
le club bat son record de qualifiés (7)
au championnat de France
élite, parmi les stars de la discipline...
G. J. : On n’avait pas fait mieux que trois
par le passé ! Celui qui s’en sort le mieux
est Benjamin Nguyen, 7 e en -66 kg après
une énorme compétition. Il perd à
20 secondes de la fin en quarts sur une
petite erreur. C’est le plus âgé de
l’équipe (25 ans) et ce n’est pas un hasard.
Tous les autres (Jefferson Soler, Thibault
Jaladon, Nicolas Lafitte, Seyba Thiam et
Clotilde Nguyen, Jennifer Jouffriault
étant blessée) ont été plus ou moins pris
par l’enjeu et par le décorum propre à ce
niveau. Ils se sont battus jusqu’au bout
mais ils paient leur manque d’expérience.
L’avenir est pour eux.
20 Le Pisciacais n° 72 - 25 novembre 2011
au complexe Marcel-Cerdan où chacun s’entraîne tous les jours.
«Le podium
dans les années qui viennent»
Benjamin Nguyen
(25 ans, 7 e en -66 kg, au JJJCP depuis l’âge de 17 ans) :
«Nous avons su saisir notre chance avec à l’arrivée la
consécration d’un travail mené tous les jours ensemble
depuis 3 ans. Il y a dans ce club une chaleur et un esprit
familial que je n’avais jamais connu avant. Des valeurs
fortes que tous les clubs n’ont pas et qu’il faut conserver.
Nous avons vécu une très belle expérience même si je pense
qu’on peut faire beaucoup mieux et viser le podium de
première division dans les années qui viennent. Ce qui est
intéressant, c’est qu’une vraie politique de haut niveau a été
mise en place au club. Je suis en revanche plutôt frustré par
ma prestation en championnat individuel. J’échoue au pied
du Top 5 qui m’aurait garanti le maintien dans l’élite. Il m’a
manqué un peu de temps, des références à très haut niveau.
Mais ce n’est pas facile avec une entreprise à gérer.»
Thibault Jaladon
(21 ans, 1 er tour en -90 kg, formé au club) :
«Neuvièmes par équipe, je pense qu’on pouvait aller plus
loin encore, même si on est un petit club. Notre bande de potes,
on sort tous ensemble, nous sommes très soudés, ça joue
énormément sur la performance collective. En individuel, le
fait d’être monté de catégorie l’année dernière m’a fait
beaucoup de bien, je m’y sens mieux. Ça m’a permis de
monter en première division mais le jour J a été difficile, j’ai
eu un peu de mal à rentrer dans mon combat. Chez les lourds,
l’expérience est encore plus importante que dans les autres
catégories. Mais je ne regrette pas, j’en tirerai les leçons
pour mieux gérer mon stress à l’avenir.»
L. P. : Comment expliquer
ces résultats exceptionnels ?
G.J. : Je pense qu’il y a un effet de
groupe très important. Ces mômes-là
ont vraiment des affinités, ça s’est vu le
jour de la compétition. Ils sont amis
proches, en dehors du judo et ce, bien
qu’il y ait plusieurs générations dans
le groupe. La seconde raison qui va de
pair, est que nous sommes un des rares
vrais clubs formateurs à ce niveau. Les
autres équipes recrutent à gauche, à
droite. Nos judokas ont tous été formés
à Poissy même si certains ont débuté
ailleurs. Beaucoup ont eu des propositions
d’autres clubs, aucun n’est parti.
Il y a à Poissy une ambiance familiale,
on joue vraiment collectif. En même
temps, nous avons mis en place une
structure d’entraînement semi-professionnelle,
avec le soutien de la Ville.
L.P. : À quel rythme s’entraînent-ils ?
G.J. : Tous les soirs en semaine plus le
samedi. Tous ont un travail à côté, ça
leur fait de grosses semaines. Certains
envisagent un congé sans solde, ils ont
envie de voir jusqu’où ils peuvent aller.
C’est une décision difficile à prendre
mais aussi à ne pas prendre car on peut
avoir des regrets, plus tard. On rêve
toujours plus pour eux. Les résultats
qu’ils viennent d’obtenir ne sont pas
un aboutissement, ils peuvent aller
plus loin. Je sens que cette équipe a
un énorme potentiel. La moyenne d’âge
n’est que de 20 ans !
L.P. : Ces résultats sont aussi
une récompense pour les dirigeants
et entraîneurs...
G.J. : On les connaît depuis tout petits,
c’est un peu nos gosses ! Avec les autres
professeurs (Olivier Cayrac et Eric
Kernanet), nous vivons leur progression
intensément. Quant aux dirigeants, ils
nous aident beaucoup. Le président
Hervé Strouk a su redynamiser le club,
dans le prolongement de l’action de
Monsieur Kientz. Un coup d’accélérateur
a été donné pour parvenir à ce grand
moment dans l’histoire du club. À nous
de pérenniser ces résultats et de
prolonger l’aventure.
Les membres de l’équipe classée 9 e du championnat de France :
Jefferson Soler / Benjamin Nguyen, Eole Picot / Danny et Florian Jaladon, Said Boudjella / Sofian Douzi,
Thibault Jaladon / Nicolas Lafitte, Seyba Thiam / Gaëtan Obel.