Faut-il prescrire les anti-inflammatoires non stéroïdiens à visée ...

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22.06.2013 Views

telles que EVA, EVENDOL ou NCCPC et adapté à la prise en charge de la fièvre. Quand l'enfant va bien (joue, mange, dort à peu près comme d'habitude) ou quand la fièvre est peu intense et/ou baisse facilement, les parents privilégient souvent le paracétamol et ne dépassent pas les posologies. La consultation médicale n'est d'ailleurs pas toujours nécessaire. En revanche, en consultation, quand l'enfant paraît abattu, quand l'état général est altéré, qu'une infection bactérienne soit détectée et traitée ou pas, ces seuils pourraient aider à intervenir pour savoir s'il est nécessaire de donner, de manière systématique ou non, les 4 doses quotidiennes de paracétamol à 15 mg/kg, et si l'on doit proposer ponctuellement un traitement par ibuprofène ou acide acétylsalicylique en « interdose », voir un antalgique de palier 2 si l'inconfort provient davantage de la douleur que de la fièvre (OMA, par exemple). 2.3. Quid de l'association paracétamol/ibuprofène ? Devant la bonne efficacité de ces deux molécules, des médecins ont proposé de les associer. Cette démarche a été motivée d'une part par la recherche d'une amélioration de la prise en charge de l'enfant fébrile (plus de temps passé avec une température normale ou subnormale, meilleur confort, moins d'oscillations de ces deux paramètres) ; d'autre part, par la crainte que chez un enfant très inconfortable, la prescription d'un seul traitement, le paracétamol, incite les parents, inquiets de l'état de leur enfant, à donner des doses supplémentaires pouvant occasionner un surdosage toxique. Ainsi, l'étude PITCH [50] s'est proposée de comparer le traitement par paracétamol seul, par ibuprofène seul et par l'association des deux molécules. En termes de confort et de tolérance, la prise en charge a été satisfaisante dans les trois groupes. L'étude a voulu montrer que l'association des deux médicaments 78

était plus efficace car il faisait passer à l'enfant plus de temps en apyrexie (en fixant pour cela un objectif de température centrale inférieure à 37,7°C), mais ce seuil est probablement trop bas et lorsqu'on regarde l'effet du paracétamol, il semble déjà suffisant en permettant une baisse de la température en-dessous de 38°C de manière rapide et prolongée. Par ailleurs, les enfants recevant les deux molécules ont eu besoin de moins de doses sans doute parce que leur infection et leur fièvre ont été moins importantes ou plus rapidement résolues, indépendamment du traitement antipyrétique attribué. On voit que les études comparant les différentes molécules antipyrétiques sont difficiles à réaliser car on ne peut pas homogénéiser les groupes sur le temps que va durer l'infection ni le temps que va durer la fièvre. Par ailleurs, l'inconfort de l'enfant dans le temps n'est pas lié seulement à la prise médicamenteuse, mais dépend également de l'évolution de l'infection qui peut s'améliorer très rapidement ou au contraire s'aggraver quel que soit l’antipyrétique donné. Les auteurs suggèrent que la bithérapie permettrait d'éviter des prises réitérées et excessives de paracétamol pouvant être à l'origine d'un surdosage dangereux mais le fait de proposer une deuxième molécule peut entraîner de la part des parents d'autres erreurs inhérentes à la polymédication et à la confusion qu'il peut y avoir entre les deux flacons. L’important pour tenter de limiter le risque d’erreurs est donc de toujours expliquer aux parents le traitement que l’on prescrit, pourquoi on le prescrit et ce que l’on traite. On peut facilement proposer une monothérapie, voire une abstention, pour un enfant en bon état clinique avec des parents peu inquiets tandis qu'une bithérapie pourrait être discutée au cas par cas si on estime que malgré les explications, le paracétamol risque d’être donné en excès, en proposant la prise non systématique et sur une courte durée d’un deuxième 79

était plus efficace car <strong>il</strong> faisait passer <strong>à</strong> l'enfant plus de temps en apyrexie (en<br />

fixant pour cela un objectif de température centrale inférieure <strong>à</strong> 37,7°C), mais ce<br />

seu<strong>il</strong> est probablement trop bas et lorsqu'on regarde l'effet du paracétamol, <strong>il</strong><br />

semble déj<strong>à</strong> suffisant en permettant une baisse de la température en-dessous de<br />

38°C de manière rapide et prolongée. Par a<strong>il</strong>leurs, <strong>les</strong> enfants recevant <strong>les</strong> deux<br />

molécu<strong>les</strong> ont eu besoin de moins de doses sans doute parce que leur infection<br />

et leur fièvre ont été moins importantes ou plus rapidement résolues,<br />

indépendamment du traitement <strong>anti</strong>pyrétique attribué.<br />

On voit que <strong>les</strong> études comparant <strong>les</strong> différentes molécu<strong>les</strong> <strong>anti</strong>pyrétiques<br />

sont diffic<strong>il</strong>es <strong>à</strong> réaliser car on ne peut pas homogénéiser <strong>les</strong> groupes sur le<br />

temps que va durer l'infection ni le temps que va durer la fièvre. Par a<strong>il</strong>leurs,<br />

l'inconfort de l'enfant dans le temps n'est pas lié seulement <strong>à</strong> la prise<br />

médicamenteuse, mais dépend également de l'évolution de l'infection qui peut<br />

s'améliorer très rapidement ou au contraire s'aggraver quel que soit<br />

l’<strong>anti</strong>pyrétique donné.<br />

Les auteurs suggèrent que la bithérapie permettrait d'éviter des prises<br />

réitérées et excessives de paracétamol pouvant être <strong>à</strong> l'origine d'un surdosage<br />

dangereux mais le fait de proposer une deuxième molécule peut entraîner de la<br />

part des parents d'autres erreurs inhérentes <strong>à</strong> la polymédication et <strong>à</strong> la confusion<br />

qu'<strong>il</strong> peut y avoir entre <strong>les</strong> deux flacons.<br />

L’important pour tenter de limiter le risque d’erreurs est donc de toujours<br />

expliquer aux parents le traitement que l’on prescrit, pourquoi on le prescrit et ce<br />

que l’on traite. On peut fac<strong>il</strong>ement proposer une monothérapie, voire une<br />

abstention, pour un enfant en bon état clinique avec des parents peu inquiets<br />

tandis qu'une bithérapie pourrait être discutée au cas par cas si on estime que<br />

malgré <strong>les</strong> explications, le paracétamol risque d’être donné en excès, en<br />

proposant la prise <strong>non</strong> systématique et sur une courte durée d’un deuxième<br />

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