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Onde P50 dans la schizophrénie - Psychologie - M. Fouchey

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P<strong>la</strong>n<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

E. Houy, F. Thibaut<br />

Certains troubles cognitifs présentés par les patients schizophrènes sont interprétables en termes de<br />

dysfonctionnement du traitement de l’information au sein de réseaux neuronaux. À cette même échelle<br />

neuronale, ces troubles sont <strong>la</strong> conséquence d’anomalies élémentaires neurochimiques ou<br />

électrophysiologiques. Plusieurs marqueurs électrophysiologiques ont été <strong>la</strong>rgement étudiés à ce titre<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> : l’anomalie de <strong>la</strong> poursuite ocu<strong>la</strong>ire lente, le paradigme des antisaccades, l’onde<br />

P300 et enfin le défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs. Ce dernier paradigme<br />

présente un intérêt plus particulier car il est actuellement le seul dont les bases neuroanatomiques,<br />

neurochimiques et génétiques semblent mieux appréhendées. Ce défaut d’inhibition neuronale pourrait<br />

être à l’origine d’un certain nombre de symptômes schizophréniques positifs tels que les hallucinations.<br />

Tenter d’approcher <strong>la</strong> physiopathologie d’une ma<strong>la</strong>die si hétérogène que <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> par des<br />

marqueurs associés élémentaires définis par une cascade biologique simple représente une réelle<br />

alternative aux études menées jusque <strong>dans</strong> les années 1980. Le défaut de filtrage sensoriel mesuré par le<br />

paradigme de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs est l’un de ces endophénotypes. Le gène codant<br />

pour <strong>la</strong> sous-unité a-7 du récepteur nicotinique semble impliqué <strong>dans</strong> ce mécanisme d’inhibition<br />

neuronale au niveau de l’hippocampe. Cette anomalie de filtrage semble indépendante du cours évolutif<br />

de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, lorsqu’il s’agit de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>. Une association significative entre un polymorphisme<br />

situé sur le gène CHRNA7-like (issu pour partie d’une duplication du gène CHRNA7 codant <strong>la</strong> sous-unité<br />

a-7 du récepteur nicotinique) et le défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> a pu être montrée alors que ce même<br />

polymorphisme ne semble pas associé au phénotype « <strong>schizophrénie</strong> ». Ces résultats montrent à quel<br />

point <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> relève probablement d’interactions complexes entre de nombreux<br />

neuromédiateurs.<br />

© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.<br />

Mots clés : Électrophysiologie ; Schizophrénie ; <strong>P50</strong> ; Potentiels évoqués auditifs ; Génétique ;<br />

Endophénotype ; Récepteur nicotinique<br />

Introduction 1<br />

Notion d’endophénotype 2<br />

Paradigme expérimental : filtrage sensoriel et onde <strong>P50</strong> 2<br />

Modèle expérimental 2<br />

Hypothèses neurofonctionnelles 2<br />

Paradigme de l’onde <strong>P50</strong> chez les sujets normaux 4<br />

Paradigme de l’onde <strong>P50</strong> chez les sujets schizophrènes 4<br />

Déficit d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> 4<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et tests cognitifs 4<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et symptomatologie clinique 5<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et traitements neuroleptiques 5<br />

Stabilité du paradigme chez les schizophrènes 6<br />

Filtrage sensoriel chez les apparentés de patients schizophrènes 6<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et pathologies du spectre schizophrénique 6<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et autres pathologies psychiatriques<br />

Déterminisme génétique du filtrage sensoriel mesuré<br />

6<br />

par l’onde <strong>P50</strong> 7<br />

Récepteurs a-7 nicotiniques<br />

Gène CHRNA7, gène candidat pour l’endophénotype<br />

7<br />

« défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> » 8<br />

Conclusion 9<br />

Psychiatrie<br />

■ Introduction<br />

37-285-A-14<br />

L’enregistrement de l’activité électrique cérébrale par électroencéphalographie<br />

s’est développé dès le début du XX e siècle.<br />

L’étude des modifications des potentiels évoqués chez les<br />

patients souffrant d’affections psychiatriques s’est développée au<br />

cours des années 1970. Il s’agissait d’un moyen privilégié pour<br />

cartographier et quantifier l’activité cérébrale d’états physiologiques<br />

ou pathologiques. Le développement des techniques<br />

électrophysiologiques durant ces dernières décennies a permis<br />

d’explorer les activités cognitives dont certaines semblent<br />

défail<strong>la</strong>ntes au cours de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>. Dans le cadre des<br />

<strong>schizophrénie</strong>s, ces études ont eu pour but essentiel d’é<strong>la</strong>borer<br />

des hypothèses physiopathologiques sous-tendant <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

L’étude des re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong> clinique et les anomalies électrophysiologiques<br />

a permis de montrer que certains troubles<br />

électrophysiologiques répondaient à <strong>la</strong> définition de marqueurs<br />

traits, utiles aux études génétiques et au diagnostic de <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong>. Les sujets schizophrènes présenteraient une<br />

capacité déficiente à filtrer les informations en provenance de<br />

l’extérieur. Parallèlement, les patients souffrant de pathologies<br />

du spectre de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> (personnalité schizotypique), les<br />

enfants considérés à haut risque de développer <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, les<br />

apparentés de patients schizophrènes présenteraient les mêmes<br />

difficultés cognitives. Ces déficits cognitifs sont interprétables en<br />

termes de dysfonctionnement du traitement de l’information au<br />

1


37-285-A-14 <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

sein de réseaux neuronaux, eux-mêmes conséquences d’anomalies<br />

élémentaires au niveau neurochimique ou électrophysiologique.<br />

Le défaut d’inhibition électrophysiologique de l’onde<br />

<strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs répondrait à cette définition<br />

de marqueur trait ou « endophénotype » pour <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Les déterminismes neurobiologique et génétique de cette<br />

anomalie semblent par ailleurs en lien avec certains symptômes<br />

psychotiques.<br />

■ Notion d’endophénotype<br />

Les descriptions cliniques de Bleuler et Kraepelin soulignaient<br />

déjà <strong>la</strong> présence de troubles de l’attention et du traitement des<br />

informations chez les patients schizophrènes. Kraepelin notait<br />

une « certaine instabilité » attentionnelle chez les schizophrènes<br />

et Bleuler un « déficit d’attention aiguë ». Les stimuli sont traités<br />

et encodés <strong>dans</strong> le système nerveux central afin de faciliter leur<br />

perception, leur mémorisation, et de permettre au sujet de<br />

donner un sens aux informations qu’il reçoit de l’extérieur. Les<br />

patients schizophrènes présenteraient des difficultés à appréhender,<br />

à traiter les informations venues de l’environnement<br />

extérieur et à produire une réponse adaptée.<br />

Les déficits cognitifs observés chez les schizophrènes sont<br />

interprétables en termes de dysfonctionnement du traitement<br />

de l’information au sein de réseaux neuronaux, eux-mêmes<br />

conséquences d’anomalies élémentaires au niveau neurochimique<br />

ou électrophysiologique. À ces derniers niveaux, il est<br />

possible de définir des marqueurs phénotypiques, on parle alors<br />

« d’endophénotypes », par opposition au phénotype clinique<br />

qui est directement observable et dont les caractéristiques sont<br />

les suivantes : il s’agit d’un marqueur associé à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,<br />

présent chez les apparentés sains du patient, mesurable expérimentalement,<br />

indépendant de l’évolution et des traitements de<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Plusieurs marqueurs biologiques répondant à des degrés<br />

divers aux critères de marqueurs de vulnérabilité génétique à <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong> ont été décrits ces dernières années. Les paradigmes<br />

permettant d’évaluer certaines anomalies du filtrage<br />

sensoriel dont souffrent les patients schizophrènes constituent<br />

des supports intéressants à l’étude de certains endophénotypes.<br />

Les perturbations de l’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels<br />

évoqués auditifs ont été étudiées à ce titre. Il a été suggéré que<br />

ce marqueur se comporte comme un trait mendélien <strong>la</strong>tent,<br />

dont le mode de transmission serait autosomique dominant.<br />

■ Paradigme expérimental :<br />

filtrage sensoriel et onde <strong>P50</strong><br />

Les nombreux travaux des années 1980 ont abouti à l’hypothèse<br />

selon <strong>la</strong>quelle certains symptômes schizophréniques<br />

résulteraient d’une anomalie du filtrage sensoriel, cette surcharge<br />

d’informations sensorielles se traduisant secondairement<br />

par un déficit attentionnel et des troubles cognitifs [1] .<br />

Les mécanismes cérébraux intervenant <strong>dans</strong> le filtrage des<br />

informations sensorielles répétitives, connus sous les termes de<br />

« sensory gating » ou contrôle inhibiteur de <strong>la</strong> réponse neuronale<br />

peuvent être évalués à l’aide de paradigmes expérimentaux [2] .<br />

Modèle expérimental<br />

Un paradigme connu pour évaluer le filtrage des informations<br />

sensorielles répétitives a été développé par l’équipe de Freedman.<br />

Afin de tester l’hypothèse de Braff, l’équipe de Freedman<br />

a développé un paradigme expérimental fondé sur l’étude des<br />

mécanismes inhibiteurs neuronaux mis en jeu au cours de deux<br />

stimu<strong>la</strong>tions auditives identiques appliquées à très court<br />

intervalle [3] . Les potentiels évoqués auditifs dits de moyenne<br />

<strong>la</strong>tence, de survenue automatique en réponse à un stimulus<br />

auditif bref (clic) sont mesurables par <strong>la</strong> présence d’une onde<br />

positive, dite onde <strong>P50</strong> car elle survient 40 à 80 ms après le<br />

stimulus.<br />

Le protocole expérimental consiste à stimuler les sujets sur le<br />

p<strong>la</strong>n auditif par <strong>la</strong> répétition de paires de « clics » à intervalles<br />

D1<br />

E2<br />

S1<br />

S2<br />

Ratio <strong>P50</strong> normal<br />

(< 50 % )<br />

p30<br />

p30<br />

a<br />

a<br />

p50<br />

p50<br />

18 µV<br />

20 ms<br />

réguliers. Une paire de clics se décompose en un premier clic dit<br />

« S1 », ou « conditionnant », et un deuxième « clic », dit « S2 »,<br />

ou « test ». Lorsque les paires de stimuli auditifs identiques sont<br />

présentées de façon répétée et régulière à un sujet, on observe<br />

une diminution de l’amplitude de l’onde <strong>P50</strong> d’au moins 50 %<br />

après le second stimulus chez le sujet normal. Cette diminution<br />

d’amplitude est maximale lorsque l’intervalle entre les deux<br />

stimuli d’une même paire est de 500 ms. L’intervalle de temps<br />

qui sépare deux paires de clics doit être supérieur à 8 secondes<br />

pour permettre <strong>la</strong> récupération de l’excitabilité corticale dont <strong>la</strong><br />

période réfractaire serait évaluée à 8 secondes.<br />

La diminution de l’onde <strong>P50</strong> après S2 s’évalue par le calcul<br />

du rapport de l’amplitude de l’onde <strong>P50</strong> générée par S2 sur<br />

l’amplitude de l’onde <strong>P50</strong> générée par S1 (S2/S1 ou T/C ratio)<br />

(Fig. 1) :<br />

Amplitude de <strong>P50</strong> après le second stimulus (testing)/Amplitude<br />

de <strong>P50</strong> après le premier stimulus (conditionning).<br />

Chez les sujets schizophrènes, comparativement à un sujet<br />

contrôle, on observe une moindre diminution, voire une<br />

absence de diminution d’amplitude du potentiel survenant<br />

après le second stimulus. Freedman et al. [4] ont montré que si<br />

l’on exprime ces résultats en ratio de l’amplitude, 94 % des<br />

sujets normaux ont un ratio inférieur à 0,50 alors que 91 % des<br />

schizophrènes ont un ratio supérieur à 0,50. Le ratio moyen<br />

pour un sujet normal est de 0,18 plus ou moins 0,17, alors que<br />

pour les schizophrènes, il est de 1,0 plus ou moins 0,32. En<br />

outre, plusieurs études ont montré qu’une proportion significative,<br />

environ 50 % des apparentés du premier degré (symptomatiques<br />

ou non) de sujets schizophrènes présentent une<br />

défail<strong>la</strong>nce des mécanismes de filtrage sensoriel [5, 6] ,cequi<br />

suggère que ce trait serait sous contrôle d’un (ou de différents)<br />

gène(s) transmis de façon dominante. Le déficit d’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong> a pu être corrélé au déficit attentionnel mesurable<br />

par des tests neuropsychologiques chez les sujets<br />

schizophrènes [7-9] , à partir de neuf familles comportant<br />

chacune plusieurs sujets schizophrènes. Ces corré<strong>la</strong>tions apportent<br />

des arguments en faveur d’un contrôle génétique de ce<br />

trait.<br />

Hypothèses neurofonctionnelles<br />

L’hypothèse d’une hyperdopaminergie responsable des<br />

symptômes schizophréniques est apparue avec <strong>la</strong> découverte de<br />

S1<br />

S2<br />

5 µV a<br />

E2<br />

5 µV<br />

20 ms<br />

20 ms/div<br />

20 ms/div<br />

a<br />

p30<br />

p50<br />

p30 p50<br />

5 µV<br />

20 ms<br />

20ms<br />

20 ms/div<br />

20 ms/div<br />

Amplitude S2<br />

Ratio T/C =<br />

Amplitude S1<br />

Figure 1. Exemple de tracé moyenné des potentiels évoqués auditifs<br />

enregistrés (Louchart de <strong>la</strong> Chapelle et al., couverture de l’American<br />

Journal of Psychiatry, mars 2005).<br />

D1<br />

Ratio <strong>P50</strong> anormal<br />

( > 50 % )<br />

2 Psychiatrie


l’efficacité et du mécanisme d’action des neuroleptiques<br />

c<strong>la</strong>ssiques, antagonistes des récepteurs dopaminergiques D2.<br />

Issue de cette même hypothèse, une explication du déficit<br />

d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs par<br />

une hyperexcitabilité neuronale a été émise. Cette hyperexcitabilité<br />

neuronale secondaire à une hyperdopaminergie empêcherait<br />

une réponse synchrone nécessaire à <strong>la</strong> production de l’onde<br />

<strong>P50</strong>. Les neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques augmentent l’amplitude de<br />

l’onde <strong>P50</strong> et sa <strong>la</strong>tence d’apparition, sans toutefois normaliser<br />

les capacités d’inhibition. De plus, ces améliorations semblent<br />

corrélées à une diminution du taux d’acide homovanilique<br />

p<strong>la</strong>smatique (principal métabolite de <strong>la</strong> dopamine) chez ces<br />

schizophrènes traités [10] . À l’inverse, les mécanismes inhibiteurs<br />

mis en jeu chez les sujets sains ne semblent pas sous-tendus par<br />

les mêmes profils neurobiologiques. L’efficacité du filtrage<br />

sensoriel mesurée par un faible ratio T/C (inférieur à 50 %)<br />

serait corrélée chez ces derniers à une diminution des taux<br />

p<strong>la</strong>smatiques de 3-méthoxy-4-hydroxy phénylglycol (MHPG<br />

= principal métabolite noradrénergique), ce qui n’est pas le cas<br />

chez des schizophrènes traités par neuroleptiques [11] . Chez les<br />

patients souffrant d’un accès maniaque, le défaut transitoire de<br />

filtrage de l’onde <strong>P50</strong> est corrélé positivement à une augmentation<br />

des taux de MHPG p<strong>la</strong>smatique [10] .<br />

L’étude de modèles animaux a permis de mieux appréhender<br />

<strong>la</strong> physiopathologie de cette onde <strong>P50</strong> et des mécanismes<br />

inhibiteurs cérébraux mis en jeu lors du paradigme expérimental.<br />

Chez le rat, l’onde négative N40 (équivalent de l’onde<br />

<strong>P50</strong> chez l’homme) diminue également à <strong>la</strong> présentation du<br />

second stimulus auditif, témoignant d’un mécanisme inhibiteur<br />

simi<strong>la</strong>ire à l’homme [12, 13] . Plusieurs équipes ont localisé les<br />

mécanismes cérébraux de filtrage de l’onde N40 au niveau des<br />

régions CA3 et CA4 de l’hippocampe du rat [14-16] .<br />

Krause et al. [17] ont récemment étudié l’implication possible<br />

des neurones tha<strong>la</strong>miques <strong>dans</strong> les processus de filtrage sensoriel<br />

chez le rat. Chez l’homme, le tha<strong>la</strong>mus est un centre sensoriel<br />

et sensitif du cerveau dit automatique qui reçoit des afférences<br />

des aires corticales et sous-corticales impliquées <strong>dans</strong> les<br />

émotions et <strong>la</strong> mémoire : l’hippocampe et l’amygdale, et des<br />

aires corticales associatives. Il joue un rôle important <strong>dans</strong> le<br />

filtrage, <strong>la</strong> modu<strong>la</strong>tion, le traitement et <strong>la</strong> transmission des<br />

informations sensorielles. À ce titre, le tha<strong>la</strong>mus pourrait être<br />

impliqué <strong>dans</strong> <strong>la</strong> physiopathologie des symptômes schizophréniques.<br />

Les neurones du noyau réticulé tha<strong>la</strong>mique semblent<br />

répondre à un processus d’inhibition neuronale chez le rat<br />

soumis à des paires de stimuli auditifs. L’administration de<br />

D-amphétamine à ces mêmes rats bloque l’activité de filtrage<br />

sensoriel des neurones de <strong>la</strong> région CA 3 de l’hippocampe et des<br />

neurones du noyau réticulé tha<strong>la</strong>mique, blocage levé par<br />

l’administration d’un antagoniste dopaminergique de type<br />

neuroleptique c<strong>la</strong>ssique. Il s’agit de l’unique étude qui rapporte<br />

une activité d’inhibition neuronale issue de neurones<br />

tha<strong>la</strong>miques.<br />

L’hypothèse d’une hyperactivité dopaminergique <strong>dans</strong> le<br />

noyau accumbens des patients schizophrènes a été émise. Cette<br />

hypothèse a été testée chez l’animal. Elle pourrait être un<br />

facteur causal du trouble du filtrage sensoriel mesurable par<br />

l’onde N40 chez le rat [18] . Les micro-injections d’agoniste<br />

dopaminergique (quinpirole : agoniste dopaminergique des<br />

récepteurs D3) <strong>dans</strong> le noyau accumbens de rats produisent une<br />

diminution d’amplitude de <strong>la</strong> réponse à un premier stimulus<br />

auditif S1, et un défaut d’inhibition des ondes N40. Cet effet est<br />

probablement médié par les récepteurs D2 puisque l’halopéridol<br />

normalise totalement les anomalies induites au niveau cortical<br />

par l’injection de quinpirole <strong>dans</strong> les noyaux accumbens. En<br />

revanche, les altérations induites par <strong>la</strong> quinpirole au niveau de<br />

l’hippocampe ne sont pas améliorées par un traitement préa<strong>la</strong>ble<br />

avec de l’halopéridol. Les interactions entre les différents<br />

neurotransmetteurs mis en cause <strong>dans</strong> ces processus attentionnels<br />

au niveau de l’hippocampe semblent donc complexes.<br />

Wilson et al. décrivaient en 1984 [19] des neurones sensibles<br />

aux stimuli auditifs <strong>dans</strong> l’hippocampe humain dont <strong>la</strong> réponse<br />

décroît lors de <strong>la</strong> répétition d’un stimulus. Chez l’homme,<br />

Psychiatrie<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> 37-285-A-14<br />

plusieurs équipes ont cherché à localiser les « sources génératrices<br />

cérébrales » de l’onde <strong>P50</strong>. Lors d’interventions neurochirurgicales,<br />

<strong>la</strong> pose d’électrodes profondes a permis de mettre en<br />

évidence une localisation au niveau de l’hippocampe [20] .<br />

Différentes études se sont développées pour trouver une<br />

re<strong>la</strong>tion entre les anomalies de l’onde <strong>P50</strong> et les récepteurs<br />

nicotiniques de l’hippocampe. Cependant, l’origine anatomique<br />

exacte de l’onde <strong>P50</strong>, chez l’homme, reste incertaine. Les<br />

capacités d’habituation de cette onde des potentiels auditifs<br />

semblent altérées par des lésions préfrontales <strong>la</strong>térales [21] . Chez<br />

des patients souffrant d’épilepsie temporale isolée, l’amplitude<br />

de l’onde <strong>P50</strong> apparaît diminuée, sans aucune contribution de<br />

<strong>la</strong> région frontale, suggérant <strong>la</strong> localisation temporale des<br />

générateurs de cette composante électrophysiologique [22] .<br />

Jusqu’ici, l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs n’a jamais<br />

été enregistrée directement au niveau de l’hippocampe humain.<br />

Les enregistrements profonds des potentiels évoqués réalisés<br />

chez des patients souffrant d’une épilepsie focale temporale<br />

résistante ont montré des réponses d’amplitude réduite <strong>dans</strong> les<br />

régions hippocampique et parahippocampique. Une étude a été<br />

menée par Grunwald et al., en 2003, [23] chez 32 patients<br />

souffrant d’une épilepsie focale résistante aux traitements et mal<br />

définie en termes de localisation. Ce travail a permis de montrer<br />

<strong>la</strong> capacité d’habituation des neurones de l’hippocampe issus du<br />

lobe temporal normal, enregistrés grâce à des électrodes intracrâniennes,<br />

lorsqu’un sujet est soumis à des paires de stimuli<br />

auditifs. Cependant, ces données ont été décrites pour des<br />

<strong>la</strong>tences supérieures à celles qui nous intéressent, de 50 ms : les<br />

réponses mesurées par Grunwald et al. [23] interviennent 250 ms<br />

après le stimulus auditif. La capacité d’habituation mise en<br />

évidence ne semble pas liée, selon les auteurs, à l’activité<br />

épileptogène du lobe temporal contro<strong>la</strong>téral. L’hippocampe<br />

pourrait donc effectivement participer au filtrage sensoriel.<br />

L’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs n’a<br />

été enregistrée que <strong>dans</strong> quelques régions corticales particulières,<br />

ce qui souligne <strong>la</strong> spécificité de ce processus cognitif. Les régions<br />

corticales temporopariétales périsylviennes (aires 2 et 22 de<br />

Brodmann) et préfrontales (aires 6 et 24 de Brodmann) participent<br />

à cette inhibition neuronale précoce de l’onde <strong>P50</strong>. Les<br />

auteurs [23] justifient ce résultat par <strong>la</strong> proximité qui existe entre<br />

l’aire auditive primaire et <strong>la</strong> région temporopariétale. Ces<br />

données sont en accord avec les observations préa<strong>la</strong>bles de<br />

Knight et al. [21] , concernant les lésions dorso<strong>la</strong>térales préfrontales<br />

à l’origine d’un défaut d’habituation de l’onde <strong>P50</strong>.<br />

Néanmoins, les résultats issus d’enregistrements de potentiels<br />

évoqués réalisés chez des patients épileptiques restent à considérer<br />

avec certaines précautions inhérentes à <strong>la</strong> pathologie et<br />

aux traitements médicamenteux antiépileptiques. Toutefois, de<br />

telles méthodes de mesures invasives ne peuvent être éthiquement<br />

envisagées chez des sujets sains.<br />

Ainsi, les processus attentionnels pourraient se décomposer<br />

en plusieurs étapes soumises à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion de régions cérébrales<br />

spécifiques à chacune d’entre elles. Le dysfonctionnement de<br />

l’un ou l’autre de ces réseaux neuronaux pourrait expliquer des<br />

troubles attentionnels plus ou moins précoces, voire globaux<br />

prédisposant un sujet à développer des troubles psychotiques.<br />

L’hypothèse de Grunwald et al. est d’ailleurs soutenue par les<br />

résultats des études d’imagerie cérébrales effectuées chez les<br />

patients schizophrènes, impliquant une hypoactivité du cortex<br />

préfrontal [24] et une diminution significative du volume de<br />

l’hippocampe comparativement à des sujets sains [25] .<br />

Les fonctions cognitives telles que l’attention, <strong>la</strong> mémoire de<br />

travail font appel chez l’homme, comme chez l’animal, aux<br />

voies cholinergiques [26] . Les projections cholinergiques du<br />

septum innervent les interneurones de l’acide gammaaminobutyrique<br />

(GABA)-ergiques inhibiteurs de l’hippocampe<br />

ainsi que les neurones glutamatergiques excitateurs de l’hippocampe,<br />

assurant ainsi <strong>la</strong> coordination de l’activité d’un grand<br />

nombre de cellules et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion de l’activité hippocampique.<br />

Plusieurs auteurs ont montré que l’activation des récepteurs<br />

cholinergiques nicotiniques pouvait stimuler les interneurones<br />

GABAergiques <strong>dans</strong> l’hippocampe, mais pas les cellules pyramidales<br />

ou granu<strong>la</strong>ires. L’expérimentation animale a permis à<br />

Leonard et al. [3] d’é<strong>la</strong>borer un modèle de l’inhibition neuronale<br />

3


37-285-A-14 <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

AC<br />

Gaba<br />

Voie inhibitrice<br />

Septum<br />

Récepteur<br />

α−7 nicotinique<br />

qui s’effectue <strong>dans</strong> l’hippocampe. Les entrées d’informations<br />

sensorielles proviennent, pour l’essentiel, du cortex enthorinal<br />

via <strong>la</strong> voie perforante. Ces afférences arrivent au gyrus dentelé<br />

et aux cellules pyramidales de <strong>la</strong> région CA3 de l’hippocampe<br />

qui véhiculent leurs informations jusqu’à <strong>la</strong> région CA1 via les<br />

col<strong>la</strong>térales de Schaffer. Les efférences de <strong>la</strong> région CA1 de<br />

l’hippocampe sont ensuite destinées au cortex frontal. Le<br />

traitement des informations se produirait <strong>dans</strong> les régions<br />

CA3 et CA4 de l’hippocampe, <strong>la</strong> région CA1 étant destinée à<br />

transmettre des données modulées. Les neurones des régions<br />

CA3 et CA4 portent des récepteurs modu<strong>la</strong>teurs de type<br />

a-7 nicotiniques. L’arrivée d’informations sensorielles auditives<br />

activerait d’abord les synapses glutamatergiques des fibres<br />

moussues, de <strong>la</strong> voie perforante, du gyrus dentelé pour ensuite<br />

stimuler les interneurones GABAergiques inhibiteurs. Ces<br />

processus sont capables de produire une inhibition d’environ<br />

500 ms (Fig. 2).<br />

Ces interneurones reçoivent en outre une stimu<strong>la</strong>tion cholinergique<br />

du noyau septal médian. Les études pharmacologiques<br />

ont montré qu’un antagoniste spécifique des récepteurs<br />

a-7 nicotiniques, l’a-bungarotoxine, bloque l’inhibition neuronale<br />

<strong>dans</strong> l’hippocampe, conférant à ces récepteurs un rôle de<br />

filtrage des informations sensorielles auditives. Cellules pyramidales<br />

et interneurones seraient stimulés par les synapses<br />

cholinergiques venant du septum via le fornix (ou trigone). Le<br />

blocage de cette innervation cholinergique septale lève l’effet<br />

des interneurones et permet aux cellules pyramidales de<br />

répondre au second stimulus d’une paire de clics auditifs. Ainsi,<br />

le premier clic serait suivi d’une stimu<strong>la</strong>tion des interneurones<br />

inhibiteurs responsables de <strong>la</strong> diminution de <strong>la</strong> réponse neuronale<br />

après le deuxième clic.<br />

Cette anomalie de modu<strong>la</strong>tion de réponse à des stimuli<br />

auditifs impliquerait des régions cérébrales totalement étrangères<br />

aux processus sensoriels qui pourraient ainsi produire<br />

d’autres anomalies de modu<strong>la</strong>tion de filtrage [27] . Certains<br />

auteurs ont ainsi fait l’hypothèse que le cortex préfrontal,<br />

région inhibitrice et modu<strong>la</strong>trice de multiples régions corticales<br />

et sous-corticales pourrait être à l’origine de telles anomalies. Les<br />

auteurs ont pu reproduire les résultats préa<strong>la</strong>bles concernant<br />

l’anomalie de filtrage sensoriel mesurée par le ratio de l’onde<br />

<strong>P50</strong> chez 27 patients schizophrènes mais n’ont pu valider leur<br />

hypothèse initiale. Toutefois, des études à <strong>la</strong> fois structurales<br />

cérébrales et électrophysiologiques apporteraient des arguments<br />

explicatifs intéressants pour <strong>la</strong> compréhension des mécanismes<br />

de filtrage sensoriel en général.<br />

■ Paradigme de l’onde <strong>P50</strong><br />

chez les sujets normaux<br />

Lorsqu’un sujet normal est soumis à des paires de stimuli<br />

auditifs, on observe, selon le paradigme décrit par Freedman,<br />

Glu<br />

Glu<br />

Glu<br />

Glu<br />

Cortex enthorinal<br />

Voie perforante<br />

Cellules granu<strong>la</strong>ires<br />

Gyrus dentelé<br />

Fibres moussues<br />

Figure 2. Modèle neuroanatomique.<br />

Cellules pyramidales CA3 Col<strong>la</strong>térales<br />

de Schafer<br />

Cellules pyramidales CA 1<br />

une diminution d’au moins 50 % de l’amplitude de leur<br />

réponse électrophysiologique enregistrée environ 50 ms après le<br />

deuxième stimulus. Cette diminution s’exprime par un ratio<br />

T/C (amplitude de <strong>la</strong> réponse au deuxième stimulus « test » sur<br />

l’amplitude de <strong>la</strong> réponse au premier stimulus « conditionnant<br />

») inférieur à 0,50. Un ratio inférieur à 0,50 témoigne de<br />

mécanismes de filtrage sensoriel fonctionnels : le sujet normal<br />

inhibe le traitement de cette information sensorielle déjà<br />

connue qu’il ne considère donc plus comme pertinente. Il<br />

s’agirait d’un processus attentionnel précoce involontaire,<br />

automatique. Cette inhibition permet en revanche au sujet de<br />

rester disponible pour recevoir et traiter d’autres informations.<br />

Ce modèle électrophysiologique est pertinent pour mener des<br />

études scientifiques car il est reproductible. L’onde <strong>P50</strong> des<br />

potentiels évoqués auditifs n’est pas modifiée par le niveau<br />

d’attention sélective du sujet [28, 29] , ni par le niveau d’intensité<br />

du bruit émis [30] . Le niveau de vigi<strong>la</strong>nce du sujet n’aurait pas<br />

non plus d’effet sur cette onde <strong>P50</strong> [31] . Cependant, certains<br />

états de stress aigus semblent altérer les capacités de filtrage des<br />

sujets sains [32, 33] .<br />

Le ratio T/C issu de l’enregistrement des ondes <strong>P50</strong> pourrait<br />

être influencé par le sexe de l’individu testé. Les femmes<br />

présenteraient des réponses d’amplitudes significativement<br />

supérieures à celles mesurées chez les hommes [34] .<br />

L’âge pourrait modifier le filtrage sensoriel mesuré par l’onde<br />

<strong>P50</strong> si l’on considère qu’il résulte de <strong>la</strong> maturation du cortex<br />

frontal. Les divers travaux menés chez l’adolescent n’ont pas<br />

permis de mettre en évidence de différence significative de<br />

filtrage comparativement aux sujets adultes lorsque l’intervalle<br />

inter-clic est supérieur ou égal à 500 ms. En revanche, chez<br />

l’adulte, les capacités de filtrage pourraient diminuer et le ratio<br />

T/C augmenter progressivement avec l’âge [35] .<br />

■ Paradigme de l’onde <strong>P50</strong><br />

chez les sujets schizophrènes<br />

Déficit d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong><br />

L’ensemble des études réalisées chez les patients schizophrènes<br />

confirment le défaut d’inhibition neuronale qui pourrait<br />

sous-tendre les troubles attentionnels des patients. Quatre-vingtdix<br />

pour cent des patients schizophrènes auraient un ratio de<br />

l’amplitude de <strong>la</strong> deuxième onde sur l’amplitude de <strong>la</strong> première<br />

onde <strong>P50</strong> supérieur à 50 %, ratio significativement supérieur à<br />

celui décrit chez des sujets sains [4, 36-39] . La morphologie des<br />

ondes <strong>P50</strong> analysées chez les patients est comparable à celle des<br />

ondes <strong>P50</strong> de sujets normaux ; les <strong>la</strong>tences observées seraient<br />

également comparables entre les deux groupes mais ce<strong>la</strong> est<br />

controversé [39-41] . Le nombre de paires de clics utilisées pour<br />

valider <strong>la</strong> méthode ne semble pas non plus influencer les<br />

valeurs des ratios.<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et tests cognitifs<br />

Erwin et al. [8] ont étudié les re<strong>la</strong>tions possibles entre les<br />

ondes <strong>P50</strong> (mesurées en réponse à des paires de clics, à raison<br />

de 10 par seconde) et certains indices neuropsychologiques ou<br />

cliniques. Il s’agissait de comparer les scores obtenus à une<br />

batterie de tests neuropsychologiques évaluant <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce, les<br />

capacités d’abstraction, le quotient intellectuel verbal, les<br />

mémoires sémantique et visuelle, les capacités d’apprentissage,<br />

les fonctions sensorimotrices, le <strong>la</strong>ngage <strong>dans</strong> deux groupes de<br />

patients : ceux présentant une forte anomalie des <strong>P50</strong> versus de<br />

faibles anomalies. Les auteurs, selon <strong>la</strong> même catégorisation de<br />

patients, ont tenté d’établir un lien entre les scores cliniques<br />

obtenus à <strong>la</strong> scale of the assessment of positive symptoms (SAPS),<br />

<strong>la</strong> scale of the assessment of negative symptoms (SANS) et <strong>la</strong> brief<br />

psychiatric rating scale (BPRS) et l’anomalie de filtrage. L’altération<br />

de filtrage semble inversement corrélée au niveau d’attention<br />

(mesuré par le continuous performance test), et non aux<br />

autres tests neuropsychologiques. Concernant les variables<br />

cliniques, seul le sous-score attentionnel de <strong>la</strong> SANS serait<br />

négativement corrélé aux anomalies de filtrage de l’onde <strong>P50</strong>.<br />

4 Psychiatrie


<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et symptomatologie clinique<br />

Louchart de <strong>la</strong> Chapelle et al. [42] ont recherché une éventuelle<br />

corré<strong>la</strong>tion entre le défaut de filtrage sensoriel mesuré par<br />

l’onde <strong>P50</strong> (selon le paradigme décrit par Freedman) et <strong>la</strong><br />

symptomatologie clinique de patients schizophrènes. Quatrevingt-un<br />

patients ont été catégorisés en sous-type négatif et<br />

positif de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> à l’aide des sous-scores obtenus à <strong>la</strong><br />

positive and negative syndrome scale for schizophrenia (PANSS [43] ).<br />

Les patients souffrant du sous-type négatif de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

présentent des <strong>la</strong>tences moyennes et des ratios T/C significativement<br />

plus élevés que les patients souffrant du sous-type<br />

positif de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Cependant, les différentes études cherchant<br />

à corréler anomalie de l’onde <strong>P50</strong> et symptomatologie<br />

clinique n’ont apporté jusqu’ici que peu de résultats homogènes.<br />

Pour certains, ce défaut pourrait être prédictif d’une<br />

<strong>schizophrénie</strong> non paranoïde [44] , pour d’autres, il serait sans<br />

rapport avec <strong>la</strong> symptomatologie schizophrénique négative<br />

définie selon <strong>la</strong> dichotomie positive/négative d’Andreasen [10] .<br />

Light et Braff [45] ont émis l’hypothèse que les patients présentant<br />

une pensée très désorganisée et une faible capacité de<br />

filtrage sensoriel pouvaient présenter des difficultés à rapporter<br />

leurs perceptions, ce qui pourrait être à l’origine de ces résultats<br />

hétérogènes. La revue récente et très exhaustive de Potter et<br />

al. [46] permet de souligner ce défaut de résultats probants quant<br />

aux corré<strong>la</strong>tions cliniques avec l’onde <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Concernant les troubles cognitifs, <strong>la</strong> seule donnée intéressante<br />

serait <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion entre troubles de l’attention et défaut<br />

de filtrage de l’onde <strong>P50</strong>, mais <strong>la</strong> plupart de ces études souffrent<br />

d’un effectif réduit de patients inclus. Les études contradictoires<br />

re<strong>la</strong>tives aux symptômes positifs ou négatifs de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die se<br />

heurtent peut-être à l’absence de corré<strong>la</strong>tion directe entre le<br />

défaut de filtrage sensoriel et l’expression des symptômes. Le<br />

manque de puissance statistique des études, l’absence de<br />

re<strong>la</strong>tion évidente entre l’anomalie des ondes <strong>P50</strong> mesurée chez<br />

les patients schizophrènes et les symptômes cliniques, les biais<br />

méthodologiques de recrutement des patients ou l’absence de<br />

prise en compte du rôle de <strong>la</strong> nicotine au cours des études<br />

expliquent probablement cette absence de résultats objectifs et<br />

compromettent d’autant les pistes pharmacologiques en aval.<br />

Cette anomalie de filtrage pourrait résulter d’une hypodopaminergie,<br />

situation simi<strong>la</strong>ire aux modifications de filtrage<br />

mesurées chez les consommateurs chroniques de cocaïne en<br />

situation d’abstinence (Fein et al.) [47] . Ces anomalies dopaminergiques<br />

pourraient s’associer à une hypernoradrénergie si l’on<br />

se réfère aux taux élevés de métabolite noradrénergique mesurés<br />

chez les patients bipo<strong>la</strong>ires en cours d’accès maniaque qui<br />

présentent eux aussi une diminution d’inhibition de leur onde<br />

<strong>P50</strong>. Ce faisceau d’arguments en faveur du rôle des catécho<strong>la</strong>mines<br />

<strong>dans</strong> le défaut de filtrage sensoriel est compatible avec les<br />

travaux préa<strong>la</strong>bles de Thibaut et al. [48] qui rapportaient<br />

l’association de fortes concentrations p<strong>la</strong>smatiques de<br />

3-méthoxy-4-hydroxyphenylglycol (MHPG), métabolite de <strong>la</strong><br />

noradrénaline et de faibles concentrations d’acide homovanilique,<br />

métabolite de <strong>la</strong> dopamine chez les patients schizophrènes<br />

déficitaires comparativement aux non-déficitaires (selon les<br />

critères de Carpenter).<br />

Certains auteurs contestent toute re<strong>la</strong>tion objective entre<br />

filtrage sensoriel mesuré par l’onde <strong>P50</strong> et symptomatologie<br />

clinique de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>, objectivant le rôle de nombreux<br />

facteurs confondants et plus particulièrement celui du tabagisme<br />

comme biais d’interprétation des données électrophysiologiques<br />

des potentiels évoqués auditifs (PEA) chez les patients. En effet,<br />

Crawford et al. [49] puis Croft et al. [50] ont montré que le<br />

tabagisme chronique améliorait <strong>la</strong> capacité de filtrage de l’onde<br />

<strong>P50</strong> chez les sujets sains. Les patients schizophrènes présentent<br />

un tabagisme plus important que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale et<br />

fument en plus grand nombre. La re<strong>la</strong>tion entre symptômes et<br />

onde <strong>P50</strong> est donc rendue très complexe chez ces patients, à <strong>la</strong><br />

fois du fait de leur pathologie elle-même et du rôle probable de<br />

leur consommation chronique de nicotine. L’idée que « s’il<br />

existait une re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> et l’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong>, cette re<strong>la</strong>tion aurait été démontrée depuis longtemps<br />

», semble beaucoup plus complexe et en partie fausse. En<br />

Psychiatrie<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> 37-285-A-14<br />

effet, l’équipe de Croft et al. [50] a pu reproduire les résultats de<br />

Crawford [49] , et ses propres résultats concernant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

entre schizotypie et faible inhibition de l’onde <strong>P50</strong> chez les<br />

fumeurs « légers » présentant des scores faibles à modérés<br />

d’« irréalité » (personality syndrome questionnaire) tandis que cet<br />

item semble corrélé à une amélioration de l’inhibition de l’onde<br />

<strong>P50</strong> chez les grands fumeurs. Ces résultats montrent à quel<br />

point il est difficile de corréler le filtrage sensoriel mesuré par<br />

l’onde <strong>P50</strong> aux symptômes de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Des équipes ont tenté d’expliquer le rôle de <strong>la</strong> nicotine sur le<br />

filtrage sensoriel mesuré par les potentiels évoqués auditifs <strong>dans</strong><br />

les modèles murins présentant des anomalies simi<strong>la</strong>ires aux<br />

patients schizophrènes. Les effets de l’administration aiguë de<br />

nicotine concordent avec les effets observés chez l’homme : <strong>la</strong><br />

nicotine améliorerait le filtrage sensoriel en agissant essentiellement<br />

sur l’amplitude de l’onde en réponse au premier stimulus<br />

auditif. En revanche, l’administration chronique de nicotine<br />

chez <strong>la</strong> souris n’a pas de répercussions sur le filtrage sensoriel et<br />

atténuerait même l’effet d’une administration aiguë de nicotine,<br />

suggérant une désensibilisation des récepteurs nicotiniques<br />

soumis à une exposition chronique de nicotine et notamment<br />

que cette désensibilisation implique les récepteurs nicotiniques<br />

localisés <strong>dans</strong> les régions cérébrales générant l’onde N40<br />

(équivalent de l’onde <strong>P50</strong> chez <strong>la</strong> souris) [51] . Metzger et al. ont<br />

également mis en évidence <strong>la</strong> stabilité des effets de <strong>la</strong> nicotine<br />

sur deux lignées génétiques différentes de souris, suggérant<br />

qu’une telle stabilité pourrait exister chez l’homme, bien que<br />

cette extrapo<strong>la</strong>tion reste à confirmer par des études ultérieures.<br />

Cette désensibilisation des récepteurs nicotiniques remet en<br />

question le potentiel thérapeutique des agonistes nicotiniques<br />

spécifiques des récepteurs nicotiniques a-7 [52] .<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et traitements neuroleptiques<br />

Le défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués<br />

auditifs en réponse à des stimuli répétés est observé aussi bien<br />

chez les sujets schizophrènes non traités [29] que chez les sujets<br />

traités par neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques et ce, quelle que soit <strong>la</strong><br />

dose prescrite [53] . Cependant, les traitements neuroleptiques<br />

améliorent l’amplitude et <strong>la</strong> <strong>la</strong>tence de l’onde <strong>P50</strong>, habituellement<br />

diminuées chez les patients non traités, comparativement<br />

aux sujets témoins [4] . Cette amélioration obtenue sous traitement<br />

neuroleptique ne permet pourtant pas de normaliser le<br />

ratio T/C mesuré. Cette normalisation de l’amplitude de l’onde<br />

<strong>P50</strong> a pu être corrélée à une diminution significative des taux<br />

d’acide homovanilique p<strong>la</strong>smatique (principal métabolite de <strong>la</strong><br />

dopamine), suggérant que les propriétés antagonistes dopaminergiques<br />

des neuroleptiques puissent jouer un rôle <strong>dans</strong> ce<br />

mécanisme. Pourtant, ce contrôle dopaminergique ne suffit pas<br />

à expliquer le défaut d’inhibition présenté par les<br />

schizophrènes.<br />

Les neuroleptiques dits atypiques semblent d’ailleurs agir de<br />

façon différente sur l’onde <strong>P50</strong>. Nagamoto et al. [54, 55] , Becker<br />

[56] , observent une amélioration du ratio T/C des ondes<br />

<strong>P50</strong> chez des sujets schizophrènes traités par de <strong>la</strong> clozapine,<br />

molécule dont le profil réceptologique est très différent des<br />

neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques, faisant intervenir de nombreux<br />

systèmes de neuromédiateurs autres que le système dopaminergique<br />

(sérotoninergique, noradrénergique, cholinergique). Light<br />

et al. [45] ont comparé les ratios d’onde <strong>P50</strong> obtenus chez<br />

13 patients schizophrènes traités par des neuroleptiques atypiques<br />

(clozapine, o<strong>la</strong>nzapine, rispéridone) avec ceux de<br />

13 patients traités par des neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques. Les<br />

neuroleptiques atypiques semblent normaliser le ratio T/C <strong>dans</strong><br />

le premier groupe de patients qui, par ailleurs, ne diffère pas du<br />

second groupe quant à ses caractéristiques démographiques et<br />

cliniques. Plus récemment, Adler et al. [57] ont étudié l’effet de<br />

différents neuroleptiques atypiques sur le ratio T/C de l’onde<br />

<strong>P50</strong>, comparativement à un groupe de sujets témoins. Leurs<br />

résultats concernant l’anomalie de filtrage sensoriel chez les<br />

patients schizophrènes sont conformes aux données de <strong>la</strong><br />

littérature (91 % des témoins présentent un ratio normal, versus<br />

23 % des patients schizophrènes quel que soit leur traitement<br />

ou l’absence de traitement et seulement 10 % des schizophrènes<br />

traités par neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques ou non traités). Leurs<br />

5


37-285-A-14 <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

résultats sont concordants avec ceux de Light et al. [45] , à savoir<br />

que les antipsychotiques atypiques améliorent de façon significative<br />

le ratio T/C comparativement aux neuroleptiques c<strong>la</strong>ssiques.<br />

Cependant, seule <strong>la</strong> clozapine se démarque de manière<br />

significative par rapport aux autres antipsychotiques atypiques<br />

testés par les auteurs (rispéridone, o<strong>la</strong>nzapine, quétiapine). La<br />

clozapine est <strong>la</strong> seule en capacité de normaliser le ratio T/C<br />

mesurant le filtrage de l’onde <strong>P50</strong> chez les patients schizophrènes,<br />

ratio non significativement différent du groupe de sujets<br />

témoins. Cette exception d’efficacité de <strong>la</strong> clozapine apparaît<br />

également <strong>dans</strong> l’étude d’un autre paradigme expérimental de<br />

filtrage sensoriel qu’est l’inhibition de <strong>la</strong> réaction de sursaut [58] .<br />

Toutefois, cette normalisation pourrait n’apparaître que re<strong>la</strong>tive<br />

puisqu’elle est due à une augmentation d’amplitude de l’onde<br />

S1 et sans diminution d’amplitude de l’onde S2 [46] . La réduction<br />

du ratio <strong>P50</strong> obtenue grâce à <strong>la</strong> nicotine fait intervenir une<br />

diminution d’amplitude de l’onde S2 via l’activation des<br />

récepteurs nicotiniques a-7 et semble donc un bon reflet de <strong>la</strong><br />

restauration du filtrage sensoriel. En revanche, <strong>la</strong> normalisation<br />

du ratio obtenue sous clozapine pourrait ne pas impliquer les<br />

mêmes mécanismes neurobiologiques et ne permet pas de<br />

conclure quant à son efficacité sur l’amélioration du filtrage<br />

sensoriel.<br />

Stabilité du paradigme<br />

chez les schizophrènes<br />

Le défaut des mécanismes de filtrage objectivé par un ratio<br />

d’ondes <strong>P50</strong> anormal est observé chez les patients schizophrènes<br />

quel que soit le stade de leur ma<strong>la</strong>die : phase aiguë ou en<br />

re<strong>la</strong>tive rémission [10] . Ces arguments sont en faveur du caractère<br />

« marqueur trait » d’une telle anomalie. L’anomalie mise en<br />

évidence par l’enregistrement des ondes <strong>P50</strong> semble assez<br />

spécifique de <strong>la</strong> pathologie schizophrénique. Aucune étude du<br />

filtrage sensoriel mesuré par le ratio de l’onde <strong>P50</strong> n’a<br />

jusqu’alors été menée au cours d’un premier épisode schizophrénique.<br />

Cependant, les tests de métarégression utilisés par<br />

Bramon et al. [39] au cours de leur méta-analyse portant sur<br />

17 études n’ont pas retrouvé d’effet significatif de <strong>la</strong> durée de<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die sur les mesures de l’onde <strong>P50</strong>, suggérant <strong>la</strong> stabilité<br />

de ce marqueur. Seules des études prospectives longitudinales de<br />

patients inclus lors d’un premier épisode permettraient d’établir<br />

strictement cette définition de marqueur « trait ».<br />

Filtrage sensoriel chez les apparentés<br />

de patients schizophrènes<br />

Siegel et al. [5] ont tenté de démontrer que ce défaut de<br />

filtrage sensoriel répondait à un déterminisme génétique simple<br />

qui pourrait permettre de mener des études génétiques de <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong> de façon reproductible. Les apparentés de premier<br />

degré des sujets schizophrènes inhibent cinq fois moins l’onde<br />

re<strong>la</strong>tive au second stimulus que les sujets témoins : 11 % des<br />

témoins ont un ratio anormal, comparativement à 57 % des<br />

apparentés de premier degré de sujets ma<strong>la</strong>des et 86 % des<br />

patients. Waldo et al. [9] ont étudié les enregistrements des<br />

ondes <strong>P50</strong> au sein de 17 familles de patients schizophrènes. Les<br />

ratios T/C mesurés <strong>dans</strong> les familles sans histoire familiale de<br />

<strong>schizophrénie</strong> sont normaux et significativement inférieurs aux<br />

ratios obtenus chez le descendant ma<strong>la</strong>de ou aux ratios des<br />

parents ayant connaissance d’une histoire familiale de <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Ces résultats suggèrent que <strong>la</strong> perte d’inhibition de<br />

<strong>la</strong> réponse <strong>P50</strong> à des stimuli auditifs répétés pourrait être<br />

soumise à un déterminisme génétique. Cette même équipe a<br />

montré que le défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> était présent<br />

chez 50 % des individus de <strong>la</strong> fratrie des patients schizophrènes<br />

[59] . Ces résultats ont, par <strong>la</strong> suite, été répliqués [6, 40] :les<br />

capacités d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> chez les apparentés sains de<br />

premier degré de patients schizophrènes, s’avèrent en moyenne<br />

supérieurs aux ratios mesurés chez les sujets sains, et inférieurs<br />

aux ratios calculés chez les patients. Parmi les différents<br />

marqueurs biologiques et électrophysiologiques connus, le<br />

paradigme de l’onde <strong>P50</strong> et les anomalies de <strong>la</strong> poursuite<br />

ocu<strong>la</strong>ire (antisaccades) semblent les plus stables et pourraient<br />

représenter des outils diagnostiques prédictifs de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

surtout lorsqu’ils sont associés, bien que sous-tendus par des<br />

mécanismes neurobiologiques différents [40] .<br />

Myles-Worsley et al. [53] décrivent des données simi<strong>la</strong>ires <strong>dans</strong><br />

une popu<strong>la</strong>tion non caucasienne : 51,8 % des apparentés de<br />

premier degré de patients schizophrènes ont un ratio T/C<br />

anormal, comparativement à 10,3 % seulement chez les sujets<br />

témoins.<br />

Deux études de jumeaux p<strong>la</strong>ident également en faveur du<br />

déterminisme génétique du ratio <strong>P50</strong> [53, 60] . Les ratios mesurés<br />

<strong>dans</strong> les paires de jumeaux monozygotes sont significativement<br />

plus homogènes que les ratios mesurés <strong>dans</strong> les paires de<br />

jumeaux dizygotes. Ces arguments permettent d’envisager <strong>la</strong><br />

réalisation d’études en génétique c<strong>la</strong>ssique, l’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs se comportant<br />

comme un phénotype transmis selon un modèle mendélien.<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et pathologies du spectre<br />

schizophrénique<br />

Les sujets présentant un trouble de <strong>la</strong> personnalité de type<br />

schizotypique partagent de nombreuses caractéristiques cognitives<br />

avec les patients schizophrènes. Ce trouble de <strong>la</strong> personnalité<br />

est considéré comme faisant partie du spectre de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

À ce titre, le paradigme de l’onde <strong>P50</strong> a été étudié chez les sujets<br />

présentant une personnalité schizotypique afin de confirmer <strong>la</strong><br />

nature génétique de l’anomalie électrophysiologique. Ces<br />

derniers présentent le déficit d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> décrit<br />

chez les patients schizophrènes [61] . Croft et al. [62] ont non<br />

seulement répliqué ces résultats, mais aussi montré que le ratio<br />

d’onde <strong>P50</strong> mesuré est corrélé avec le score « irréalité » de<br />

l’échelle de schizotypie utilisée <strong>dans</strong> l’étude, et non avec les<br />

scores de « retrait » ou d’« hyperactivité ». Ce score d’irréalité<br />

s’apparente à <strong>la</strong> symptomatologie positive schizophrénique, ce<br />

qui encourage les auteurs à penser que le défaut d’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong> est probablement corrélé à certains symptômes<br />

schizophréniques.<br />

■ <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> et autres pathologies<br />

psychiatriques<br />

Le profil anormal décrit chez les patients schizophrènes<br />

soumis au paradigme de l’onde <strong>P50</strong> semble stable, obéit à un<br />

déterminisme génétique plus simple. Cependant, pour répondre<br />

à <strong>la</strong> définition d’un endophénotype et permettre <strong>la</strong> réalisation<br />

d’études génétiques à <strong>la</strong> recherche d’un marqueur de vulnérabilité<br />

génétique à <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>, ce trait doit être spécifique de<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Les capacités attentionnelles et les mécanismes<br />

inhibiteurs cérébraux ont été étudiés <strong>dans</strong> nombre de pathologies<br />

psychiatriques.<br />

Le syndrome d’hyperactivité associé à des troubles de l’attention<br />

: attention deficit/hyperactivity disorder (ADHD), au même<br />

titre que <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> se caractérise par des troubles<br />

attentionnels, notamment évalués par le « continuous performance<br />

test », test qui évalue <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce et <strong>la</strong> capacité à détecter<br />

un signal parmi d’autres stimuli distracteurs. Il serait donc<br />

tentant de penser que l’ADHD puisse être associé à une anomalie<br />

de filtrage de l’onde <strong>P50</strong>. Olincy et al. [63] ont comparé les<br />

résultats des ratios d’ondes <strong>P50</strong> obtenus <strong>dans</strong> trois popu<strong>la</strong>tions :<br />

16 sujets schizophrènes, 16 adultes souffrant d’ADHD, 16 sujets<br />

témoins. Il s’agit là d’effectifs réduits qui permettent cependant<br />

de répliquer les données antérieures, à savoir le défaut d’inhibition<br />

de l’onde <strong>P50</strong> chez les schizophrènes. En revanche, les<br />

patients souffrant d’ADHD ne se comportent pas de façon<br />

significativement différente des sujets sains.<br />

Plusieurs pathologies psychiatriques sont associées au défaut<br />

d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong>, mais de façon transitoire.<br />

6 Psychiatrie


Au cours de l’accès maniaque, les patients présentent une<br />

sensibilité accrue aux stimuli extérieurs, comparable à l’hypervigi<strong>la</strong>nce<br />

des sujets schizophrènes. Adler a montré que les<br />

patients en phase maniaque ont un déficit d’inhibition de leur<br />

onde <strong>P50</strong> uniquement durant l’épisode, totalement réversible<br />

lors de l’amendement des symptômes [64] . Ce défaut ne semble<br />

pas médié par les mêmes neurotransmetteurs que chez les sujets<br />

schizophrènes : le trouble électrophysiologique observé durant<br />

l’accès maniaque serait lié à un dysfonctionnement noradrénergique<br />

(le déficit est corrélé à un taux p<strong>la</strong>smatique élevé de<br />

3-méthoxy-4-hydroxyphénylglycol, principal métabolite de <strong>la</strong><br />

noradrénaline). L’existence d’un continuum sémiologique et<br />

nosographique entre <strong>schizophrénie</strong> et trouble bipo<strong>la</strong>ire est<br />

discutée par de nombreux auteurs. Au-delà de symptômes<br />

communs tels que le délire, les hallucinations, ces deux pathologies<br />

partagent des anomalies du traitement de l’information<br />

mises en évidence par plusieurs paradigmes expérimentaux<br />

(inhibition de l’onde <strong>P50</strong>, <strong>la</strong>tence et amplitude de l’onde P300,<br />

paradigme d’inhibition de <strong>la</strong> réaction de sursaut). Olincy et<br />

Martin [65] ont tenté d’établir un lien entre le défaut d’inhibition<br />

de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs et les<br />

symptômes psychotiques présents <strong>dans</strong> les deux types de<br />

pathologies que sont les <strong>schizophrénie</strong>s et les troubles bipo<strong>la</strong>ires<br />

de l’humeur. Il semble que les patients souffrant de trouble<br />

bipo<strong>la</strong>ire avec symptômes psychotiques présentent un défaut<br />

d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> simi<strong>la</strong>ire au défaut observé chez les<br />

patients schizophrènes et les patients souffrant de troubles<br />

schizoaffectifs, par opposition aux patients souffrant d’un accès<br />

aigu de trouble bipo<strong>la</strong>ire sans symptômes psychotiques et aux<br />

sujets sains, ces deux derniers groupes ne présentant pas de<br />

différence significative quant à leurs ratios T/C.<br />

Au cours de <strong>la</strong> dépression, les patients présentent également<br />

une anomalie de filtrage sensoriel négativement corrélée à <strong>la</strong><br />

sévérité de l’épisode [66] . Ainsi, même si le déficit d’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong> est commun à d’autres pathologies psychiatriques<br />

que <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>, il n’y est généralement pas stable et serait<br />

sous-tendu par des mécanismes neurobiologiques distincts et<br />

répondant plus volontiers à <strong>la</strong> définition de marqueurs d’état,<br />

c’est-à-dire dépendants de <strong>la</strong> symptomatologie, qu’à celle de<br />

marqueurs traits.<br />

Dans le cas des états de stress post-traumatiques chroniques,<br />

de nombreux marqueurs électrophysiologiques ont été étudiés :<br />

onde P300, onde P200, onde <strong>P50</strong>. Le paradigme expérimental<br />

décrit par Freedman concernant le filtrage de l’onde <strong>P50</strong> appliqué<br />

à cette pathologie s’avère également en faveur d’un déficit<br />

d’inhibition de <strong>la</strong> seconde onde [67] .<br />

Les patients toxicomanes ont également été étudiés concernant<br />

leur statut électrophysiologique. Les consommateurs<br />

chroniques de cannabis présentent un déficit d’inhibition de<br />

l’onde <strong>P50</strong> qui semble être corrélé à <strong>la</strong> fréquence et à <strong>la</strong> dose<br />

cumu<strong>la</strong>tive du produit fumé [68, 69] . Pour certains auteurs, le<br />

défaut d’inhibition présent chez d’anciens consommateurs de<br />

cocaïne semble corrélé aux doses de produit administrées<br />

considérées comme facteur de risque pour le développement de<br />

troubles psychotiques. Boutros [70] interprète <strong>la</strong> diminution<br />

d’amplitude de l’onde <strong>P50</strong> chez des sujets cocaïnomanes sevrés<br />

depuis 2 semaines comme une conséquence de l’hypodopaminergie<br />

secondaire au sevrage au décours d’une consommation<br />

chronique de cocaïne. L’auteur insiste sur le rôle de <strong>la</strong> dopamine<br />

<strong>dans</strong> les processus de filtrage sensoriel chez l’homme<br />

comme chez le rat. Boutros et al. [71] notent essentiellement une<br />

diminution d’amplitude de l’onde <strong>P50</strong> chez les patients dépendants<br />

de <strong>la</strong> cocaïne, témoignant d’une dysrégu<strong>la</strong>tion dopaminergique<br />

sans altération majeure des processus inhibiteurs, en<br />

l’absence de complications psychiatriques.<br />

Les patients souffrant d’une ma<strong>la</strong>die de Parkinson présentent<br />

un défaut d’habituation au paradigme électrophysiologique<br />

positivement corrélé à <strong>la</strong> sévérité de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Dans <strong>la</strong> démence d’Alzheimer, l’anomalie de filtrage de l’onde<br />

<strong>P50</strong> pourrait être associée à <strong>la</strong> perte de récepteurs cholinergiques<br />

nicotiniques au cours de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die [72] .<br />

Psychiatrie<br />

■ Déterminisme génétique<br />

du filtrage sensoriel mesuré<br />

par l’onde <strong>P50</strong><br />

Récepteurs a-7 nicotiniques<br />

<strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> 37-285-A-14<br />

Les récepteurs nicotiniques cholinergiques appartiennent à<br />

une superfamille de canaux ioniques ligand-dépendants qui<br />

regroupe également les récepteurs glutamatergiques de type<br />

AMPA et kaïnate, certains récepteurs GABAergiques, les récepteurs<br />

glycinergiques [73] . Jusqu’alors, six sous-unités a (a2, a3,<br />

a4, a5 a6, a7) et trois sous-unités b (b2, b3, b4) présentes <strong>dans</strong><br />

le cerveau humain ont été identifiées et clonées. Les récepteurs<br />

cérébraux sont constitués de cinq sous-unités transmembranaires.<br />

Au niveau du système nerveux central, on distingue deux<br />

c<strong>la</strong>sses neuronales de récepteurs nicotiniques : les récepteurs<br />

sensibles à l’a-bungarotoxine (a-BTX), peu sensibles à <strong>la</strong><br />

nicotine, constitués de cinq sous-unités a-7 <strong>dans</strong> le cerveau<br />

humain [74] , et les récepteurs de basse affinité à l’a-BTX. Les<br />

récepteurs cérébraux de basse affinité à l’a-BTX ont une structure<br />

d’hétéropentamères comprenant obligatoirement deux<br />

sous-unités a associées à trois sous-unités b (sous-type<br />

b2/a4 majoritairement exprimé au niveau du système nerveux<br />

central). Sur le p<strong>la</strong>n fonctionnel, ces deux types de récepteurs,<br />

« b2/a4 » et « a7 » semblent les plus sensibles aux phénomènes<br />

de désensibilisation et d’« up-regu<strong>la</strong>tion » générées respectivement<br />

par l’administration chronique de nicotine ou l’arrêt<br />

d’exposition à <strong>la</strong> nicotine secondairement à une exposition<br />

chronique (mécanisme inverse de <strong>la</strong> réceptologie c<strong>la</strong>ssique). En<br />

effet, le récepteur nicotinique subit une « up-regu<strong>la</strong>tion » en<br />

présence de son agoniste, <strong>la</strong> nicotine, car il semble que <strong>la</strong><br />

nicotine modifie <strong>la</strong> configuration du récepteur lorsqu’elle s’y<br />

fixe, celui-ci devenant alors incapable d’être stimulé pendant un<br />

certain temps (phénomène de désensibilisation). Ces données<br />

permettraient d’expliquer le phénomène de tolérance chez les<br />

sujets tabagiques.<br />

Des techniques d’autoradiographie utilisant l’a-BTX comme<br />

ligand ont permis de localiser les récepteurs a-7 nicotiniques<br />

<strong>dans</strong> des cerveaux humains en post-mortem <strong>dans</strong> de nombreuses<br />

régions cérébrales. Ces récepteurs sont fortement exprimés<br />

<strong>dans</strong> des structures cérébrales impliquées <strong>dans</strong> les processus<br />

sensoriels : hippocampe (plus particulièrement au niveau des<br />

régions CA1-CA3 et du gyrus dentelé), amygdale, tronc cérébral<br />

[3] , noyau réticulé tha<strong>la</strong>mique et noyau accumbens. En<br />

revanche, les récepteurs a-7 nicotiniques ne sont que faiblement<br />

représentés <strong>dans</strong> les régions corticales. Quatre-vingt-dix pour<br />

cent des sites de fixation de <strong>la</strong> nicotine sont représentés par des<br />

récepteurs de haute affinité constitués des sous-unités a4 et<br />

b2 et participent aux échanges d’informations corticocorticales.<br />

Les modu<strong>la</strong>tions dopaminergique et glutamatergique par <strong>la</strong><br />

stimu<strong>la</strong>tion cholinergique sont spécifiques à chaque région<br />

cérébrale et à chaque type de récepteur nicotinique. L’administration<br />

aiguë de nicotine accroît les taux de dopamine du cortex<br />

préfrontal et du striatum dorsal tandis que l’administration<br />

chronique ne produit aucun effet, quelle que soit <strong>la</strong> région<br />

cérébrale. Une administration aiguë après un traitement chronique<br />

de nicotine produit une augmentation du taux de<br />

dopamine <strong>dans</strong> le cortex préfrontal mais pas <strong>dans</strong> le noyau<br />

accumbens. La régu<strong>la</strong>tion nicotinique des voies glutamatergiques<br />

(augmentation de transmission glutamatergique <strong>dans</strong><br />

l’hippocampe) est moins bien connue mais semble plus spécifique<br />

des récepteurs nicotiniques a-7 de l’hippocampe. L’hyperdopaminergie<br />

des régions corticales semble plus sensible à<br />

l’administration chronique de nicotine que les régions souscorticales,<br />

tentant de corriger <strong>la</strong> dissociation dopaminergique<br />

cortico-sous-corticale présente chez les patients schizophrènes.<br />

De même, le système dopaminergique mésolimbique semble<br />

plus sensible à <strong>la</strong> nicotine que le système moteur extrapyramidal.<br />

Concernant le système glutamatergique [75] , <strong>la</strong> nicotine<br />

pourrait augmenter son activité <strong>dans</strong> les régions limbiques<br />

(cortex frontal et hippocampe surtout) impliquées <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong>, ce qui pourrait expliquer <strong>la</strong> correction partielle<br />

7


37-285-A-14 <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

de l’hypofrontalité et du déficit de filtrage sensoriel par<br />

l’administration de nicotine chez les sujets schizophrènes [76] .<br />

Le rôle de ces récepteurs a-7 <strong>dans</strong> les processus attentionnels<br />

et <strong>dans</strong> certaines fonctions cognitives spécifiques a été étudié à<br />

l’aide de modèles animaux [77] puis chez l’homme [78] . Chez<br />

l’animal, les agonistes nicotiniques augmentent les capacités<br />

mnésiques, quel que soit leur mode d’administration, aigu ou<br />

chronique. La diminution des capacités fonctionnelles de <strong>la</strong><br />

mémoire de travail liée à une lésion cérébrale ou à l’âge est<br />

également améliorée par les agonistes nicotiniques chez le rat.<br />

Chez l’homme, les effets cognitifs des agonistes nicotiniques<br />

restent mal connus : l’administration de nicotine a le plus<br />

souvent été étudiée via le tabagisme. D’une façon générale, <strong>la</strong><br />

nicotine augmente les capacités d’éveil, de perception, d’attention<br />

visuelle et pourrait prévenir les déficits cognitifs induits par<br />

<strong>la</strong> fatigue. La nicotine améliore <strong>la</strong> mémoire à court terme en<br />

facilitant le stockage des informations reçues [79] . À l’inverse, <strong>la</strong><br />

mécamy<strong>la</strong>mine, antagoniste des récepteurs nicotiniques, altère<br />

les capacités mnésiques et d’apprentissage. Ces résultats expérimentaux<br />

et l’observation d’une perte significative de récepteurs<br />

cholinergiques nicotiniques <strong>dans</strong> l’hippocampe et le cortex<br />

frontal de patients atteints de ma<strong>la</strong>die d’Alzheimer confèrent à<br />

cette famille de récepteurs un rôle majeur <strong>dans</strong> les fonctions<br />

cognitives humaines [80] . Quatre-vingt-dix pour cent des patients<br />

schizophrènes sont tabagiques, comparativement à 30 % de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion générale et ils inhalent une quantité de nicotine par<br />

cigarette supérieure à celle d’un sujet fumeur non schizophrène<br />

[76] . Cette consommation permet aux patients de modifier<br />

l’intensité de certains symptômes et interagit par ailleurs avec<br />

les traitements neuroleptiques, qu’ils soient typiques (potentialisation<br />

du risque de dyskinésies tardives) ou atypiques (diminution<br />

de <strong>la</strong> consommation de tabac).<br />

Dans le modèle animal, l’administration d’antagonistes<br />

muscariniques ne modifie pas l’onde N40. En revanche, le<br />

blocage des récepteurs nicotiniques par un antagoniste spécifique<br />

de <strong>la</strong> sous-unité a-7 nicotinique, l’a-BTX, entraîne une<br />

diminution de l’inhibition de l’onde N40 générée par S2. Le<br />

blocage sélectif des récepteurs cholinergiques nicotiniques et en<br />

particulier des récepteurs a-7 diminue l’efficacité des mécanismes<br />

inhibiteurs, mimant les résultats obtenus chez les<br />

patients [81] . Ces récepteurs nicotiniques sont situés au niveau<br />

des interneurones GABAergiques de l’hippocampe et du tha<strong>la</strong>mus<br />

(rôle <strong>dans</strong> le filtrage des informations sensorielles à<br />

destination du cortex). Dans une étude post-mortem réalisée<br />

chez l’homme, Freedman et al., 1995 [82] ont objectivé une<br />

diminution de 40 % de <strong>la</strong> liaison de l’a-BTX (ligand de <strong>la</strong> sousunité<br />

a-7) <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région CA3 de l’hippocampe chez des<br />

schizophrènes comparés à des sujets témoins. Plus récemment,<br />

d’autres équipes ont mis en évidence une diminution de liaison<br />

de l’a-BTX chez les schizophrènes, comparativement aux sujets<br />

sains, de 25 % <strong>dans</strong> le noyau réticulé tha<strong>la</strong>mique [83] ,de50%<br />

<strong>dans</strong> le cortex cingu<strong>la</strong>ire [84] .<br />

L’expression de <strong>la</strong> protéine constituant <strong>la</strong> sous-unité<br />

a-7 nicotinique apparaîtrait également diminuée <strong>dans</strong> le cortex<br />

frontal des patients schizophrènes [85] , <strong>dans</strong> le cortex dorso<strong>la</strong>téral<br />

préfrontal de ces patients selon Martin-Ruiz et al. [86] . Cette<br />

dernière étude suggère que cette diminution d’expression<br />

protéique n’est pas corrélée aux troubles cognitifs ou aux<br />

symptômes démentiels développés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Les études pharmacologiques ont permis de soutenir le rôle<br />

des récepteurs nicotiniques <strong>dans</strong> le filtrage sensoriel humain.<br />

L’administration de nicotine (inhalée ou ingérée) aux sujets<br />

schizophrènes et à leurs apparentés présentant un ratio T/C ≥<br />

0,5, a permis une amélioration transitoire des phénomènes<br />

inhibiteurs [87, 88] .<br />

Il était donc tentant de spéculer que, chez l’homme, une<br />

anomalie d’expression ou de structure du gène codant cette<br />

sous-unité a-7 puisse jouer un rôle <strong>dans</strong> <strong>la</strong> défail<strong>la</strong>nce des<br />

mécanismes cérébraux inhibiteurs. Le locus du gène codant<br />

pour cette sous-unité est situé en 15q13-14. Une étude portant<br />

sur neuf familles présentant plusieurs sujets schizophrènes a fait<br />

état d’une liaison génétique entre un polymorphisme situé à<br />

proximité de ce gène et l’absence de diminution ou <strong>la</strong> faible<br />

diminution de l’onde <strong>P50</strong> après le second stimulus [89] . Cette<br />

liaison n’est pas retrouvée lorsque le phénotype « <strong>schizophrénie</strong><br />

» est considéré [90] , ce qui est compréhensible si l’on<br />

considère que l’anomalie électrophysiologique n’est qu’un trait<br />

prédisposant à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Un faisceau d’arguments convergents<br />

conférait donc à ce gène le statut de gène candidat responsable<br />

du déterminisme de l’endophénotype.<br />

Gène CHRNA7, gène candidat<br />

pour l’endophénotype « défaut d’inhibition<br />

de l’onde <strong>P50</strong> »<br />

Considérant le rôle du récepteur a-7 nicotinique comme<br />

majeur <strong>dans</strong> <strong>la</strong> physiopathologie du filtrage sensoriel et des<br />

troubles attentionnels présentés par les patients schizophrènes,<br />

de nombreux auteurs ont tenté de répliquer les résultats de<br />

l’équipe de Freedman [89] . Leonard et al. [91] ont réalisé une<br />

étude de liaison non paramétrique, a priori plus puissante<br />

qu’une étude de liaison c<strong>la</strong>ssique pour l’étude d’une ma<strong>la</strong>die au<br />

déterminisme complexe telle que <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>. Cette<br />

analyse de paires de germains au sein de 20 familles a permis<br />

de montrer que le polymorphisme D15S1360 [89] était plus<br />

souvent hérité par ces individus que ne l’aurait voulu le hasard.<br />

Cependant, l’analyse de liaison génétique entre ce polymorphisme<br />

et <strong>la</strong> pathologie schizophrénique parmi les 20 familles<br />

incluses se révé<strong>la</strong>, là encore, négative.<br />

De nombreuses études de liaison ont confirmé l’implication<br />

de <strong>la</strong> région chromosomique 15q14 <strong>dans</strong> le déterminisme<br />

génétique de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>, au sein de popu<strong>la</strong>tions très<br />

diverses [92-95] .<br />

Deux autres équipes ont échoué à répliquer cette liaison<br />

génétique entre des marqueurs polymorphiques proches du<br />

gène CHRNA7 et le phénotype de <strong>schizophrénie</strong> ou trouble<br />

schizoaffectif [90, 96] . De telles difficultés de réplication peuvent<br />

s’expliquer par <strong>la</strong> méthodologie utilisée : les études paramétriques<br />

de liaison qui reposent sur une connaissance préa<strong>la</strong>ble des<br />

re<strong>la</strong>tions génotype/phénotype, ce qui n’est pas le cas pour <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong>, ne semblent pas statistiquement valides pour<br />

l’étude des ma<strong>la</strong>dies à hérédité complexe [97] .<br />

En revanche, aborder <strong>la</strong> recherche du déterminisme génétique<br />

par l’étude d’un endophénotype tel que le défaut d’inhibition<br />

de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs permet de<br />

s’affranchir de ces difficultés et autorise l’utilisation des<br />

méthodes de génétique c<strong>la</strong>ssique, considérant ce trait comme<br />

issu d’une transmission plus c<strong>la</strong>ssique, voire mendélienne [97] .À<br />

partir de <strong>la</strong> description du gène codant pour <strong>la</strong> sous-unité<br />

a-7 [98] du récepteur nicotinique CHRNA7, <strong>dans</strong> notre équipe,<br />

Raux et al. [99] ont recherché <strong>la</strong> possibilité d’une association<br />

entre un polymorphisme situé sur ce gène et l’anomalie du<br />

filtrage sensoriel mesurée par le ratio T/C chez des patients<br />

schizophrènes caucasiens comparativement à des sujets témoins<br />

appariés. Ces auteurs ont pu montrer une association significative<br />

entre un polymorphisme porté par le gène CHRNA7-like<br />

(issu pour partie d’une duplication du gène CHRNA7) et le<br />

défaut d’inhibition de l’onde <strong>P50</strong>, alors que ce même polymorphisme<br />

ne semble pas associé au phénotype « <strong>schizophrénie</strong> ».<br />

Cette étude fut <strong>la</strong> première à rechercher une telle association<br />

entre un gène candidat et l’anomalie électrophysiologique<br />

mesurée chez des patients schizophrènes. Cette étude souligne<br />

<strong>la</strong> complexité de <strong>la</strong> cascade biologique impliquée <strong>dans</strong> le<br />

déterminisme de cet endophénotype mais permet d’appréhender<br />

plus finement <strong>la</strong> physiopathologie de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les<br />

mécanismes neurobiologiques à l’origine de certains symptômes.<br />

Deux autres études d’association plus récente se sont<br />

intéressées à <strong>la</strong> région promotrice du gène codant pour <strong>la</strong> sousunité<br />

a-7 du récepteur nicotinique. Leonard et al. [100] rapportent<br />

l’association de polymorphismes situés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région<br />

promotrice du gène CHRNA7 (et non le gène CHRNA7-like) avec<br />

le ratio anormal de l’onde <strong>P50</strong>. Houy et al. [101] ont tenté de<br />

reproduire ces résultats <strong>dans</strong> une popu<strong>la</strong>tion plus importante. À<br />

l’inverse de Leonard et al. [100] , ce second travail serait en faveur<br />

d’un effet protecteur d’un polymorphisme décrit comme<br />

délétère par <strong>la</strong> première équipe, soulignant une fois de plus <strong>la</strong><br />

complexité du déterminisme génétique de l’anomalie électrophysiologique<br />

présentée par les patients schizophrènes. Plusieurs<br />

8 Psychiatrie


.<br />

gènes ont par ailleurs été identifiés ou étudiés <strong>dans</strong> cette région<br />

chromosomique 15q14 et se révèlent impliqués <strong>dans</strong> des<br />

pathologies neurologiques, des retards mentaux congénitaux<br />

associés à des troubles du comportement, des épilepsies congénitales<br />

ou encore le trouble bipo<strong>la</strong>ire de l’humeur [102] . Un seul<br />

autre gène de cette région, codant pour un récepteur nicotinique<br />

semble associé à <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong> <strong>dans</strong> une étude de liaison<br />

(haplotype CHRM5/CHRNA7) jusqu’ici non répliquée.<br />

■ Conclusion<br />

Ce faisceau d’arguments permet de penser que le paradigme<br />

de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs décrit par Freedman<br />

répond effectivement à <strong>la</strong> définition de phénotype intermédiaire,<br />

ou endophénotype, notion particulièrement<br />

intéressante pour mener des études en génétique de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Les mécanismes inhibiteurs mis en jeu pourraient<br />

faire intervenir les synapses cholinergiques de l’hippocampe, en<br />

référence au modèle animal. Les récepteurs cholinergiques<br />

nicotiniques de type a-7 y semblent plus particulièrement<br />

impliqués.<br />

L’inhibition de l’onde <strong>P50</strong> des potentiels évoqués auditifs<br />

mesurable en électrophysiologie pourrait résulter d’interactions<br />

complexes entre plusieurs neurotransmetteurs (GABA, noradrénaline,<br />

dopamine...). De plus, les afférences glutamatergiques et<br />

GABAergiques des interneurones de l’hippocampe semblent<br />

<strong>la</strong>rgement modulées par des récepteurs cholinergiques nicotiniques,<br />

ce qui ouvre aussi des perspectives intéressantes en termes<br />

de pharmacologie clinique tant <strong>dans</strong> les pathologies neurologiques<br />

(ma<strong>la</strong>die de Parkinson, ma<strong>la</strong>die d’Alzheimer, ma<strong>la</strong>die de<br />

Gilles de <strong>la</strong> Tourette) que <strong>dans</strong> les <strong>schizophrénie</strong>s. Sur un p<strong>la</strong>n<br />

fondamental, parvenir à définir <strong>la</strong> cascade biologique à l’origine<br />

de ce phénotype permettra d’ouvrir le champ des gènes candidats<br />

impliqués <strong>dans</strong> certains symptômes cognitifs de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong><br />

et d’enrichir les données de <strong>la</strong> recherche en génétique<br />

de <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>.<br />

Outre l’intérêt étiopathogénique d’un tel endophénotype,<br />

l’utilisation de tests attentionnels, électrophysiologiques, voire<br />

biologiques génétiquement déterminés pourrait, <strong>dans</strong> l’avenir,<br />

guider les cliniciens <strong>dans</strong> leurs stratégies diagnostiques précoces<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> définition de popu<strong>la</strong>tions « à risque » de développer <strong>la</strong><br />

<strong>schizophrénie</strong>, identifiées grâce à ces marqueurs associés à des<br />

symptômes prodromiques.<br />

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Service hospitalo-universitaire de psychiatrie, Inserm U614, CHU Charles-Nicolle et CH du Rouvray, UFR de Médecine, 1, rue de Germont, 76000 Rouen,<br />

France.<br />

Toute référence à cet article doit porter <strong>la</strong> mention : Houy E., Thibaut F. <strong>Onde</strong> <strong>P50</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>schizophrénie</strong>. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Psychiatrie,<br />

37-285-A-14, 2007.<br />

Disponibles sur www.emc-consulte.com<br />

Psychiatrie<br />

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