des techniques du son des techniques du son - Dunod
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© <strong>Dunod</strong>. La photocopie non autorisée est un délit.<br />
CHAPITRE 2–LES SOURCES ACOUSTIQUES<br />
preneur de <strong>son</strong>. Ceci explique les réactions déroutantes d’instrumentistes (et surtout<br />
<strong>des</strong> chanteurs) à l’écoute de leur premier enregistrement.<br />
Ajoutons que les musiciens qui tiennent en main leurs instruments bougent en<br />
jouant, pro<strong>du</strong>isant ainsi <strong>des</strong> changements de direction dans le rayonnement<br />
<strong>son</strong>ore, ce qui contribue à augmenter la complexité <strong>du</strong> champ acoustique. Une<br />
question se pose alors : qu’est-ce qui, dans le signal acoustique variable, nous<br />
permet de reconnaître la source <strong>son</strong>ore et d’en apprécier ses qualités ? En d’autres<br />
termes, qu’est-ce que le timbre d’un instrument, et quelles analyses permettent<br />
d’en rendre compte ?<br />
2.4 Timbre <strong>des</strong> sources<br />
2.4.1 Définitions : timbre causal et couleur <strong>son</strong>ore<br />
Le mot « timbre » est d’usage courant. Mais lorsqu’on parle <strong>du</strong> timbre d’un orchestre,<br />
<strong>du</strong> timbre d’une voix ou <strong>du</strong> timbre particulier de telle note de trombone, ce<br />
terme est employé dans <strong>des</strong> sens fort différents. Aujourd’hui encore l’étude <strong>du</strong><br />
timbre pose d’énormes problèmes aux acousticiens car l’apparente simplicité <strong>du</strong><br />
mot recouvre <strong>des</strong> mécanismes perceptifs complexes mettant en jeu la mémoire,<br />
nos capacités à catégoriser et à extraire <strong>des</strong> formes au travers de la variabilité <strong>du</strong><br />
monde physique [3].<br />
Le premier aspect <strong>du</strong> timbre se rapport à l’écoute « causale », celle que nous mettons<br />
en jeu à tout instant pour identifier les <strong>son</strong>s de notre environnement, reconnaître les<br />
« formes <strong>son</strong>ores ». Notre apprentissage <strong>du</strong> monde <strong>son</strong>ore consiste dans l’élaboration<br />
de catégories de sources. Pour chacune d’elles nous associons le déroulement<br />
temporel de la séquence <strong>son</strong>ore perçue à la combinai<strong>son</strong> d’un type d’excitation et<br />
d’une structure vibrante de nature particulière. Bien que les <strong>son</strong>s se présentent<br />
chaque fois de façon différente, nous reconnais<strong>son</strong>s rapidement une voix d’enfant,<br />
un cri d’oiseau, un grincement de porte, et à l’orchestre, les <strong>son</strong>s <strong>du</strong> piano, de la<br />
flûte, <strong>du</strong> xylophone, etc.<br />
Le deuxième aspect <strong>du</strong> timbre concerne notre capacité à apprécier, pour les <strong>son</strong>s<br />
provenant d’une même catégorie de sources, les fines variations possibles <strong>du</strong> mode de<br />
pro<strong>du</strong>ction, de la <strong>du</strong>rée ou <strong>du</strong> contenu spectral. Nous dirons que tel piano a un <strong>son</strong><br />
moelleux et rond ou encore que tel trombone est plus éclatant qu’un autre. C’est<br />
cette capacité d’écoute <strong>des</strong> qualités <strong>des</strong> <strong>son</strong>s d’une classe donnée qui est développée<br />
au plus haut point en musique, et à laquelle on se réfère implicitement lorsqu’on<br />
parle de timbre. Nous préférons employer les termes « couleur <strong>son</strong>ore » ou <strong>son</strong>orité.<br />
Le preneur de <strong>son</strong>s se doit de développer d’exceptionnelles capacités de discrimination<br />
et de mémorisation <strong>des</strong> <strong>son</strong>orités pour <strong>son</strong> travail.<br />
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