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18 APPROFONDIR DOSSIER FILIÈRE ÉQUINE UNE ÉCONOMIE AUX MULTIPLES FACETTES certaines sessions, nous bénéficions également du savoir-faire d’un expert en chevaux issu d’une tribu cheyenne, Patrizio Allori, dont l’approche équestre ancestrale, basée sur la nature profonde et le langage propre des chevaux, vise à canaliser ces derniers, tant sur le plan hiérarchique (en particulier les étalons), que nerveux et émotionnel. Pour plus de confort et de sécurité pour tous.” Bien que localisé au coeur d’une zone incluant Charleville-Mézières/Sedan (08) / Verdun (55) / Châlons et Reims, Terre au soleil accueille très peu de régionaux, à part quelques Vitryats ou Sparnaciens. A 2 h de route de Paris et 2 h 30 de Bruxelles, le site est fréquenté par de nombreux Belges, des Franciliens et des Lorrains, auxquels s’ajoutent des Espagnols, des Portugais, des Italiens, des Polonais... et même des Chinois. Autrefois organisateur d’événements pour les entreprises, Michel Dablon assure toute la partie promotion commerciale via internet et notamment Facebook. Eva Dablon se charge de la gestion des gîtes, des leçons d’art équestre et d’équitation légère, de l’entretien des chevaux... avec l’aide ponctuelle de stagiaires, notamment en saison estivale. Alain Karl, maréchal-ferrant Maréchal-ferrant de son état, Alain Karl est fier de son parcours plutôt atypique. Il a démarré sa carrière professionnelle comme salarié chez Vallourec à Vitry-le- François, d’abord en atelier puis comme agent de planning. Passionné de chevaux depuis l’adolescence, il aurait aimé être jockey - mais il était trop grand pour pratiquer ce métier - ou cavalier - mais il n’était pas assez bon dans cette discipline -, voire driver - mais à l’époque il n’y avait pas de place en centre de formation. Désireux de quitter le monde industriel et un emploi qui ne l’épanouit pas, il s’oriente voici 20 ans vers le métier de maréchalferrant. Il suit une formation accélérée de six mois à Château-Chinon, puis apprend son art avec un professionnel très réputé de la région. Alors qu’il s’adonne à l’équi- “Le métier de maréchal-ferrant revient en force. Il y a de la place pour tout le monde.” tation pour le plaisir depuis l’âge de 13 ans, son métier étant très prenant, il décide vers 40 ans de ne plus monter à cheval. Alain Karl est aux petits soins pour les pieds des chevaux. Ces derniers ne comptent qu’un seul doigt constitué d’une couronne, d’un sabot (qui contient et protège les parties sensibles terminant les membres) et d’une surface solaire appelée la “sole”. “Je déferre les chevaux, je coupe la corne de leurs sabots, je taille la “fourchette” (triangle situé au milieu du pied), ainsi que la “sole” avant de poser des fers. Un travail qui doit être effectué tous les deux mois en hiver ou toutes les six semaines - en périodes de concours -, la corne repoussant plus vite au printemps-été qu’en saison hivernale.” Le maréchal-ferrant constate que les vétérinaires sont très exigeants et prescrivent de plus en plus de radios et de ferrures orthopédiques. “Des mesures qui ne sont pas toujours justifiées mais donnent beaucoup de travail à notre corps de métier. Je suis amené à poser des fers spécifiques pour des défauts d’aplomb, des syndromes naviculaires (atteinte de l’os) et autres affections ostéo-articulaires : fers en oeuf (c’est-à-dire fermés), en aluminium, avec plaque de cuir, en plastique, superposés...” Alain Karl intervient sur les régions de Châlons, Epernay, Reims, autour de Vitry- le-François et un peu en Haute-Marne pour des propriétaires, des centres équestres, des clubs... “J’assure un entretien régulier des pieds des chevaux ou travaille à la demande de vétérinaires pour les chevaux qui boitent ou dont les pieds présentent des anomalies. Il faut en moyenne 45 mn pour une intervention complète sur un cheval docile, voire plus pour des chevaux plus rétifs. Autrefois, pratiquement chaque village avait son maréchal-ferrant. Aujourd’hui, pour gagner sa vie, il faut beaucoup bouger (Alain Karl demeure à Vitry-en-Perthois) avec tout le matériel nécessaire. Mon métier demande Né à Lisbonne en 1925 et décédé en 1989, Nuno Oliveira fut l'élève de Joaquim Goncalves de Miranda, enseignant de l'Ecole royale portugaise. Doté d’une très grande culture équestre, il a écrit des ouvrages qui font référence dans le monde du cheval. Formation Alain Karl, maréchal-ferrant, est aux petits soins pour les pieds des chevaux ! Les métiers liés au cheval sont très nombreux avec des diplômes dont certains peuvent être préparés après la classe de 3 e . Diplômes d’Etat, certifications professionnelles, formations en alternance, formations privées, le panel est vaste et les organismes de formation nombreux : Fédération française d’équitation, Ministère des sports, Ministère de l’Agriculture, IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation), Education nationale, Ecole française des métiers du cheval, Association de formation et d’action sociale des écuries de courses... La Champagne-Ardenne compte quatre établissements formant aux métiers liés au cheval, du Capa (Certificat d’aptitude professionnelle agricole) aux BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport ) et Bac pro : la Maison familiale et rurale (MFR) de Gionges (51), le Creps de Reims (51), le Lycée agricole de Rethel (08) et le Lycée agricole privé de Droyes (52). Le Lycée agricole de Chaumont (52) ouvrira à la rentrée 2011 une section BTS agricole “Productions animales”.
La Champagne-Ardenne est le berceau de race du cheval de trait ardennais, une des plus anciennes races de chevaux de trait en France. Son atout est d’être adapté à une large gamme d’utilisations dans la ville, pour les balades en calèche ou en roulotte, mais aussi pour le travail des vignes ou des champs, l’entretien d’espaces verts, de massifs montagneux, les débardages en forêt, le ramassage de déchets dans les communes... > La région compte plus de 2 000 km de sentiers équestres, 88 hébergements labellisés accueillant cavaliers et chevaux, plus de 60 structures équestres proposant de la simple promenade d’une heure à la randonnée de plusieurs jours. La Copam à Saint-Martin-sur-le-Pré produit quelque 4 000 tonnes d’aliments pour chevaux chaque année. une grande force physique et est éprouvant pour le dos, mais je l’exerce avec plaisir, ce qui n’était pas le cas lorsque je travaillais en usine.” Compte tenu d’un nombre de plus en plus important de clubs, de centres équestres et de particuliers propriétaires de chevaux, le métier de maréchal-ferrant revient en force et attire de nombreux jeunes. Pour Alain Karl, “il y a du travail pour tout le monde”. Copam à Saint-Martin-sur-le-Pré Trois fabricants d’aliments pour animaux, dont les chevaux, sont implantés en Champagne centrale : le site châlonnais de France luzerne “Hippomix-Equiluz”, la Copam à Saint-Martin-sur-le-Pré et le site de production de Merlaut de Sanders Grand Est. Ce dernier propose des aliments pour les chevaux et poneys de loisirs et de compétition, ainsi que pour la nutrition des poulains, jeunes chevaux, juments et étalons. La Copam fait partie du groupe Nestal, leader régional de l’alimentation animale ENTREPRENDRE & GAGNER EN CHAMPAGNE CCI DE CHÂLONS EN CHAMPAGNE • N°42 • MARS 2011 qui compte deux autres entités faisant les mêmes métiers - Cadsar et Etienne -, ainsi que les Moulins Henry (un groupement de producteurs de volailles). La société mère Nestal et la Copam sont basées dans les mêmes locaux sur la zone industrielle de Saint-Martin-sur-le-Pré. Les actionnaires de Nestal sont le groupe Siclaé (51,15 %) avec Champagne céréales, EMC2 et Nouricia, Luzeal (40 %), InVivo et d’autres petites coopératives (8,85 %). La Copam est prestataire de services pour Nestal et son activité couvre le quart Nord-Est de la France. La coopérative compte deux unités de fabrication d’aliments pour animaux : une à Saint-Martinsur-le-Pré et une à Velaine (52). La production est essentiellement destinée aux ruminants, la part dédiée au cheval représentant 4 % de l’activité totale, soit environ 4 000 tonnes d’aliments sur les 80 000 tonnes produites chaque année. Les clients sont les centres équestres et les éleveurs en direct ou par l’intermédiaire d’un réseau de distributeurs avec un commercial dédié, notamment pour les particuliers. Le département “cheval” compte deux personnes à temps plein et une à tiers-temps. “La Copam a été créée dans les années 1960”, explique Hervé Launois, responsable commercial. “Depuis trois ans, nous enregistrons une hausse de 4 à 6 % par an de l’activité cheval, soit une progression plus importante que les autres activités du groupe Nestal. Plusieurs raisons à cela. Les éleveurs et les centres équestres sont de plus en plus nombreux et nous enregistrons une croissance des parts de marché par développement interne. L’activité est surtout importante en région parisienne, dans le Nord et sur le secteur Metz-Nancy. Le département “cheval” compte environ 150 clients par commercial, soit 300 éleveurs et centres équestres, ainsi qu’une cinquantaine de distributeurs. Les produits sont commercialisés à 70-80 % en vrac auprès des professionnels et à 100 % en sacs auprès des particuliers. 19
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