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16 APPROFONDIR DOSSIER FILIÈRE ÉQUINE UNE ÉCONOMIE AUX MULTIPLES FACETTES fabricants d’alimentation pour animaux et notamment pour les chevaux. Soit près de 80 professionnels. Témoignages. Haras de Quercize à Argers “Opticien de formation, j’ai toujours pratiqué l’équitation pour mon plaisir et même participé à certaines compétitions. Ma passion est devenue ma profession.” Eleveur de chevaux de selle et négociant en chevaux de selle et de course depuis 1977, Jean-Marc Chauveau a créé le Haras de Quercize à Argers qui accueille en permanence une vingtaine de chevaux dans ses écuries, dont trois juments poulinières. Il a choisi la commune argonnaise pour sa proximité de l’autoroute (à 2 km) et son positionnement à mi-chemin entre Strasbourg et Paris. “Le métier d’éleveur est un métier de rêve et de déboires, le rêve l’emportant toujours sur les déboires”, remarque l’éleveurnégociant. “Les mauvaises surprises, ce sont les juments qui avortent, les poulains qui s’abîment dans les pâtures et se déprécient... Le rêve, c’est que l’on espère toujours faire naître des cracks à partir des croisements les plus judicieux pour produire des perles rares. Et là, le rêve fait oublier les déboires !” Pour la partie négoce, Jean- Marc Chauveau achète et revend directement des chevaux ou agit en qualité d’intermédiaire entre vendeurs et acheteurs. Pour l’achat-vente en direct, il s’appuie sur un réseau qui lui indique les chevaux intéressants qu’il achète et teste, parallèlement à la recherche de clients susceptibles d’être intéressés. Ses clients sont des amateurs de chevaux faciles et des professionnels à la recherche de chevaux de catégorie supérieure. Il vend ses équidés partout en France et dans le monde entier, surtout en Afrique du Nord et en Afrique noire pour les chevaux de selle et ceux de course, trotteurs et galopeurs. “Je voyage beaucoup à travers le monde et joins ainsi l’utile à l’agréable. Mes plus fidèles clients sont étrangers, mais ils se déplacent peu en raison de la difficulté à obtenir des visas pour venir en France, ce qui est catastrophique pour les affaires. Ils obtiennent des visas La filière regroupe de nombreuses activités génératrices d’emplois. par d’autres pays d’Europe !” Les livraisons à l’étranger s’effectuent par groupages de plusieurs chevaux pour différents clients. Une palette avion représente trois chevaux et par bateaux, le transport se fait par containers de huit chevaux. “J’ai acheté et revendu une jument présélectionnée Olympique en complet”, se souvient avec fierté Jean-Marc Chauveau. “J’ai fait naître une nouvelle élite dans sa catégorie à Fontainebleau à cinq ans qui a ensuite été vendue aux Etats-Unis, ainsi que des chevaux qui ont réussi dans des concours internationaux.” Pour l’éleveur-négociant, le marché est de plus en plus compliqué. “Après avoir été euphorique, il est aujourd’hui en déclin. Les compétitions coûtent très cher et de moins en moins de particuliers y participent. Le créneau du loisir avait pris le dessus par rapport à la compétition, mais aujourd’hui, même cette clientèle est touchée. Le marché le plus porteur actuellement est celui des poneys. J’en ai quelquefois, mais je n’ai pas de réseau de clientèle dans ce domaine.” Jean-Marc Chauveau, qui vend une centaine de chevaux par an et est épaulé par deux salariés, reconnaît que le cheval est un animal exigeant auquel il faut se consacrer 24 h/24 toute l’année. De plus, l’élevage revient cher. “Le prix moyen a baissé pour les chevaux de sport par exemple, mais pas les coûts de l’alimentation, du transport, des saillies et les frais vétérinaires, au contraire. Certains chevaux d’élevage sont même vendus à perte !” Un constat qui n’altère pourtant pas sa passion des chevaux et de son métier qui demande “temps, énergie et... patience”. Terre au soleil à Fontaine-en-Dormois Originaire de Hollande, Eva Dablon est installée à Fontaine-en-Dormois avec sa famille depuis six ans dans une très ancienne ferme reconstruite après la première A Argers, Jean-Marc Chauveau a fait de sa passion un métier. Il est éleveur de chevaux de selle et négociant en chevaux de selle et de course. La filière équine en Champagne-Ardenne (données 2009) > 531 éleveurs toutes races - selle, trait, course - dont 131 dans la Marne > 1 381 juments poulinières toutes races - selle, trait ardennais, trot et galop - dont 312 dans la Marne > 149 centres équestres dont 62 dans la Marne. Parmi eux figurent Le Destrier à Châlons, le centre équestre du 501/503 RCC au Camp militaire de Mourmelon-le-Grand, les Ecuries de Matignicourt à Vitry-le-François... (liste complète sur www.chevaux-champagne-ardenne.com) > 13 983 cavaliers licenciés dont 6 000 (60 % de femmes) dans la Marne : une hausse de 40 % depuis 2004 > 5 entraîneurs ou personnes autorisées à entraîner, dont 1 entraîneur public dans la Marne et 2 autorisations d’entraîner > 40 maréchaux-ferrants dont 12 dans la Marne > 4 établissements formant aux métiers du cheval > 3 hippodromes : à Reims, Châlons-en-Champagne et Montier-en-Der (52)
Art équestre, pension de chevaux, gîte... “Terre au soleil” à Fontaine-en-Dormois est le royaume des chevaux. Venez notamment y découvrir l’équitation“légère” respectueuse de la sensibilité naturelle du cheval. “En équitation légère, il faut être en communion avec le cheval.” * Le rond de longe est une piste circulaire clôturée permettant de faire travailler les jeunes chevaux en liberté, pour les canaliser et les mettre en confiance avant la phase de dressage. Elle sert aussi à détecter la personnalité, le degré de dominance de chaque cheval et de le travailler en conséquence. Guerre mondiale. Résidant auparavant en Belgique, les époux Dablon ont voulu rester proches des Ardennes belges où ils avaient une ferme, ainsi que de leurs familles respectives. Séduits par le site argonnais, ils le rachètent en 2005 et entreprennent des travaux d’aménagement, afin de pouvoir accueillir des chevaux. Dix-huit boxes, un manège couvert, une carrière et un rond de longe * sont ainsi créés. Au-dessus des écuries et dans une petite maison attenante à la ferme, des gîtes sont aménagés pour héberger jusqu’à 25 personnes au total. Studio, chambres ou gîte de groupe sont proposés, avec au choix une formule cuisine libre ou une table d’hôtes. Groupes d'amis, réunions de familles, compagnies d'artistes, adhérents de clubs sportifs, amateurs et adeptes confirmés de la pratique équestre... peuvent ainsi être accueillis au coeur d’un site exclusivement dédié aux chevaux. HIPPODROME DU MONT-CHOISY Fagnières est un haut-lieu des courses hippiques en Champagne centrale avec l’Hippodrome du Mont-Choisy situé à la sortie de la ville en direction de Sézanne, à proximité de l’échangeur A26. Chaque année d’avril à septembre, des courses de chevaux y sont organisées, courses gérées par la Société de courses de Châlons-en-Champagne (association loi 1901). Les trois disciplines y sont représentées : le galop, la course d’obstacles et le trot. Doté de 600 places en tribunes couvertes, l’hippodrome accueille en moyenne 450 à 500 visiteurs. Et afin de pimenter les épreuves, les amateurs de sports hippiques peuvent parier. Les prochains rendez-vous sont programmés les dimanches 10 avril (trot), 8 mai (mixte), 22 mai (trot), 5 juin (mixte), 19 juin (mixte), 11 septembre (mixte) et 25 septembre (trot). Avis aux amateurs ! Pour en savoir plus, appeler le 03 26 65 91 87. www.hippodromes-est.fr. ENTREPRENDRE & GAGNER EN CHAMPAGNE CCI DE CHÂLONS EN CHAMPAGNE • N°42 • MARS 2011 “Je monte à cheval depuis l’âge de 8 ans”, souligne Eva Dablon. “Ma première passion fut pour les “frisons”, des chevaux au caractère doux et de grande élégance originaires des Pays-Bas. Un jour, j’ai eu l’idée de croiser ma jument avec un étalon ibérique pour donner naissance à un magnifique poulain baptisé Enak. Ne voulant pas me séparer de ce poulain (difficile au débourrage) né à la maison, j’ai cherché comment m’investir dans la filière équine. J’ai pris contact avec Sue Oliveira (anglaise d’origine), belle-fille de Nuno Oliveira, écuyer portugais reconnu comme étant le plus grand du XX e siècle. Grâce à elle, j’ai appris à canaliser mon poulain et les résultats obtenus ont “boosté” ma passion pour les chevaux.” Eva et Michel Dablon possèdent huit chevaux ibériques en propre et accueillent en pension neuf chevaux de propriétaires. Pour ces derniers, ils font notamment du débourrage. Terre au soleil présente une particularité : la pratique d’une discipline nommée “art équestre”. Cette équitation dite “légère” consiste à éduquer le cheval pour qu’il travaille en pleine collaboration avec le cavalier avec le moins d’ “aides” possible. Dans le respect de sa physiologie, de sa sensibilité naturelle et de sa psychologie afin qu’il réagisse sans brutalité à la moindre incitation. “Il faut être en communion avec l’animal”, précise Eva Dablon. “C’est un travail beaucoup plus subtil et difficile que le dressage classique. Une discipline qui m’en apprend beaucoup sur les chevaux, sur moi-même et sur les autres. Nous organisons des stages au cours desquels la fille de Sue Oliveira, Sara, enseigne cette “équitation légère”. Pour 17
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