Revue belge de numismatique et de sigillographie

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sous Louis-Philippe, « ce style, renaissance empâté et
touffu où s'évertuent les détails comme les mèches bouclées
dans les papillotes féminines et dans le toupet royal. »
(Page IX.)
Quant au temps présent, à l'arche du Seigneur, M. Fillon
se garde bien d'en parler et l'on comprendra son silence
prudent.
Au reste, ce n'est pas seulement aux grands de la terre
que l'auteur de VArt de terre s'adresse. Ses confrères, en
céramique ne sont pas plus épargnés; voyez ce pauvre
M. Auguste Demmin dont « la grosse joyeuseté tudesque,
»c écrite sous l'influence de la contemplation d'un pot de
« bierre, est si naïvement intitulée : Guide de l'amateur de
II faïences. »
Il est bon de savoir que ce M. Demmin s'est permis de
revendiquer pour l'Allemagne, sa patrie, l'invention, de
Je ne sais quelle faïence que l'on croyait française. Il n'en
fallait pas davantage pour lui mettre à dos le chauvinisme
de tous les amateurs français. C'est à qui criera haro ! sur
Demmin et sur son Hirschvogel (son inventeur allemand).
M. Fillon, si souvent original, fait ici, par exception, chorus
avec la multitude moutonnière.
Hâtons-nous d'ajouter que, à part ces excentricités, qui,
du reste, rendent amusant un sujet qui par lui-même le
serait assez peu, M. Fillon a fait un livre très-intéressant
sous tous les rapports, une histoire fort curieuse de la
poterie en Poitou, ou plutôt dans la Gaule entière, car le
Poitou n'est pas une exception. L'occasion de ce livre lui
a été fournie par une découverte qu'il eut l'heureux
hasard de faire il y a deux ans.