Revue belge de numismatique et de sigillographie

Jamelz, etc., etc., mais, nulle part, on ne voit ce nom de
Raucourt remplacer ou primer celui de Sedan, la seigneurie
principale.
On avait aussi cherché à expliquer AVR par A.lVa^{iœ);
mais Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne n'était pas
prince d'Auverrjne. L'Auvergne était un comté, depuis
longtemps réuni à la couronne et dont la famille de la Tour
ne portait que le titre.
C'est toujours une fâcheuse nécessité, pour expliquer
une pièce, que d'avoir recours à une prétïindue erreur de
graveur. Cependant si, de guerre las, on veut admettre,
ici, une pareille supposition, ne serait-il pas préférable de
croire que le chiffre 3 de la date est mis pour un 7 et
qu'il faut lire 1674. Cela fait disparaître toute espèce de
difficulté. La précieuse découverte de }l. de Coster est bien
une monnaie d'Orange, une monnaie baronniale française,
une pièce historique, un des monuments les plus curieux
de la numismatique du règne de Louis XÏV.
A cause de son type, tout à fait hollandais, les Pays-Bas
peuvent également revendiquer ce Leeuwendaelder. Le
prince Frédérie-Maurice le forgea, sans doute, pour faire
circuler, dans les Provinces-Unies, sa protestation contre
la dépossession, dont on l'avait frappé, et narguer, en quel-
que sorte, son cousin, le vrai prince d'Orange, dont il
détenait, par la grâce du roi, la principauté souveraine.
Ajoutons enfin que le type du Lcewendaeldcr, en usage
pendant près d'un siècle et demi, est tout aussi possible en
1 674 qu'en 1 034.