Revue belge de numismatique et de sigillographie
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— 172 — d'autant plus grande que les nations auxquelles ils appar- tiennent s'éloignent davantage du contact civilisateur. Chaque variété, toutefois, n'est pas sans ressentir l'influence du temps. Celte influence est exprimée par des modifications fâcheuses, très-peu sensibles pour les objets des types, mais assez prononcées dans la forme des flans de plus en plus étroits et dans leurs poids de moins en moins grands. Chaque variété, distinguée le plus souvent par une couleur particulière de métal (*), exagère progressivement ce fait général dans la Gaule belgique, que les flans, dune largeur moindre que celle des coins, ne peuvent recevoir l'inscription entière des types. En voulant ramener les monnaies aux dimensions du slatère macédonien, on conserva aux coins une largeur qui n'était pas en rapport avec l'élroitesse des flans (*). (') Les dififérents alliages, soit par l'argent, soit par un cuivre rouge, soit par un cuivre jaunâtre, soit par des quantités plus ou moins grandes de ces métaux secondaires ordinairement mélangés, mais dont l'un est assez prédominant pour donner son nom à l'alliage entier, sont ordi- nairement dans ces mêmes conditions pour les statères et pour leurs diminutifs. Ils offrent un excellent moyen de contrôle des autres motifs -de rattachement des diminutifs aux statères des divers groupes. (') Il résulte de là qu'il faut les dessins de plusieurs monnaies sem- blables pour avoir un type complet. La diminution successive de largeur des flans et surtout la différence sensible de poids entre les divers échantillons amenés ainsi dans tous les groupes aux conditions artistiques et commerciales des derniers temps gaulois, unissent leur signification à celle des découvertes, pour assurer l'existence simultanée des divers groupes monétaires du vrai système belge. De là leur attribution rigoureuse à des peuplades diverses. C'est un principe admis généralement que les diverses espèces de mon- naies vont ordinairement en baissant de poids; il a été apphqué avec justesse à la Gaule par M. Lelewel, p. 288.
— 173 — Le monnayage gallo-belge s'étant produit durant la longue période de vogue des philippes , il serait difficile de déterminer le moment précis où il a commencé, et c'est sans aucune ceriilude qu'on a porté son point de départ à un siècle avant notre ère(*)j si les administrations séparées des Alrébales et des Morins étaient encore entièrement entre les mains des prêtres, lors de la tardive introduction du monnayage chez eux, comme je le pense, il ne peut être douteux que la direction de la fabrication monétaire ne leur appartînt; partout cette direction a été considérée comme l'un des attributs de la souveraine puissance. Si l'administration civile n'était plus à eux, chez les diverses nations belges, ils avaient au moins conservé une grande autorité, une influence irrésistible, car ils étaient les hommes de la science, et les idées religieuses avaient conservé une toute-puissance. De toute manière donc l'expression des croyances druidiques doit se trouver sur les monnaies des nations belges. Dans la sévérité de ces croyances, tous les types doivent être formés de symboles rigoureusement orthodoxes. Pour ne point accepter ce point de vue, il faudrait faire une exception au principe généralement admis, que toutes les nations de l'antiquité mirent sur leur numéraire les emblèmes allégoriques de leurs croyances religieuses, et exprimèrent ainsi l'impor- tance et le caractère sacré de la monnaie. Edward Davies s'est, à mes yeux, placé sur le terrain de la raison et de la (') M. DE Fréville, De la civilisation et, du commerce de la Gaule septentrionale; Mémoire des antiquaires de France, t. XXII, p. < 11 . Cet auteur croit aussi devoir reporter l'existeuce du monnayage, dans le sud de la Gaule, au ii« siècle.
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Chaque variété, distinguée le plus souvent par une couleur<br />
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(') Les dififérents alliages, soit par l'argent, soit par un cuivre rouge,<br />
soit par un cuivre jaunâtre, soit par <strong>de</strong>s quantités plus ou moins gran<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> ces métaux secondaires ordinairement mélangés, mais dont l'un est<br />
assez prédominant pour donner son nom à l'alliage entier, sont ordi-<br />
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(') Il résulte <strong>de</strong> là qu'il faut les <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> plusieurs monnaies sem-<br />
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La diminution successive <strong>de</strong> largeur <strong>de</strong>s flans <strong>et</strong> surtout la différence<br />
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