Revue belge de numismatique et de sigillographie

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— 166 — Les types monélaires des nations étrangères étaient assez variés, Rhoda et Emporiœ en montraient de différents; Marseille en avait plusieurs sur ses produits d'argent long- temps seuls (*) et sur ceux de cuivre. Les Gaulois méri- dionaux y trouvèrent à copier, non-seulement des têtes de divinités, mais des images diverses; le bœuf cornu et le lion, l'aigle, le trépied, la roue; ils les reproduisirent en les accompagnant ordinairement de signes particuliers pour eux significatifs C*). Les figures symboliques puisées dans leurs propres croyances se multiplièrent sur les copies, assez peu artistiques pour la plupart, et complétèrent leur physionomie particulière. L'action des idées religieuses de la Gaule ne resta pas dans les limites du numéraire gaulois, elle s'élendit à celui de Marseille; on y reconnaît les traces d'une barbarie toujours croissante, et une époque où tous les mythes revêtaient des formes astronomiques ('). D'autres monnaies, d'une origine plus lointaine et d'un métal plus attrayant, servirent de modèles aux Gaulois, à ceux les moins voisins de Marseille surtout. Émises par Philippe, roi de Macédoine, dont elles conservèrent le nom et le transmirent même aux monnaies émises dans le même (^) Mi Lelewel, loc. cit., p. 28; M. de La Saussaye, Numismatique narbonnaise. Ils imitèrent aussi les types de Rhoda et d'Emporium. (*) Voy. Fauris Saint-Vincent, Millin et surtout M. de La Saussaye, dans sa Numismatique de la Gaule narbonnaise. Cet auteur produit des dessins de monnaies de Marseille, où, par une réaction de la Gaule sur cette ville, les emblèmes du croissant et de l'S se trouvent sur la tête d'Apollon. (No» 34, 35 et 37, p. 65.) (') M. DE La Saussaye, Numismatique de la Gaule narbonnaise, pp. 84, 85.

~ i67 — système, ces pièces d'or avaient le mérile d'un poids élevé et d'une grande réputation dans le monde entier. Les Mar- seillais donnaient l'exemple, non -seulement de l'emploi ordinaire des philippes, mais sans doute aussi de leur contrefaçon. Sans monnaies d'or, d'un type qui leur fût particulier, ils durent fabriquer des copies fidèles de celles qui étaient reçues avec faveur dans le commerce. C'est chez eux sans doute que les Gaulois en trouvèrent princi- palement les modèles, transportés au loin, à la faveur de leur haute valeur intrinsèque et de leurs types accrédités {*). Les Alrébates, les Morins et leurs voisins sont restés complètement étrangers à l'imitation des empreintes moné- taires spéciales aux Marseillais comme aux habitants de Rhoda et d'Emporiœ ; d'un autre côté, les types d'inspira- tion purement nationale, en très-petit nombre, ne furent pas les premiers inscrits chez eux. Les Belges en général reçurent leurs premières inspirations monétaires des pièces d'or d'origine macédonienne, non-seulement leur métal avait pour eux de l'attrait et le mérite de l'éclat exalté par leur antique poésie (^); non-seulement l'or reçu partout (') Les monnaies de Philippe sont très-pures, à plus de 23 carats et 46 grains, selon Cl. Patin, Introd. à l'étude des médailles, pp. 69, 70. On a été chercher un peu loin peut-être les premiers modèles des monnaies gauloises. Les compagnons d'un Brenn ont pu rapporter des philippes de la Macédoine, mais les Gaulois ont dû voir ces monnaies en circulation à Marseille d'où elles se sont introduites dans la Gaule méridionale d'abord ; à la suite d'un emploi assez prolongé sans doute, la pensée de les copier a pu seulement venir. {*) yoy, les poésies bardiques, DioDORE DE Sicile parle ainsi des Gaulois : Quamvis gens auri sit valdè avida, propter religionem audet contingere. (Lib. V.) Voy. aussi Athénée.

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système, ces pièces d'or avaient le mérile d'un poids élevé<br />

<strong>et</strong> d'une gran<strong>de</strong> réputation dans le mon<strong>de</strong> entier. Les Mar-<br />

seillais donnaient l'exemple, non -seulement <strong>de</strong> l'emploi<br />

ordinaire <strong>de</strong>s philippes, mais sans doute aussi <strong>de</strong> leur<br />

contrefaçon. Sans monnaies d'or, d'un type qui leur fût<br />

particulier, ils durent fabriquer <strong>de</strong>s copies fidèles <strong>de</strong> celles<br />

qui étaient reçues avec faveur dans le commerce. C'est<br />

chez eux sans doute que les Gaulois en trouvèrent princi-<br />

palement les modèles, transportés au loin, à la faveur <strong>de</strong><br />

leur haute valeur intrinsèque <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs types accrédités {*).<br />

Les Alrébates, les Morins <strong>et</strong> leurs voisins sont restés<br />

complètement étrangers à l'imitation <strong>de</strong>s empreintes moné-<br />

taires spéciales aux Marseillais comme aux habitants <strong>de</strong><br />

Rhoda <strong>et</strong> d'Emporiœ ; d'un autre côté, les types d'inspira-<br />

tion purement nationale, en très-p<strong>et</strong>it nombre, ne furent<br />

pas les premiers inscrits chez eux. Les Belges en général<br />

reçurent leurs premières inspirations monétaires <strong>de</strong>s pièces<br />

d'or d'origine macédonienne, non-seulement leur métal<br />

avait pour eux <strong>de</strong> l'attrait <strong>et</strong> le mérite <strong>de</strong> l'éclat exalté par<br />

leur antique poésie (^); non-seulement l'or reçu partout<br />

(') Les monnaies <strong>de</strong> Philippe sont très-pures, à plus <strong>de</strong> 23 carats <strong>et</strong><br />

46 grains, selon Cl. Patin, Introd. à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s médailles, pp. 69, 70.<br />

On a été chercher un peu loin peut-être les premiers modèles <strong>de</strong>s<br />

monnaies gauloises. Les compagnons d'un Brenn ont pu rapporter <strong>de</strong>s<br />

philippes <strong>de</strong> la Macédoine, mais les Gaulois ont dû voir ces monnaies<br />

en circulation à Marseille d'où elles se sont introduites dans la Gaule<br />

méridionale d'abord ; à la suite d'un emploi assez prolongé sans doute,<br />

la pensée <strong>de</strong> les copier a pu seulement venir.<br />

{*) yoy, les poésies bardiques,<br />

DioDORE DE Sicile parle ainsi <strong>de</strong>s Gaulois : Quamvis gens auri sit<br />

valdè avida, propter religionem au<strong>de</strong>t contingere. (Lib. V.) Voy. aussi<br />

Athénée.

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