Revue belge de numismatique et de sigillographie

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par Cliarlemagne, là où la population élait insuffisante (');
aux expéditions normandes suivies d'établissements plus ou
moins durables, dont celui du comté de Guisnes est un
exemple irrécusable (*) ; aux défrichemenls laits par les
serfs des monasièrcs d'oiigines diverses; enfin à linfluence
d'une longue domination des seigneurs souverains de la
Fiai dre, sur les pays qui formèrent l'Artois.
Charlemagne fait parfaitement comprendre l'application
de noms tirés de différentes langues, à des lieux voisins les
uns des autres, lorsque, dans un capitulaire de l'an 815, il
ordonne de distribuer des portions de propriétés doma-
niales, à tous ceux, sisns distinction de races, qui vou-
draient y former des établissements et les cultiver (^).
Les Atrébates et les Morins étaient donc Gaulois, mais
de provenance dite cimbrique, c'est-à-dire de race belge,
comme les peuplades qui les avoisinaient au sud et à
l'ouest; ils étaient eelto-belges comme les dominateurs de
l'Armorique, avec lesquels ils avaient une grande affinité et
qui les précédèrent sur le sol de la Gaule (*). Les Morins
(*) Eginarb, Vita Caroli magni, c. 8 ; Chronic Moissac, ad an. 799 ;
Regin. chronic, 1. II, etc. Les opinions sont diverses sur le fait de l'éta-
blissement par Charlemagne de colonies saxonnes dans l'ancien Belgium.
(?) Voy. Lambert d'Ardres; Meyer, etc., etc.
(') Capitul. II, c. ^9; Devillis regiis.
(*) Tout indique sur le territoire armoricain un mélange de deux
peuples, différant d'expression dans leurs croyances religieuses, dont le
point de départ était toutefois le même. C'est ainsi que l'on peut expli-
quer les manifestations si complètement merveilleuses, attachées au
culte moins rempli de prodiges des nations belges, tel qu'il se manifeste
dans la vieille Belgique et tel que Valère Maxime l'attribue aux nations
cimbriques,