Revue belge de numismatique et de sigillographie

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20.06.2013 Views

— 40 CHAPITRE PREMIER. LES ATRÉBATES ET LES MORINS ; LEUR GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE. L'étude des faits et gestes des habitnnts de la Gaule, autérieurs à la conquête romaine, fait voir les caractères ethnographiques de deux nationalités principales ; elle accuse l'exislence, sur le vaste territoire gaulois, de deux grandes familles, considérées pa,r M. Aniédée Thierry, comme ayant une origine commune. Cet auieur les désigne sous les noms de Galls ou Gaulois proprement dits, et de Kymris (*). Ce dernier nom serait sans doute convenable- ment remplacé par celui de Helgcs {^). Auprès de ces deux rameaux d'une même souche, sans doute, de la grande souche dile celtique, qui avaient diver- sement végété sur des sols différents ('), il y avait encore (') Histoire des Gaulois. La provenance cimbrique des Belges primitifs et des Armoricains est exprimée sans hésitation par M. A. Thierry, malgré l'opinion qui con- sidère les Cimbres comme de race teutonique, malgré l'improbabilité que les Cimbres aient formé un grand établissement en Gaule. Le nom de Kymris répond au besoin de trouver une désignation qui, dans sa généralisation , comprenne tous les peuples arrivés en Gaule par le Nord, autres que les Galls et les Germains, mais il semble très- contestable. (^) Jules César, Strabon et quelques auteurs donnent à l'appellation de Belges, un caractère de généralité ; alors on appellerait Belges armo- ricains les prétendus Kymris de l'Armorique. (») Hi (Galli) omnes , Ungna, instilulis , legibus inter se differunt. (CiESAR, lib. I.)

— li- en Gaule d'assez nombreuses lignées d'autres races, soit pures, soit mélangées ; les Ibères, les Ligures (*) et les Germains avaient principalement des colonies importantes dans la Gaule. Les deux premiers de ces peuples étaient établis de temps immémorial dans la parlie méridionale de ce pays; de même origine peut-être, ils avnient donné nais- sance aux Aquitains (^). Ils ne m'occuperont pas spéciale- ment. Le troisième, par sa position géographique au nord, par ses relaiiotis ordinaires avec les Gallo-Belges, par les caractères extérieurs de ses croyances religieuses, les plus anciennes, sera de ma part l'objet d'observations particu- lières. Longtemps posé sur les deux rives du Rhin, il s'étendit progressivement dans la Belgique. Jules César attribue même à la plupart des Belges une provenance germaine (^). Cette expression est probablement trop exten- sive, et il faut en restreindre l'application, d'une manière générale, aux ancêtres des Belges modernes et des Français parlant les langues flamande et allemande (*). Toutefois, la jonction, et peut-être le mélange des races gauloise et germaine, se fit dès les temps les plus reculés, dans quel- (') Festus Avienus , Pline, Tile-Live, Slrabon, etc., montrent les Ligures posés entre les Alpes et le Ithône inférieur. Denys d'Halicar- DBsse les dit habitants de plusieurs cantons de l'Italie et des Gaules. On regarde généralement ce peuple comme venu de l'Afrique. Le parler basque a, dit-on, tous les caractères d'une langue nilienne. (^) Les vrais Aquitains étaient certainement de race ibérienne, et Strabon, 1. IV, dit qu'ils différaient de langage avec les Gaulois et qu'ils ressemblaient plus aux Espagnols qu'à eux. (') Plerosque Belgas esse ortos a Germanis (iib. II, c. 4). (*) César, liv. II, c. 3, avait dit : Reliquos omnes Belgas in armis esse : Germanosque qui ois Henum incolunt, sese cum his conjunxisse.

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en Gaule d'assez nombreuses lignées d'autres races, soit<br />

pures, soit mélangées ; les Ibères, les Ligures (*) <strong>et</strong> les<br />

Germains avaient principalement <strong>de</strong>s colonies importantes<br />

dans la Gaule. Les <strong>de</strong>ux premiers <strong>de</strong> ces peuples étaient<br />

établis <strong>de</strong> temps immémorial dans la parlie méridionale <strong>de</strong><br />

ce pays; <strong>de</strong> même origine peut-être, ils avnient donné nais-<br />

sance aux Aquitains (^). Ils ne m'occuperont pas spéciale-<br />

ment. Le troisième, par sa position géographique au nord,<br />

par ses relaiiotis ordinaires avec les Gallo-Belges, par les<br />

caractères extérieurs <strong>de</strong> ses croyances religieuses, les plus<br />

anciennes, sera <strong>de</strong> ma part l'obj<strong>et</strong> d'observations particu-<br />

lières. Longtemps posé sur les <strong>de</strong>ux rives du Rhin, il<br />

s'étendit progressivement dans la Belgique. Jules César<br />

attribue même à la plupart <strong>de</strong>s Belges une provenance<br />

germaine (^). C<strong>et</strong>te expression est probablement trop exten-<br />

sive, <strong>et</strong> il faut en restreindre l'application, d'une manière<br />

générale, aux ancêtres <strong>de</strong>s Belges mo<strong>de</strong>rnes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Français<br />

parlant les langues flaman<strong>de</strong> <strong>et</strong> alleman<strong>de</strong> (*). Toutefois,<br />

la jonction, <strong>et</strong> peut-être le mélange <strong>de</strong>s races gauloise <strong>et</strong><br />

germaine, se fit dès les temps les plus reculés, dans quel-<br />

(') Festus Avienus , Pline, Tile-Live, Slrabon, <strong>et</strong>c., montrent les<br />

Ligures posés entre les Alpes <strong>et</strong> le Ithône inférieur. Denys d'Halicar-<br />

DBsse les dit habitants <strong>de</strong> plusieurs cantons <strong>de</strong> l'Italie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Gaules. On<br />

regar<strong>de</strong> généralement ce peuple comme venu <strong>de</strong> l'Afrique. Le parler<br />

basque a, dit-on, tous les caractères d'une langue nilienne.<br />

(^) Les vrais Aquitains étaient certainement <strong>de</strong> race ibérienne, <strong>et</strong><br />

Strabon, 1. IV, dit qu'ils différaient <strong>de</strong> langage avec les Gaulois <strong>et</strong><br />

qu'ils ressemblaient plus aux Espagnols qu'à eux.<br />

(') Plerosque Belgas esse ortos a Germanis (iib. II, c. 4).<br />

(*) César, liv. II, c. 3, avait dit : Reliquos omnes Belgas in armis<br />

esse : Germanosque qui ois Henum incolunt, sese cum his conjunxisse.

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