Revue belge de numismatique et de sigillographie

tcnlion, ne sont pas autrement historiques; elles ne de-
viennent des preuves directes pour l'histoire qu'à l'époque
delà conquête romaine. Elles ne peuvent pas sans doute
déterminer l'état successif des arts dépendants du dessin
dans la Gaule belgique. Les types consacrés par la religion,
et composés, pour la plupart, de symboles dont les princi-
paux sont invariables dans leur figure et dans leur agence-
ment, ne se prêtaient bien ni au progrès, ni à la décadence.
De là une quasi immobilité artistique dans les monnaies
autonomes de ia Gaule du Nord, et leur peu de connexion
avec les découvertes importantes et les innovations utiles
faites par les Gaulois.
Celle monographie, comme partie de l'histoire moné-
taire de la province d'Artois, semblerait au premier aspect
ne devoir comprendre que la seule description des monnaies
gauloises, fabriquées dans les limites qu'eut cette province.
Cette limitation n'est pas possible. L'Artois est de formation
peu ancienne ; celte province fut créée au xin" siècle, de
parties des territoires des Morins et des Atrébates. En cher-
chant à se renfermer dans les bornes qui lui ont été as-
signées, on pourrait être amené à mutiler la numisnialique
de ces deux nations, à la fractionner d'une manière tout à
fait arbitraire. Rien n'assure qu'une seule fabrique de mon-
naies ait existé, d'une part, chez les Atrébafes, et, d'autre
part, chez les Morins. En leur supposant plusieurs ateliers,
comment séparer des autres, avec quelque certitude, les
monnaies fabriquées dans les localités de l'Atrébalie ou de
la Morinie non comprises dans l'Artois? Il serait même
possible que l'atelier monétaire des Morins eût été établi
autre part qu'à Térouanne. Dans cet étal de choses, je