Revue belge de numismatique et de sigillographie

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— 402 — leur tenaient lieu de salaire ou de gratification ; et cette cou- tume s'est perpétuée dans certains corps, Académies, Com- missions, Collèges, Conseils, etc., sous le nom Rejetons de présence. Les jetons de cuivre, donnés en même temps et frappés aux mêmes coins, servaient réellement à additionner ou à totaliser les comptes dont on écoulait la lecture. A chaque article, ou, comme on disait, à chaque poste, l'auditeur déposait dans des cases placées devant lui et contenant séparément les unités, les dixaines, les centaines, les mil- liers, etc., un nombre de jetons égal au chiffre énoncé. Le compte terminé, on vidait les boîtes; et comme plusieurs auditeurs avaient fait la même opération, leur travail se contrôlait réciproquement. Il existe un grand nombre de jetons des receveurs de Bruxelles, pour le xvi'' et le xvn^ siècle. Les jetons de celte dernière époque sont surtout curieux par la variété de leurs types et les renseignements qu'ils fournissent à l'his- toire de la cité. Le xv'' siècle n'en a donné, jusqu'à présent, qu'un très-petit nombre. Le plus ancien, cité par Van Mieris, t. I", p. 165, sous Tannée 1482, appartient en réalité, comme l'a prouvé M. Cam. Picqué, aux deux rece- veurs patriciens, Thierry de Mol et Albertin Frenier, qui entrèrent en fonctions en 14S6. M. Picqué, dans le volume de cette Revue, de 1860, p. 168, a publié aussi deux autres jetons des receveurs Jean Moyensoene, alias Anderlecht, et Guillaume de Blitterswyck, de l'année 1496. Ce ne sont encore que des pièces isolées, mais elles prouvent assez qu'à cette époque l'usage existait déjà de consacrer par des jetons spéciaux le souvenir de ces magistratures électives

— 403 — si souvent renouvelées , et quil faut s'allendrc à voir combler successivement, par de nouvelles découvertes, les vides qu'elles laissent entre elles. Mais, quand cet usage, pratiqué bien antérieurement à 1456, dans d'autres localités, a-t-il été introduit ù Bruxelles? Les arcbivcs communales le diront, peut-être, un jour, grâce aux investigations intelligentes de M. Wau- ters. En attendant, cherchons dans les jetons eux-mêmes les pièces qui pourraient entrer dans cette catégorie. . On connaissait des jetons muets que leur style faisait remonter aux xiv" siècle, toujours de cuivre rouge (ce qui les dislingue des jetons de fabriques particulières, presque tous en laiton), et ne portant ordinairement que des armoi- ries. Nous avions publié, déjà, trois de ces jetons, dans celte Revue (^), en émettant l'idée qu'ils pouvaient appar- (') T. I, 3« série, pi XI, n" 13, et t. V, 3e série, pi. XV, no^ 2 et 3. L'écu billeté au lion de ce n» 2 , appartient à diverses familles de Bruxelles, les Hinckaert, les Taye, les Swaef, etc. Celui aux trois vaches (?) avec le franc-quartier aux trois fleurs de lis, qui, sans doute €st aussi bruxellois, ne figure pas sur les planches de Vflistoire de Bruxelles. Les armoiries du jeton n» 3, que nous avions, à cause de leur ressem- blance, supposé appartenir aux Van Redinghen, de Louvain, sont exac- tement celles de Ansems, Jean fils de Jean, qui fut échevin de Bruxelles en 1355. Quant aux fleurs de lis accompagnées de trois tourteaux, on peut supposer qu'elles sont de quelque membre de la famille Pipenpoy, famille qui a fourni beaucoup do magistrats dans le xiv« siècle. J . Ansems a pu être receveur avec un Pipenpoy, dans Tune ou l'autre des nom- breuses années du milieu de ce siècle dont les receveurs ne sont pas connus. La fasce d'où sort un demi-lion est un motif favori pour les armoiries des familles de Bruxelles et de Louvain, motif sur lequel on a fait toutes les variations imiigiiiables.

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leur tenaient lieu <strong>de</strong> salaire ou <strong>de</strong> gratification ; <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te cou-<br />

tume s'est perpétuée dans certains corps, Académies, Com-<br />

missions, Collèges, Conseils, <strong>et</strong>c., sous le nom Rej<strong>et</strong>ons <strong>de</strong><br />

présence.<br />

Les j<strong>et</strong>ons <strong>de</strong> cuivre, donnés en même temps <strong>et</strong> frappés<br />

aux mêmes coins, servaient réellement à additionner ou à<br />

totaliser les comptes dont on écoulait la lecture. A chaque<br />

article, ou, comme on disait, à chaque poste, l'auditeur<br />

déposait dans <strong>de</strong>s cases placées <strong>de</strong>vant lui <strong>et</strong> contenant<br />

séparément les unités, les dixaines, les centaines, les mil-<br />

liers, <strong>et</strong>c., un nombre <strong>de</strong> j<strong>et</strong>ons égal au chiffre énoncé. Le<br />

compte terminé, on vidait les boîtes; <strong>et</strong> comme plusieurs<br />

auditeurs avaient fait la même opération, leur travail se<br />

contrôlait réciproquement.<br />

Il existe un grand nombre <strong>de</strong> j<strong>et</strong>ons <strong>de</strong>s receveurs <strong>de</strong><br />

Bruxelles, pour le xvi'' <strong>et</strong> le xvn^ siècle. Les j<strong>et</strong>ons <strong>de</strong> celte<br />

<strong>de</strong>rnière époque sont surtout curieux par la variété <strong>de</strong><br />

leurs types <strong>et</strong> les renseignements qu'ils fournissent à l'his-<br />

toire <strong>de</strong> la cité. Le xv'' siècle n'en a donné, jusqu'à présent,<br />

qu'un très-p<strong>et</strong>it nombre. Le plus ancien, cité par Van<br />

Mieris, t. I", p. 165, sous Tannée 1482, appartient en<br />

réalité, comme l'a prouvé M. Cam. Picqué, aux <strong>de</strong>ux rece-<br />

veurs patriciens, Thierry <strong>de</strong> Mol <strong>et</strong> Albertin Frenier, qui<br />

entrèrent en fonctions en 14S6. M. Picqué, dans le volume<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>Revue</strong>, <strong>de</strong> 1860, p. 168, a publié aussi <strong>de</strong>ux autres<br />

j<strong>et</strong>ons <strong>de</strong>s receveurs Jean Moyensoene, alias An<strong>de</strong>rlecht,<br />

<strong>et</strong> Guillaume <strong>de</strong> Blitterswyck, <strong>de</strong> l'année 1496. Ce ne sont<br />

encore que <strong>de</strong>s pièces isolées, mais elles prouvent assez<br />

qu'à c<strong>et</strong>te époque l'usage existait déjà <strong>de</strong> consacrer par <strong>de</strong>s<br />

j<strong>et</strong>ons spéciaux le souvenir <strong>de</strong> ces magistratures électives

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