Revue belge de numismatique et de sigillographie

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le 21 avril 16S4. Dans cette pièce très-longue et que
M. Olivieri reproduit in extenso, l'Empereur concédait à
Charles, marquis Centurioni, le titre de prince du saint-
empire et de comte palatin, avec le droit d'ériger, dans son
fief impérial de Campi, une usine monétaire et d'y frapper
l'or, l'argent et le bronze. Ces monnaies devaient porter,
d'un côté, l'aigle impériale ayant en cœur, l'écu des Centu-
rioni et, de l'autre, leur effigie avec noms et titres. Outre
ces droits régaliens, Ferdinand lui accordait encore celui de
créer des notaires et des juges, de nommer les tuteurs et
curateurs, de faire des docteurs en droit, médecine et phi-
losophie et de légitimer les bâtards, de quelque espèce et
variété qu'ils soient : Naturales, spurios, manseres, ilotos,
incestuosos, copulative vel disjunctive, et quoscumque alios,
ex illicito et damnato coitu procreatos, etc.
Les Centurioni, ceci résulte de documents cités par l'au-
teur, se sont aussi livrés à l'industrie des hiigini, c'est-à-
dire à la contrefaçon des pièces d'argent de M"* de Dombes,
si recherchées dans le Levant. Mais, de même que la prin-
cesse Doria, ils eurent recours à un casuiste expert pour
apaiser leur conscience et dissiper leurs scrupules.
M. Olivieri nous donne cette consultation curieuse, bien
plus curieuse que les médailles. La conclusion, pas n'est
besoin de le dire, en est toujours et partout : Rispondo
hrevemente que puo ; xMais les motifs sont réellement
drolatiques.
On n'a pas encore retouvé, paraît-il, ou reconnu, les
luigini de Campi, qui furent battus cependant par quan-
tités énormes.
R. Ch.