Revue belge de numismatique et de sigillographie

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dépulalion permanente proposa au conseil provineial de
Namur, d'allouer une somme annuelle .1 destinée à couvrir
« une partie des frais à résulter de la publication de docu-
« menis inédits concernant l'histoire et la législation de la
« province. »
Ce projet qui, quelques années plus tôt, n'aurait pas
même obtenu l'honneur d'une discussion, fut chaleureuse-
ment défendu par M. le comte de Villermont, et adopté
par le conseil. M. Borgnet se mit immédiatement à l'œuvre;
il vient de faire paraître les deux premiers volumes de la
collection namuroise.
Sous le titre de Cartulaire de Bouvignes, l'auteur a réuni
et classé chronologiquement tous les documents , chartes
comptes et lettres concernant cette singulière petite ville,
pas plus grande que la main efrqui a fait tant de bruit dans
le monde. Il y a ajouté des notes nombreuses, substan-
tielles el intéressantes, qui en font une véritable histoire de
cette localité. M. Borgnet, qui a scruté sa province de Namur
jusque dans ses derniers recoins, qui l'a étudiée en quelque
sorte au microscope, joint à cette rare érudition le juge-
ment droit et ferme d'un véritable historien. On adniire
souvent la sagacité avec laquelle il parvient à porter la lumière
dans les questions les plus embrouillées et sur lesquelles ses
devanciers semblent avoir, à plaisir, accumulé les ténèbres
et les contradictions ; par exemple, la légendesi populaire des
Dames de Crèvecœur se jetant dans la Meuse du haut d'une
tour qui se trouvait à trois ou quatre cents mètres de la rive (').
(') Galliot, au siècle dernier, a le premier et seul parlé des Dames de
Crèvecœur , sans iudiquer d'autre autorité que les « Annales de Bou-
vignes, » — quelles annales? — et c'est le récit de Galliot que les