Revue belge de numismatique et de sigillographie

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des députés étaient désignés spécialement pour ces dernières
fonctions, et un article des résolutions de l'assemblée, de
cette même année 1879, s'en occupe. Il est décidé : « que
« doresnavant les auditeurs des comptes qui se rendront
«1 extraordinairement, ne seront assimilés aux comis et
« députés ayant vaquié aux affaires du pays, ains seront les
(1 sallaires des peines etvagations desdits commis fixés par
« messieurs les estats quy en ont réservé l'autorité. » Bien
que les registres ne donnent pas plus de détails sur le taux
des salaires des députés aux comptes, nous savons, par une
délibération postérieure, qu'on donnait à chacun d'eux une
bourse de jetons indépendamment d'un traitement en
argent. C'était tellement l'usage de donner une bourse de
jetons aux auditeurs des comptes, ce qui leur était indis-
pensable pour pouvoir opérer une vérification efficace,
qu'il est probable que le fait n'aurait pas été mentionné
dans la délibération de cette année, quand bien même elle
eût été plus détaillée (*).
Le jeton que nous venons d'examiner n'est pas très-
commun. Fut-il employé à l'usage que j'ai indiqué? La
. coïncidence de sa date avec celle de la délibération que je
signale, où l'on s'occupe du salaire des députés aux
comptes, le ferait supposer. Il est au reste impossible de
savoir s'il fut longtemps en usage. Quoi qu'il en soit, de
(') « L'usage de compter avec des jetons prévalait encore à la fin du
xvie siècle; le mot gectz employé sur les jetons est l'abrégé du mot
jeter. — Les chiffres, malgré les avantages qu'ils présentaient, sous le
rapport de la facilité et de la simplification des opérations, ne parvin-
rent réellement à faire une concurrence sérieuse aux jetons, que vers
la fin du xvi" siècle. » {Hintoire du jeton, par MM. J. Rouyer et Hucher.)