Revue belge de numismatique et de sigillographie

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M. Saigey dit avoir été composée de seize onces euboï-
ques (*), tandis que don. Vasquez Queipo prétend, au
contraire, que, de douze onces dans le principe, elle fut,
après Charlemagne, divisée en quatorze onces faibles de la
livre carlovingienne ou d'une mine bosphorique dont il
fixe le poids à 371 grammes (^).
Cette unité pondérale très-répandue en Europe est une
reproduction plus ou moins fidèle de l'antique mine de
l'Irak. Elle diffère donc sous tous les rapports du vrai poids
de table;, livre de douze onces, d'origine mixte et relative-
ment moderne.
Quant au titre caractéristique donné à notre livre
pseudo-romaine, j'incline à croire qu'il dérive d'un ameu-
blement particulier aux pharmacies dans le moyen âge.
Mais revenons au fond de la question : ici surgit pour
nous une incertitude que le docte lieutenant viguier de
Toulouse n'a pas jugé à propos de prévenir, soit par un
motif que j'indiquerai bientôt, soit par la raison, excellente
sans doute pour ses concitoyens et administrés, qu'il est
superflu d'expliquer ce que tout le monde sait. De là tant
de regrettables lacunes dans nos connaissances historiques.
Egoïsmc incurable de l'humanité, nous agissons de même.
Nous venons de voir que \e poids de table était composé
de douze onces du poids de marc qu'est la livre fran-
çoise de seize onces. Ces termes excluent bien les onces
romaines, mais ils ne désignent pas, privativement, une
espèce d'once française; car, malgré les prohibitions édic-
(')
Traité de métrologie, p, H6.
i^} Essai sur les systèmes métriques et monétaires des anciens peuples,
t. I, pp. 354 et 356, et t. II, p. 436.