THS-6152.pdf
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Spinicythere delafossei (74) en provenance du bassin sénégalo-mauritanien atteignent le golfe<br />
de Guinée à l'Eocène;<br />
- Buntonia pulvinata (13), B. semitecta (16), lorubaella virgulata (34), lsobuntonia<br />
tattami (35) et Leguminocythereis isobopaensis (41) parviennent au Sénégal à l'Eocène en<br />
provenance du golfe de Guinée; .<br />
- Paracypris n. sp. 2 SALAHI (59) arrive en Libye à<br />
l'Eocène inférieur en provenance du Sénégal, alors que Loxoconcha saharaensis (50) et<br />
Xestoleberis n. sp. 2 SALAHI (82) font le chemin inverse pour atteindre le Sénégal à l'Eocène<br />
inférieur. De plus la présence dès le Paléocène supérieur sénégalais de Uromuellerina<br />
ousseynoudiai, dont le genre n'est connu jusqu'ici que dans l'Eocène inférieur d'Egypte, milite<br />
en faveur d'une origine ouest-africaine de ce genre.<br />
Un nombre restreint d'espèces a suivi la voie saharienne. Elles se répartissent en deux<br />
groupes:<br />
- un groupe d'espèces nord-sahariennes comme Buntonia tichittensis (18),<br />
Paragrenocythere praecrassa (60), Nucleolina ·tatteuliensis (52) et Uroleberis glabella (80)<br />
sont présentes en Afrique du Nord, au Mali (vallée du Tilemsi et détroit de Gao) et au<br />
Sénégal;<br />
- un groupe plus important d'espèces sud-sahariennes présentes dans le bassin des<br />
Iullemeden (nord-ouest du Nigéria et sud-ouest du Niger), au Sénégal et/ou dans le golfe de<br />
Guinée san:> qu'on puisse préciser la polarité du déplacement. Ce sont Buntonia<br />
apatayeriyerii, B. livida, Bythocypris olaredodui, Cytherella sylvesterbradleyi,<br />
Cytherelloidea saharaensis, Paracypris africana, Xestoleberis kekere,<br />
Cette répartition se comprend mieux en admettant avec CARBONNEL et al. (1990)<br />
l'existence d'une barrière de pénétration au sud du Niger (latitude de Kao) séparant le bassin<br />
des Iullemeden en secteurs nord et sud. Il faut aussi prendre en considération l'absence<br />
d'influences océaniques franches dans la mer transsaharienne et les conditions écologiques<br />
contraignantes et instables d'une mer peu profonde (moins de SOm) dont le renouvellement des<br />
eaux devait être malaisé (REYMENT, 1980; CARBONNEL et al., 1990). Seules les espèces<br />
plus tolérantes ont pu migrer d'un bout à l'autre de cette mer, le reste s'arrêtant là où lès<br />
influences océaniques s'affaiblissaient.<br />
Cependant certaines espèces connues à la fois dans le·golfe de Guinée, les bassins<br />
transsahariens, l'Afrique du Nord et les bassins nord-ouest africains (bassin sénégalomauritanien)<br />
ont pu emprunter à la fois les voies atlantique et transsaharienne. C'est le cas de<br />
Bairdia ilaroensis et de Dahomeya alata, cette dernière étant signalée au Mali dès le<br />
Maastrichtien (DAMOTTE, 1992).<br />
Rappelons l'objection faite à l'existence d'une liaison marine entre le golfe de Guinée et<br />
la Méditerranée à travers le Sahara au Paléocène: l'absence de dépôt paléocène dans la région<br />
de Bida (sur 600 km) entre le secteur nigérian du bassin des Iullemeden et le bassin côtier<br />
nigérian au sud (BELLION, 1992). La confirmation de cette hypothèse exigeait entre autres<br />
l'obtention de renseignements sur les· ostracodes des bassins nord-ouest africains (bassin<br />
sénégalo-mauritanien et bassin de Tarfaya-EI Ayoun). Les données fournies par le bassin<br />
sénégalo-mauritanien militent en faveur de l'existence d'une connexion marine transsaharienne<br />
au Paléocène. REYMENT (1977) évalue la durée de cette liaison à moins de 100 000 ans.<br />
Plus récemment, DAMOTTE & MASSALA (1994) ont recueilli près de 24 espèces<br />
d'ostracodes d'âge Crétacé supérieur-Eocène dans le bassin côtier congolais et qui sont<br />
communes avec les bassins d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Togo, Mali, Nigéria) et du Nord.<br />
Ces affinités faunistiques, selon ces auteurs, sont un argument suppléméntaire en faveur de