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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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33i MORALITÉ DES OUVRAGES DE M. DE LAMARTINE<br />

L'amitié même <strong>de</strong> Réginapoiir Clotil<strong>de</strong> serait plus vraie, si l'auteur,<br />

pour la peindre, eût appelé à sou secours <strong>de</strong>s couleurs moins vives.<br />

L'amilié <strong>de</strong> ces jeunes filles, telle qu'il nous la montre, loin <strong>de</strong> lut-<br />

ter <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> can<strong>de</strong>ur avec la mutuelle affection <strong>de</strong> Mina et <strong>de</strong><br />

Brenda, se confond trop souvent avec V amour. Les baisers que<br />

Régina prodigue aux tresses dénouées <strong>de</strong> Clotil<strong>de</strong>, l'admiration qui<br />

enflamme toutes ses paroles, conviendraient mieux à V amour quà<br />

V amitié....<br />

» J'accepte sans réserve la colère <strong>de</strong> Régina; je regrette seulement<br />

que la conduite <strong>de</strong> Saluce rappelle d'une manière trop frappante la<br />

conduite <strong>de</strong> son ami à la Mergellina. Rrgina est abandonnée comme<br />

Grazielia ; la fii'e du pêcheur et h princesse romaine sont traitées<br />

avec la même cruauté : dans le cœur <strong>de</strong> Saluce, comme chez l'auteur<br />

<strong>de</strong>s Confi<strong>de</strong>nces.^ V égoïsine parle plus haut que l'amour,<br />

i. Comment M. <strong>de</strong> Lamartine justifie la honle <strong>de</strong> quelques unes <strong>de</strong> ses<br />

révélations <strong>de</strong>vant le public.<br />

»> 3L <strong>de</strong> Lamartine, en commençant ses Nouvelles Confi<strong>de</strong>nces, a<br />

cru <strong>de</strong>voir répondre aux reproches sévères qui lui avaient été adres-<br />

sés. Comme je suis au nombre <strong>de</strong> ceux qui ont blànié le caractère<br />

<strong>de</strong> ses premières Confi<strong>de</strong>nces, ]q suis bien obligé <strong>de</strong> ni'aitribuer une<br />

part <strong>de</strong> sa réponse et d'en discuter les termes et la valeur. .J'ai dit<br />

que les sentimens intimes du cœur ne méritent pas, à mes yeux,<br />

moins <strong>de</strong> respect qufi les vignes, les prés et les forêts transmis par<br />

héritage. J'ai dit qu'expo:?er au grand jour, raconter l.eure par heure,<br />

toutes ses affections, toutes ses souffrances pour s^iuver la terre où<br />

Ton a vécu, peut à bon droit s'appeler une profanation. A ce re-<br />

proche que je crois très fondé, que réponi M. <strong>de</strong> Lamartine ? Il éta-<br />

blit entre le public et ses amis une différence très subtile qui ferait<br />

honneur aux casuistes les plus consommés. Devant le public, èire<br />

collectif, impersonnel, inconnu, \\ est permis <strong>de</strong> tout dire. Bien que<br />

la foule se compose <strong>de</strong> créatures intelligentes capables <strong>de</strong> comparer<br />

leurs émotionsludividuelles avec les émotions dont elles lisent le ré-<br />

cit, M. <strong>de</strong> Lamartine soutient que h pu<strong>de</strong>ur du cœur nest pas un<br />

<strong>de</strong>voir <strong>de</strong>vant la foule ; il va plus loin : il son avis, tout homme<br />

qui parle <strong>de</strong>vant la foule, qui parle <strong>de</strong> lui-même, <strong>de</strong> ses amis, <strong>de</strong>s

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