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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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DANS LE RAPHAËL DE M. DE LAMARTINE. '255<br />

mel au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> toutes les femmes pour la perfection morale, ne<br />

croyait pas en Dieu l c'esl elle-même qui lui en fait le touchant<br />

aveu :<br />

« Le mot <strong>de</strong> Dieu, lui dit-elle un jour, me /ait ma! ^.. (Elçoarqnoicelà?)—<br />

Hélas, dit-elle, c'est que cet être n'est pour moi et pour les sages, dont<br />

j'ai reçu la leçon, que la plus luerTeilleuse et la plus belle <strong>de</strong>s illusions <strong>de</strong><br />

notre pensée, (p. 13â.)<br />

M. <strong>de</strong> Lamartine, qui vient <strong>de</strong> dire, qu'il suffit d'aimer pour être<br />

parfait, pour croire, sentir et possé<strong>de</strong>r Vinfini, est quelque peu embarrassé<br />

en voyant sa femme modèle, sa femme-amour ^ ne pas même<br />

reconnaître Dieu ; aussi il lui dit :<br />

Quoi! vos maîtres ne croient pas à un Dieu ? mais vous qui aime:, pou-<br />

vez-vous ne pas y croire ? Ya-t-il une palpitation <strong>de</strong> notre cœur qui ne soi i<br />

\XX\Q proclamation <strong>de</strong> Tinfini}<br />

L'argument était direct et irrésistible. Ecoutons la réponse avec<br />

attention ; car dans les paroles <strong>de</strong> cette femme, c'est Lamartine qui<br />

parle, ou plutôt c'est la pensée philosophique actuelle dominante,<br />

c'est la philosophie <strong>de</strong> Descaries, celle <strong>de</strong> nos collèges et <strong>de</strong> nos sé-<br />

minaires. On va voir en eifet passer dans la pratique la gran<strong>de</strong><br />

question que nous avons soulevée, à savoir qu'il n'y a pas à'autre<br />

Dieu que le Dieu <strong>de</strong> la tradition, et que le Dieu inventé dans nos<br />

philosophies sans le secours <strong>de</strong> la tradition, n'est pas ce Dieu, n'est<br />

pas noire Dieu Jehouah, notre Dieu Jésus. Ecoutons le sophiste qui<br />

se cache sous une jupe <strong>de</strong> femme.<br />

Oh! se hâla-t-elle <strong>de</strong> répondre, n'interprétez pas en démence la sagesse<br />

<strong>de</strong>s hommes qui m'ont soulevé les voiles <strong>de</strong> la philosophie, et qui ont fai'<br />

briller à mes yeui le grand jour <strong>de</strong> la raison et <strong>de</strong> la science; (dites qui<br />

m'ont fait faire un cours <strong>de</strong> philosophie). A la place <strong>de</strong> la lampe fantastique<br />

et pâle, dont les super slilions humaines éclairent les ténèbres répandues<br />

autour <strong>de</strong> puériles divinités, (c'est-à-dire à la place du Dieu enseigné par<br />

la tradition, par le catéchisme; en effet, pour que personne ne s'y méprenne,<br />

M. <strong>de</strong> Lamartine ajoute < :) C est au D eu <strong>de</strong> votre mère et <strong>de</strong> ma nour-<br />

rice qu-:Je ne crois plus ; ce n'est pas au Dieu <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong>s sages.<br />

(p. 137.)<br />

1 Ne croirait-on pas entendre Proudhon quand il a dit: Dieu, c'est le<br />

mal ?

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