18.06.2013 Views

Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

250 DU PANTHÉISME ET D0 RATIONALISME<br />

veux pas le savoir Seulement je sens que je vous aime; la nature entière<br />

le dirait pour moi, si je ne le disais pas. Laissez-moi le dire pour <strong>de</strong>ux : nous<br />

nous aimons!<br />

!<br />

A ces mots, M. <strong>de</strong> Lamartine se lève comme uii insensé, et par-<br />

ourant à grands pas la barque (une petite barque d'un lac), il s'écrie :<br />

Ahl disons-le ensemble, disons-le à Dieu et aui hommes, disons-le au ciel<br />

'ta la terre; disons-le aux éléments, muets etsourds, disons-le eurnellement<br />

et que toutela nature le redise éternellement î^s^c nous! (p. 108.)<br />

Jusqu'ici, M. <strong>de</strong> Lamartine n'a fait que choquer les convenances, et<br />

souvent le sens commun. Mais voici une théorie nouvelle qu'il va<br />

établir sur les relations <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la femme ; il va pervertir <strong>de</strong><br />

fond en comble la morale non-seulement chrétienne, mais encore so-<br />

ciale, et même cette autre morale honnête et puérile , qui se ren-<br />

contre encore dans les bouches les plus corrompues; et, ce qui est<br />

déplorable, et en quelque sorte satanique, c'est qu'il va donner ces<br />

turpitu<strong>de</strong>s pour la quintescence <strong>de</strong> la pu<strong>de</strong>ur. En effet, jusqu'à pré-<br />

.sent, une honnête femme s'abstenait <strong>de</strong> dire à un homme : Je suis à<br />

vous, je me donne à vous\ ou si elle le disait, elle s'abstenait <strong>de</strong> se<br />

croire pudique et vertueuse. Or, voici ce que .M. <strong>de</strong> Lamartine fait<br />

dire à la vertueuse Julie :<br />

.le vous lai dit, ou plutôt je ne tous l'ai pas dit, je vous l'ai crié du cri <strong>de</strong><br />

mon âme, en vous reconnaissant; je vous ai aimé, je vous aime <strong>de</strong> toute<br />

l'attente, <strong>de</strong> tous les rêves, <strong>de</strong> toutes les impatiences d'une vie siérile <strong>de</strong> 28<br />

ans Ecoutez-moi encore, et comprenez-moi bieniy*? suis h vous, je me<br />

donne a vous; je vous appartiens, comme je m'appartiens à moi-même<br />

(p. 109).<br />

En voilà assez; et cette femme va, sans doute, se voiler le visage ;<br />

non, la voici qui insulte les autres femmes, celles qui se dirigent par<br />

la vieille iTiorale chrétienne et sociale.<br />

Ne vous étonnez pas <strong>de</strong> ce langage, dit-elle, qui n'est pas celui <strong>de</strong>s femmes<br />

<strong>de</strong> l'Europe; elles aiment faiblement ; elles se sentent aimées (Je même : je ne<br />

leur ressemble ni parla patrie, ni par le cœur, ni par l'éducation. Elevée par<br />

un mari philosophe (elle oublie qu'elle aTait été élevée dans une maison<br />

d'éducation, où sans doute on ne lui avait pas enseigné une semblable<br />

morale), au sein d'une société d'esprits libres, dégagés <strong>de</strong>s croyances et <strong>de</strong>s<br />

pratiques <strong>de</strong> la religion, qu'ils ont sapée, je n'ai aucane <strong>de</strong>s superstitions, <strong>de</strong>s<br />

faiblesses d'esprit, <strong>de</strong>s scrupules qui courbent le front à^s femmes ordinaires<br />

<strong>de</strong>vant un au/rcyMrt que leur conscience. Le Dieu d'enfance <strong>de</strong>s femmes

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!