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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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136 SI LES ESSENCES DES CHOSES<br />

notre proposition, nous observions que quelques auteurs s'étaient imaginé<br />

qu'il eiislait en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'essence et <strong>de</strong> la substance <strong>de</strong> Dieu <strong>de</strong>s idées<br />

primiltvesy <strong>de</strong>s types exemplaires, f\\xi Dieu aurait contemplés <strong>de</strong> toute éter-<br />

nité, et sur le modèle <strong>de</strong>squels il aurait formé les créatures ; et nous ajou-<br />

tions brièvement que cette opinion était attribuée par quelques-uns à Pla-<br />

ton, tandis que quelques autres voulaient le justifier sur ce point.<br />

Nous établissons ensuite cette proposition, que M. Gonzague aurait dû au<br />

moins ne pas tronquer : Esscnliœ,prout distin^unlur a reali tnlium exislen-<br />

tià,sunl ipsa Dei substantta. M. l'abbé Gonzague nous fait dire : essenliœ<br />

sunt ipsa Dei subslanda. Qui ne voit au premiei: coup d'œil que malgré leur<br />

ressemblance apparente, ces <strong>de</strong>ux propositions sont essentiellement diffé-<br />

rentes? I.a secon<strong>de</strong> est équivoque, et prêle à une interprétation panthéiste,<br />

puisqu'elle semble impliquer que les essences <strong>de</strong>s êtres, envisagées dans leur<br />

distance actuelle ou future, sont la substance même <strong>de</strong> Dieu. Au contraire<br />

dans la première, qui est la nôtre, il ne s'agit évi<strong>de</strong>mment que <strong>de</strong>s seules<br />

essences métaphysiques, <strong>de</strong> ces idées primitives par lesquelles les genres et<br />

les espèces sont conçus comme simplement possibles , indépen<strong>de</strong>mment <strong>de</strong><br />

leur existence soit passée, soit présente, sdit future, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute<br />

réalisation (G).<br />

Nous apportons brièvement <strong>de</strong>ux preuves principales :<br />

1° la nature <strong>de</strong>s es-<br />

sences métaphysiques <strong>de</strong>s êtres contingents; puisque ces essences ne sont en<br />

réalité que la toute puissance <strong>de</strong> Dieaen tant qu'elle peut s'appliquer'à telle<br />

ou telle forme <strong>de</strong>s êtres possibles perçue par la divine intelligence ;—2° les<br />

propriétés <strong>de</strong> ces mêmes essences, à savoir qu'elles sont éternelles et im-<br />

muables 'D).<br />

(C) C'est cette proposition même, telle que la formule ici M. l'abbé<br />

Leqneux que nous croyons dangereuse et menant par une pente in-<br />

sensible au panthéisme; nous allons facilement le montrer.<br />

(D) Remarquons d'abord cette phrase que M. l'abbé Lequeux<br />

jette ici comme parfaitement claire et compréhensible, et qu'il ne<br />

prend pas la peine <strong>de</strong> prouver, à savoir que les'essences <strong>de</strong>s choses ne<br />

sont que la toute puissance même <strong>de</strong> Dieu. C'esl abuser <strong>de</strong>s termes,<br />

c'est renverser toutes les notions que d'avancer une semblable<br />

proposition. En effet voici la définition que M. Lequeux donne <strong>de</strong><br />

l'essence : « C'est CE par quoi l'être même est d'abord conçu '. » En<br />

' Per csscntiam enlis ID inteliigimus per quod ipsum ens primariô per-<br />

ripilur. t. ii p. 1 1.

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