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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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DANS l'hISTOIRIÎ DES GIRONDINS. 21<br />

«• Être un principe d'action que nous ne pouvons connaître ; recevant<br />

D tout, ne donnant rien, et mille millions <strong>de</strong> fois plus soumis à lui<br />

>• que l'argile au potier qui la façonne. Encore une fois, ou l'homme<br />

• est un Dieu, ou il est exactement tout ce que je viens <strong>de</strong> pronon-<br />

» cer '. Quel est l'homme qui, <strong>de</strong>^uiis qu'il rentre en lid-niéme,<br />

ne seni pas qu'il est une marioiinette <strong>de</strong> la provi<strong>de</strong>nce ' ? .<br />

.<br />

Ou éprouve, ici surtout, le besoin <strong>de</strong> croire qu'en écrivant l'apo<br />

théose <strong>de</strong> Voltaire, M. <strong>de</strong> Lamartine n'a pas aperçu bien nettement la<br />

redoutable équation que cela renferme. La générosité <strong>de</strong> son carac •<br />

tère, l'élévation naturelle <strong>de</strong> ses instincts, sa haute idée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées<br />

<strong>de</strong> l'homme, lui auraient-elles permis <strong>de</strong> jouer ce rôle, s'il avait<br />

compris ce qu'il y a <strong>de</strong> bas et d'odieux ? Mais alors on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

par quelle inexplicable fantaisie, par quel prodige d irréCexion,<br />

M. <strong>de</strong> Lamartine, qui se regardait, certes, dès la publication <strong>de</strong>s<br />

Girondins, comme un personnage politique, a pu tracer ce panégy-<br />

rique adulateur? Avait-il oublié qu'un homme qui avait splendi<strong>de</strong>-<br />

ment reçu <strong>de</strong> Dieu le génie <strong>de</strong> l'organisation, avouait qu'il ne ^e serait<br />

pas senti <strong>de</strong> taille à gouverner un peuple qui aurait lu Voltaire ? Ou<br />

bien avait-il peur que notre nation <strong>de</strong>vînt trop docile à l'autorité, trop<br />

gouvernable ? On le dirait; car, dans son ridicule enthousiasme, il est<br />

allé jusqu'à préconiser Voltaire comme le garant, comme le dieu tuié-<br />

Inire <strong>de</strong> la hberté française I c'est à ce litre qu'il lui sacriûe, en guise<br />

d'hécatombe, Napoléon '<br />

!<br />

Maintenant qu'il a été trois mois au pouvoir, et qu'il se drape avec<br />

tant <strong>de</strong> bonheur dans ce lambeau <strong>de</strong> gloire, M. <strong>de</strong> Lamartine <strong>de</strong>vrait<br />

avoir singuhèrement modifié ses idées; s'il y a réfléchi, il doit se dire<br />

que, s'il <strong>de</strong>venait le chef <strong>de</strong> l'état, ce ne serait pas précisément les<br />

œ'ivres <strong>de</strong> /"oZ/rt/re qu'il voudrait mettre, en guise <strong>de</strong> manuel, entre<br />

les mains <strong>de</strong> la nation française. Non, celui qui foula aux pieds toute<br />

1 \o\taiTe, principes d'action, 11.<br />

' Voltaire, action <strong>de</strong> Dieu sur Vhomme. — Plusieurs citations du présent<br />

travail ont été empruntées à l'excellenl ouvrage intitulé : Foi et lumières<br />

3 • Le <strong>de</strong>spotisme, quand il ressaisit la France, sentit qu'il fallait détrôner<br />

Voltaire <strong>de</strong> l'esprit national , pour y réinstaller la tyrannie. Napoléon payn,<br />

IVe SÉRIE. — TOM. II.No 7. 1850 (^Qe ro/. <strong>de</strong>lacoll.) 7<br />

.

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