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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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DANS L'HISTOIBE DBS GIRONDINS.<br />

"n'yaqueSpiiiosaque je puisse lui préférer'. nCeci, fût-ce une plaisan-<br />

ti-rie, fait frémir et étonne dans Voltaire lui-même! Car, enfin, c'était<br />

là 1 hypocrisie <strong>de</strong> l'impiété. On sait en effetqne, malgré ses professions<br />

d'atliéisrae, il fut toujours soupçonné <strong>de</strong> croire à Dieu, par le scepti-<br />

cisme dogmatique né <strong>de</strong> sou scepticisme fron<strong>de</strong>ur \ Au fond <strong>de</strong> l'âme<br />

et pour sa pratique personnelle, il eût volontiers laissé subsister Dieu,<br />

avec liberté à chacun d'entendre ce dogme à sa manière, et pourvu<br />

que cette existence <strong>de</strong> la divinité n'impliquât pas <strong>de</strong>s peines éternel-<br />

les. La prière qui sert <strong>de</strong> conclusion à sa Loi naturelle résumerait<br />

peut-être assez exactement sa pensée, si toutefois il se rendit nette-<br />

ment compte <strong>de</strong> ce qu'il croyait relativement à Dieu.<br />

O Dieu qu'on méconnaît, ô Dieu que toiil annonce.<br />

Entends les <strong>de</strong>rniers mois que ma bouche prononce !<br />

Si je me suis trompé, c'est en cherchant ta loi :<br />

Mon cœur peut s'égarer, mais il est plein <strong>de</strong> loi.<br />

Je vois sans m'alarmer réternité paraître,<br />

Et je ne puis penser qu'un Dieu qui m'a fait naître,<br />

Qu'un Dieu qui sur mes jours versa tant <strong>de</strong> bienfaits,<br />

Quand mes jours sont éteints, me tourmente à jamais (A)!<br />

L'allusion sérieuse et grave qu'il fait ici à l'éternité induirait natu-<br />

rellement à croire que ses opinions sur la nature et l'immortalité <strong>de</strong><br />

\ Voltaire, correspondance. ,.Lettre à Thiriol. On sait que Di<strong>de</strong>rot e£6<br />

l'auteur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux vers patibulaires :<br />

Et mes mains ourdiraient les entrailles du prêtre,<br />

A défaut d'un cordon, pour étrangler les rois.<br />

C'était encore sans doute par bon sens et par raison que Voltaire se sentait<br />

porté vers cet homme !<br />

2 • Voltaire était dépassé et restait en arrière, non seulement comme trop<br />

timi<strong>de</strong> dans ce qu'il disait, mais comme trop faible au fond <strong>de</strong> l'àme, et gar-<br />

dant encore le préjugé <strong>de</strong> Dieu. La doctrine contraire commença d'être prê-<br />

chëe avec hauteur: il y avait l'apostolat <strong>de</strong> l'athéisme. L'homme qui remplit<br />

cette mission avec le plus <strong>de</strong> talent et d'ar<strong>de</strong>ur fut Di<strong>de</strong>rot. » M. Villemain,<br />

Tableau <strong>de</strong> la litléralure au 18

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