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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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ET DE SON INFLUENCE SUR LA THÉOLOGIE. hà7<br />

substantia ' ! Je n'y comprends absolument rien. Comment !<br />

Vous<br />

définissez 1' Essence, cepa?' quoi un être est conçu <strong>de</strong> prime abord<br />

{id pcr quod ens prnnarià concipitur). Or. ce par quoi l'iiomme<br />

est conçu <strong>de</strong> prime abord, c'est une âme et un corps unis ensem-<br />

ble. Voulez-vous donc que ce corps et cette âme, unis ensemble,<br />

soient la substance même <strong>de</strong> Dieu? Je sais bien que vous distinguez<br />

l'essence métaphysique <strong>de</strong> l'essence physique, et que vous consi-<br />

dérez l'essence métaphysique indépendamment <strong>de</strong> l'existence. Mais<br />

d'abord, il n'y a point d'essences métaphysiques et il ne doit point<br />

y en avoir pour un chrétien. Ce que Platon ou les platoniciens ap-<br />

pelaient essence métaphysique, était une véritable essence ou sub-<br />

stance. On l'appelait métaphysique, parce qu'elle n'était pas encore<br />

unie à la matière, mais elle était <strong>de</strong>stinée à y être unie. C'était une<br />

véritable substance existante. En second lieu, ce que vous appelez<br />

essence métaphysique, n'est pas une essence, c'est une conception<br />

intellectuelle, une idée; c'est l'idée typique d'une chose, le plan,<br />

si vous voulez, le modèle <strong>de</strong> cette chose. Mais l'idée d'une chose<br />

n'est pas non plus la substance même f/e/)/eu. Toute idée offre <strong>de</strong>ux<br />

rapports et avec l'esprit qui perçoit et avec l'objet perçu. Quandj'ai<br />

l'idée <strong>de</strong> N, D. <strong>de</strong> Paris pour me servir d'un exemple frappant ; il<br />

y a premièrement l'acte <strong>de</strong> mon esprit qui perçoit ou conçoit^. Or,<br />

certainement, cet acte n'est pas une essence, ce n'est pas l'essence,<br />

la substance <strong>de</strong> N. D. 11 en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s actes par lesquels Dieu<br />

perçoit les choses, autrement. Dieu, voyant tout , serait tout. C'est<br />

là précisément la doctrine <strong>de</strong>s Indiens, i<strong>de</strong>ntifiant \acte <strong>de</strong> perce-<br />

voir avec l'objet perçu. C'est la base même du Panthéisme. Il y a<br />

secon<strong>de</strong>ment l'objet que je perçois, ou N. D. elle-même. Mais il<br />

est impossible que cet objet soit une essence comme vous l'enten-<br />

<strong>de</strong>z. En tous cas, il serait absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> dire qu'il est une propre sub-<br />

stance, comme il l'est <strong>de</strong> dire que les objets perçus sont sa propre<br />

substance. Ce qui serait encore l'i<strong>de</strong>ntification du sujet et <strong>de</strong> l'objet.<br />

Or, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'acte qui perçoit et <strong>de</strong> l'objet perçu, il n'y a plus<br />

que <strong>de</strong>s abstractions. Est-ce en elles que vous trouverez vos essences<br />

éternelles? Vos essences éternelles, vos essences substance <strong>de</strong> Dieu,<br />

* Institutiones philosophicœ, par M. Lequeux, t. il, p. 12.<br />

2 On perçoit uq objet qui existe, on conçoit celui qui ne t'est pas.

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