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Annales de Philosophie Chrétienne 40.pdf - Bibliotheca Pretiosa

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AAO DU PAGANISME EN PHILOSOPHIE<br />

Aristote passant une partie <strong>de</strong> sa vie à piller les auteurs et à les<br />

critiquer ensuite, ne veut point entendre parler <strong>de</strong>s idées et <strong>de</strong>s<br />

essences. Les idées! où Platon les a-t-il vues? Les essences! à<br />

quoi servent-elles? La Forme et la Matièi'e, voilà qui suffit pour la<br />

formation <strong>de</strong>s êtres; la Forme, enten<strong>de</strong>z bien. Il est vrai que quand<br />

on veut examiner quelle différence il y a entre cette Forme et<br />

l'Essence <strong>de</strong> Platon, on n'en voit aucune. Les partisans d' Aris-<br />

tote en conviennent eux-mêmes. Par Forme, en elfet^ il ne faut pas<br />

entendre ce contour extérieur <strong>de</strong>s êtres, qui en est comme l'écorce;<br />

mais cette force, ce principe intérieur , qui donne l'être et la vie<br />

aux choses, forma dat esse rei, forma dat rei operari. La Forme est<br />

le principe informant et animant. Voilà déjà une gran<strong>de</strong> ressem-<br />

blance avec l'Essence <strong>de</strong> Platon. Ajoutez que la Forme est éter-<br />

nelle, nécessaire, elle est ÏEtre en soi i. « La matière n'est rien<br />

» par elle-même • elle n'existe pas d'une existence à elle, indé-<br />

)i pendamment <strong>de</strong> sa forme. La matière n'est pas l'être , il n'y a<br />

» d'être que dans ce qui a pris forme. La forme occupe seule le<br />

» champ <strong>de</strong> la réalité "^. » Niez donc, après cela, la puissance <strong>de</strong>s<br />

mots, la gran<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> l'orviétan. Quoi qu'il en soit, <strong>de</strong> l'es-<br />

sence ou <strong>de</strong> la forme, l'Ame humaine n'en est pas moins une forme<br />

particulière, une entéléchie, empruntée à la Forme universelle,<br />

éternelle et absolue.<br />

Ces doctrines, propagées par la philosophie, se répandirent par-<br />

tout et établirent le paganisme populaire. Il n'y eut plus qu'une<br />

gran<strong>de</strong> Ame, une Substance, une Essence, une Forme, n'importe<br />

dont tous les êtres furent <strong>de</strong>s parties. Rien alors ne parut plus na-<br />

turel que l'idolâtrie, ou plutôt, l'adoration <strong>de</strong> tous les êtres.<br />

L'Ame humaine <strong>de</strong>vait avoir la première place dans cette divi-<br />

nisation <strong>de</strong> toute la nature animée et inanimée :<br />

Principio cœhun, ac lenas, camposque liquentes<br />

Luceoleinque glohiiin lunfp titaniaque aslra<br />

Spiritus iatùs alit; totamque infusa per artus<br />

1 Ravaisson, Exposition <strong>de</strong> la doctrine d'Aristole, t. i, 393. — Brucker,<br />

Hist. critiq. <strong>de</strong> laphilos., t. i, 827.<br />

* Ravaisson Ilid., 389.<br />

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