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les ennemis naturels des criquets du sahel - Les criquets ravageurs ...

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1<br />

INTRODUCTION INTRODUCTION GÉNÉRALE<br />

GÉNÉRALE<br />

<strong>Les</strong> interactions entre l’homme et <strong>les</strong> acridiens sont nombreuses et complexes. Bien que ces<br />

insectes provoquent <strong>des</strong> dégâts aux cultures et aux pâturages, ils constituent aussi une source de<br />

nourriture conjoncturelle pour <strong>les</strong> populations humaines dans de nombreux pays comme le Cameroun, le<br />

Tchad, le Niger (Fig. 1) ou le Nigeria. De fait, bien que victime, l’homme est parfois aussi prédateur 1 <strong>des</strong><br />

acridiens. Dans <strong>les</strong> maigres pâturages <strong>du</strong> Sahel ou <strong>du</strong> Sahara, le bétail peut entrer en compétition avec<br />

<strong>les</strong> <strong>criquets</strong> au point de limiter leur multiplication. Par ailleurs, <strong>des</strong> cas de cannibalisme sont connus chez<br />

<strong>les</strong> acridiens (Fig. 2). <strong>Les</strong> larves âgées de Criquet pèlerin attaquent <strong>les</strong> éclosions et <strong>les</strong> jeunes larves de leur<br />

propre espèce, notamment lorsque la végétation se raréfie.<br />

<strong>Les</strong> acridiens sont aussi la proie d’un grand nombre d’<strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> vertébrés (Fig. 3) et<br />

invertébrés : prédateurs, parasitoï<strong>des</strong><br />

parasitoï<strong>des</strong>, parasitoï<strong>des</strong><br />

parasites, agents pathogènes (champignons, bactéries,<br />

protozoaires, virus). Beaucoup d’entre eux entraînent la mort de la victime. II est donc intéressant de mieux<br />

<strong>les</strong> observer et de mieux <strong>les</strong> connaître afin d’évaluer leur impact réel sur la dynamique <strong>des</strong> populations<br />

acridiennes et d’améliorer la stratégie de lutte anti-acridienne. Des étu<strong>des</strong> quantitatives effectuées un peu<br />

partout dans le monde ont démontré, dans certaines circonstances, l’utilité <strong>des</strong> <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> et leur<br />

rôle dans l’effondrement de pullulations acridiennes (GREATHEAD, 1963a, 1992b) bien qu’ils ne<br />

constituent pas, très généralement, un facteur susceptible d’empêcher ces mêmes pullulations. II est<br />

cependant possible qu’ils puissent gêner localement la grégarisation <strong>des</strong> locustes. Sur <strong>les</strong> côtes de la<br />

mer Rouge où l’on trouve le Criquet pèlerin quasiment en permanence, la mortalité par l’action <strong>des</strong><br />

<strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> serait telle qu’un départ d’invasion ne pourrait se réaliser qu’avec l’apport massif de<br />

populations allochtones, apport qui finirait par diluer l’impact <strong>des</strong> <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> comme cela a été<br />

observé en 1967 (FAO, 1985). <strong>Les</strong> sauteriaux semblent plus vulnérab<strong>les</strong> que <strong>les</strong> locustes en raison de leur<br />

relative sédentarité qui permet aux <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> de se multiplier sur place sans interruption.<br />

Malheureusement, il n’existe que peu d’étu<strong>des</strong> quantitatives rigoureuses sur la dynamique <strong>des</strong><br />

populations de locustes ou de sauteriaux. Cel<strong>les</strong> qui existent concernent surtout <strong>les</strong> locustes d’importance<br />

économique, comme le Criquet pèlerin. Ces travaux fragmentaires, particulièrement ceux qui se sont<br />

déroulés en Afrique, ont été examinés au cours de l’atelier de Cotonou (Bénin) (LOMER & PRIOR, 1992 ;<br />

ASHALL & ELLIS, 1962 ; ROFFEY, 1983). II en ressort que, malgré l’utilité reconnue <strong>des</strong> parasites et <strong>des</strong><br />

prédateurs, ces derniers ne peuvent être employés comme agents de lutte biologique. Pourtant, ils méritent<br />

d’être protégés, notamment au cours <strong>des</strong> campagnes de lutte anti-acridienne car ils aident à ré<strong>du</strong>ire<br />

l’importance <strong>des</strong> pullulations. <strong>Les</strong> agents pathogènes semblent offrir <strong>les</strong> meilleures perspectives en lutte<br />

biologique, en particulier ceux qui peuvent être multipliés et formulés pour être épan<strong>du</strong>s comme<br />

biopestici<strong>des</strong>. Ces micro-organismes ont l’avantage sur la plupart <strong>des</strong> substances chimiques d’être<br />

généralement spécifiques aux acridiens, sans nuire aux autres <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong>. <strong>Les</strong> organismes <strong>les</strong> plus<br />

prometteurs sont <strong>des</strong> champignons susceptib<strong>les</strong> d’être cultivés sur milieux artificiels sans qu’il soit<br />

nécessaire de recourir à <strong>des</strong> hôtes biologiques. Ces champignons appartiennent aux genres Beauveria et<br />

Metarhizium. Ils font l’objet de recherches intensives dont cel<strong>les</strong> <strong>du</strong> programme liant l’Institut International<br />

de Lutte Biologique (IIBC) au Royaume-Uni, l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) au Bénin et<br />

le Département de Formation en Protection <strong>des</strong> Végétaux (DFPV) au Niger. Ce programme est financé par<br />

le Canada, <strong>les</strong> Pays-Bas, le Royaume-Uni et <strong>les</strong> États-Unis d’Amérique. D’autres recherches sur <strong>les</strong> agents<br />

pathogènes sont con<strong>du</strong>ites à l’Institut International sur la Physiologie et l’Écologie <strong>des</strong> Insectes (ICIPE) <strong>du</strong><br />

Kenya sur fonds <strong>des</strong> programmes <strong>des</strong> Nations Unies pour le Développement (PNUD), à l’Université d’État<br />

<strong>du</strong> Montana, dans diverses institutions européennes et dans <strong>des</strong> programmes nationaux de recherche,<br />

financées par le PNUD ou la Commission Européenne.<br />

<strong>Les</strong> <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> <strong>des</strong> acridiens sont observés et étudiés depuis un siècle (GREATHEAD,<br />

1963a, 1992b). <strong>Les</strong> travaux résultants constituent une base importante de connaissance, surtout sur la<br />

biologie de quelques <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> majeurs et leur impact sur <strong>les</strong> populations acridiennes. Cependant,<br />

Un glossaire placé en fin de volume regroupe <strong>les</strong> définitions <strong>des</strong> principaux termes techniques soulignés dans<br />

le texte.<br />

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