les ennemis naturels des criquets du sahel - Les criquets ravageurs ...
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• Commercialisation<br />
La commercialisation d’un nouveau pro<strong>du</strong>it est subordonnée à <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> préalab<strong>les</strong> de<br />
rentabilité <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur et <strong>du</strong> consommateur, comparée au choix <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its existants.<br />
Actuellement le coût de pro<strong>du</strong>ction de Metarhizium n’est pas encore connu. Le prix de revient d’un<br />
traitement dépend <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et <strong>du</strong> nombre et <strong>du</strong> coût <strong>des</strong> opérations nécessaires pour ré<strong>du</strong>ire la<br />
population de <strong>ravageurs</strong>, en d’autres termes <strong>des</strong> qualités acridici<strong>des</strong> <strong>du</strong> biopesticide. Par ailleurs, <strong>les</strong><br />
conditions de stockage et la stabilité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it au cours <strong>du</strong> temps peuvent impliquer la mise en place de<br />
réseaux spéciaux de diffusion, in<strong>du</strong>isant <strong>des</strong> frais qui se répercutent sur le prix de vente.<br />
• Sécurité de de l’emploi<br />
l’emploi<br />
Du fait de l’énorme quantité de pestici<strong>des</strong> épan<strong>du</strong>s en protection <strong>des</strong> cultures, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />
d’écotoxicologie accompagnent de plus en plus <strong>les</strong> programmes de recherches sur <strong>les</strong> nouveaux<br />
acridici<strong>des</strong> (GOETTEL & JOHNSON, 1992). Comparativement aux pestici<strong>des</strong> chimiques, <strong>les</strong> précautions<br />
à prendre avec <strong>les</strong> mycopestici<strong>des</strong> seraient bien moindres car <strong>les</strong> souches de champignons sélectionnées<br />
tendent à être très spécifiques et présentent peu de danger pour l’homme et l’environnement<br />
(GREATHEAD & PRIOR, 1990). Rappelons cependant que le personnel impliqué dans la pro<strong>du</strong>ction en<br />
masse <strong>des</strong> spores doit être bien protégé <strong>des</strong> contacts par voie dermiques ou par inhalation qui peuvent<br />
provoquer <strong>des</strong> réactions allergiques. La FAO (1990), avec le “Code international de con<strong>du</strong>ite pour la<br />
distribution et l’utilisation <strong>des</strong> pestici<strong>des</strong>”, s’attache, dans une démarche volontaire et concertée <strong>des</strong> pays<br />
membres, à ré<strong>du</strong>ire au minimum <strong>les</strong> risques pour la santé et l’environnement résultant <strong>des</strong> manipulations<br />
de pestici<strong>des</strong>. L’OMS (1993) tente de son côté d’ériger <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> <strong>du</strong> bon usage <strong>des</strong> agents pathogènes<br />
dans la lutte contre <strong>les</strong> <strong>ravageurs</strong> afin de garantir la santé publique.<br />
CONCLUSION<br />
CONCLUSION<br />
Lutter contre <strong>les</strong> acridiens en utilisant leurs <strong>ennemis</strong> <strong>naturels</strong> devient envisageable à grande<br />
échelle dans un délai raisonnable grâce aux progrès de la recherche, alliant <strong>des</strong> travaux de laboratoire et<br />
de terrain dans une optique opérationnelle. <strong>Les</strong> agents pathogènes <strong>les</strong> mieux placés sont actuellement <strong>les</strong><br />
champignons pathogènes qui répondent à la plupart <strong>des</strong> contraintes d’utilisation contre <strong>les</strong> locustes et <strong>les</strong><br />
sauteriaux en Afrique de l’Ouest par exemple. <strong>Les</strong> qualités d’efficacité acridicide, de relative spécificité, de<br />
biodégradabilité <strong>des</strong> mycopestici<strong>des</strong> <strong>les</strong> font considérer à terme comme une alternative très intéressante<br />
aux pestici<strong>des</strong> chimiques classiques. Cependant, le délai de réponse <strong>des</strong> acridiens aux mycopestici<strong>des</strong><br />
exclut encore la possibilité d’exploiter un effet de choc sur <strong>les</strong> populations de <strong>criquets</strong> <strong>ravageurs</strong>, à moins<br />
de <strong>les</strong> associer à une matière active chimique comme un pyréthrinoïde.<br />
Malgré <strong>les</strong> difficultés qui restent à surmonter, la lutte biologique contre <strong>les</strong> acridiens nuisib<strong>les</strong><br />
semble pouvoir être considérée avant l’an 2000 comme une composante importante dans la panoplie <strong>des</strong><br />
moyens d’intervention en relais ou en complémentarité <strong>des</strong> pestici<strong>des</strong> chimiques, selon <strong>les</strong> caractéristiques<br />
<strong>du</strong> problème acridien à résoudre, en conciliant <strong>des</strong> objectifs à court terme et <strong>des</strong> conséquences à moyen<br />
et long termes. L’une <strong>des</strong> voies <strong>les</strong> plus prometteuses de l’utilisation raisonnée <strong>des</strong> mycopathogènes se<br />
situe au niveau de la lutte préventive, c’est-à-dire avant <strong>les</strong> explosions démographiques acridiennes. Dans<br />
le cas <strong>des</strong> locustes, comme le Criquet pèlerin notamment, l’utilisation judicieuse de biopestici<strong>des</strong> pourrait<br />
permettre le maintien <strong>des</strong> populations à un niveau inférieur au seuil de grégarisation et empêcher aussi la<br />
formation de ban<strong>des</strong> et d’essaims primaires. II est essentiel de continuer à acquérir une bonne<br />
connaissance de la bio-écologie <strong>des</strong> espèces-cib<strong>les</strong> et de maintenir <strong>les</strong> moyens classiques (prospections) et<br />
modernes (biomodélisation, télédétection) d’investigation pour établir une veille acridienne permanente<br />
dans <strong>les</strong> zones à haut risque. À cette condition, la lutte biologique, alliée ou non à la lutte chimique,<br />
pourrait devenir l’un <strong>des</strong> éléments importants d’une stratégie de contrôle intégré <strong>des</strong> populations<br />
acridiennes susceptib<strong>les</strong> de provoquer <strong>des</strong> dégâts aux cultures et aux pâturages.<br />
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