les ennemis naturels des criquets du sahel - Les criquets ravageurs ...
les ennemis naturels des criquets du sahel - Les criquets ravageurs ...
les ennemis naturels des criquets du sahel - Les criquets ravageurs ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Rouge, en Érythrée. II ne semble pas qu’il s’agisse seulement d’un hasard. S’il n’y pas eu d’étude<br />
quantitative précise sur la prédation <strong>des</strong> asili<strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes, on constate cependant que pour certaines<br />
espèces, <strong>les</strong> <strong>criquets</strong> constituent plus de la moitié de leurs proies.<br />
<strong>Les</strong> asili<strong>des</strong> sont <strong>des</strong> mouches robustes, de forme allongée, velues ou avec de longs poils<br />
(vibrisses) et une tête mobile. Certains sont de très grande taille. Ils peuvent capturer <strong>des</strong> larves de dernier<br />
stade de Criquet pèlerin ou même <strong>des</strong> imagos de Criquet migrateur comme cela a été observé à<br />
Madagascar (DURANTON, 1972, c.p.). Ils se perchent sur une plante et effectuent <strong>des</strong> vols de<br />
reconnaissance en flèche pour capturer <strong>des</strong> proies mobi<strong>les</strong>. <strong>Les</strong> asili<strong>des</strong> tuent <strong>les</strong> <strong>criquets</strong> en <strong>les</strong><br />
transperçant avec leurs pièces bucca<strong>les</strong> robustes et pointues. Ils sucent ensuite leur proie après y avoir<br />
injecté <strong>des</strong> salives dont <strong>les</strong> enzymes digèrent <strong>les</strong> tissus (Fig. 28) (GREATHEAD, 1963a).<br />
1.4.2.2. Hyménoptères Sphecidae<br />
La plupart <strong>des</strong> grosses guêpes n’attaquent que fortuitement <strong>les</strong> <strong>criquets</strong>. Cependant, quelques<br />
genres et espèces de la famil<strong>les</strong> <strong>des</strong> Sphecidae, en particulier <strong>les</strong> Prionyx (Sphecinae), Tachysphex,<br />
Tachytes (Larrinae) et Stizus (Nyssoninae) approvisionnent en totalité ou en grande partie leurs nids en<br />
acridiens. <strong>Les</strong> sphex chassent n’importe quelle espèce, pourvu que la taille de la proie leur convienne. Le<br />
cas de Prionyx crudelis (= Sphex aegyptius) est probablement une exception : on a vu un grand nombre<br />
d’indivi<strong>du</strong>s de cette espèce se rassembler autour <strong>des</strong> essaims de Criquet pèlerin et peut-être aussi <strong>les</strong><br />
suivre (HASKELL, 1955). Récemment, Prionyx crudelis et P. nigropectinatus ont été observés dans le<br />
Tamesna nigérien chassant de grosses larves de Criquet pèlerin et même de jeunes imagos (DURANTON,<br />
1989). G. B. POPOV a observé <strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes de Prionyx sp. se regroupant autour <strong>des</strong> pullulations<br />
d’Aiolopus simulatrix dans la vallée <strong>du</strong> Tilemsi au Mali. C. KOOYMAN en a vu à Maïné Soroa au Niger<br />
capturant un a<strong>du</strong>lte d’Anacridium melanorhodon (Fig. 29). En Afrique <strong>du</strong> Sud, Prionyx subfuscatus se<br />
révèle être un prédateur <strong>du</strong> Criquet brun, Locustana pardalina, en se regroupant autour <strong>des</strong> essaims tout<br />
comme P. crudelis. Prionyx subfuscatus, déjà recensé en Afrique <strong>du</strong> Nord, en région méditerranéenne et<br />
en Asie, semble s’être répan<strong>du</strong> sur le continent africain au cours <strong>du</strong> XX e siècle. On l’a vu en Éthiopie<br />
s’attaquer à de nombreux acridiens, y compris le Criquet pèlerin. II est très probable qu’on puisse aussi le<br />
trouver parmi <strong>les</strong> acridiens <strong>du</strong> Sahel.<br />
<strong>Les</strong> Sphecidae sont <strong>des</strong> guêpes de grande taille, robustes, avec au niveau de l’abdomen un<br />
gaster gaster pétiolé. El<strong>les</strong> sont pour la plupart noires ou de couleur métallique avec parfois <strong>des</strong> taches jaunes et<br />
oranges (BOHART & MENKE, 1976 ; GUICHARD, 1989). Après capture de la proie et injection d’un<br />
venin <strong>des</strong>tiné à la paralyser, la guêpe traîne le criquet au sol, creuse un terrier, y intro<strong>du</strong>it la proie et pond<br />
un œuf à la superficie <strong>du</strong> corps de cette dernière. Le trou est ensuite refermé et la jeune larve de<br />
Sphecidae se développe toute seule. <strong>Les</strong> différentes phases de capture de la proie, de la façon de creuser<br />
le trou et <strong>du</strong> choix de l’endroit où l’œuf est placé sont caractéristiques <strong>des</strong> genres et <strong>des</strong> espèces.<br />
Cependant, presque toutes cel<strong>les</strong> qui s’attaquent aux acridiens présentent le comportement décrit ci<strong>des</strong>sus.<br />
L’impact de ces prédateurs sur <strong>les</strong> populations acridiennes n’a pas été estimé mais il n’est<br />
probablement pas négligeable pour <strong>des</strong> espèces comme Prionyx crudelis, qui concentrent leurs attaques<br />
sur une même espèce acridienne.<br />
Figure Figure 28. 28. – – Asilide tuant un Criquet migrateur.<br />
32