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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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subrepente, quod per naturam non possem, artificialiter alicuius scripti adminiculo memorie<br />

non reservarem. » 194 . Jean de Würzbourg a l’intention de rapporter à son entourage ce qu’il a<br />

vu à Jérusalem pour partager ces moments très intenses. C’est la raison pour laquelle il est si<br />

minutieux et qu’il n’hésite pas à mentionner jusqu’aux inscriptions qui ornent les murs des<br />

églises.<br />

Leur souci d’apporter un témoignage honnête et fidèle se manifeste dans les remarques que<br />

les auteurs peuvent écrire sur la qualité de leurs sources. C’est ainsi qu’à deux reprises, au<br />

milieu de son récit et à la fin, Theodoric expose la démarche d’écriture de son pèlerinage,<br />

en prenant soin de noter que tout n’a pas été vu de ses propres yeux : « Et de Christo<br />

quidem et eius loca ea, que visu didicimus, pro posse narravimus ; nunc quedam de eius<br />

amicis et aliis locis nota referemus, post hec quedam a nobis visa, quedam ab aliis nobis<br />

relata dicemus 195 » et en fin de récit, nous lisons : « Hec de locis sanctis, in quibus<br />

dominus noster Iesus Christus, servi forma pro nobis suscepta, corporalis substantie<br />

presentiam exhibuit, partim a nobis visa, partim ab aliis veraci relatu cognita digessimus,<br />

sperantes lectorum vel auditorum animos in ipsius amorem per eorum que hic descripta<br />

sunt notitiam excitandus 196 ». Les pèlerins de notre corpus n’hésitent pas à développer<br />

longu<strong>eme</strong>nt sur la sincérité de leur témoignage. Le moine russe, Daniel, note à ce propos :<br />

« Et j’ai écrit au sujet de ces lieux saints sans mentir mais dans la vérité autant que je les ai<br />

vus » 197 . Il compare son récit à ceux des personnes qui ont égal<strong>eme</strong>nt visité les lieux saints<br />

mais qui n’ont pas été à même d’en rendre compte avec exactitude et qui ont dit des<br />

erreurs. Il le confronte encore, avec les propos de ceux qui mentent et qui racontent des<br />

histoires. Il asseoit son propos sur sa foi et sur le don qu’il a reçu de Dieu et, il affirme :<br />

« Dieu m’a permis, moi, un homme mauvais, un pêcheur, d’aller et de voir toute la terre de<br />

Galilée, ce que je n’avais pu imaginer, ce à quoi je n’aurais cru » 198 . Aussi se fait-il un<br />

devoir et une obligation morale de restituer l’expérience à laquelle il a participé. De la<br />

même façon, le moine Abelard d’Ascoli 199 s’inscrit comme témoin occulaire, digne de foi,<br />

à la fin de son ouvrage : « Et ego Frater Belardus de Esculo hec omnia vidi et scrutatus fui<br />

et mihi notavi, ut aliis possem veritatem dicere ».<br />

194 Thietmar, op.cit., « Incipit prologus in libro peregrinationis Thietmar » p. 1.<br />

195 Theodoric, op. cit., p. 172, lignes 932-935.<br />

196 Theodoric, op.cit., p. 197, lignes 1625-1630.<br />

197 Daniel, op.cit., paragraphe 77.<br />

198 Daniel,op.cit., paragraphe 77.<br />

199 Descriptio Terrae Sanctae in Archives de l’Orient Latin, tome 1, p. 225-229.<br />

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