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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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extension, des lieux de témoignage de la vie du Christ – se greffe aux mobiles déjà<br />

énoncés. Par conséquent, c’est un contact physique qui est recherché, en raison des qualités<br />

qui émaneraient de ceux-là. Les pèlerins souhaitent ardemment s’approprier la vertu sacrée<br />

qui leur est général<strong>eme</strong>nt attribuée. Ainsi, ils aspirent à un contact avec la relique dont ils<br />

attendent des bénéfices divers. On 171 distingue deux types de reliques. Le premier type ou<br />

« relique directe » se compose d’objets qui ont été en rapport direct avec le Christ, comme<br />

des fragments de la croix, les instruments de la Passion (couronne d’épines, clous …), ou<br />

encore la pierre du tombeau, le Golgotha, mais aussi des fragments d’oss<strong>eme</strong>nts de saints.<br />

Le second type ou « relique indirecte » est relatif aux objets qui ont touché les précédents,<br />

ils servent de liens entre le pèlerin et la relique directe. Les images pieuses sont égal<strong>eme</strong>nt<br />

considérées comme des liens indirects car elles renvoient à des symboles forts 172 . Ainsi,<br />

c’est dans ce contexte que le grand empereur Mongol Khoubilai Khan réclame de l’huile<br />

sanctifiée du Saint Sépulcre à Marco Polo 173 ; les ampoules ou « petits récipients de terre<br />

cuite, de verre ou de métal » sont alors très recherchés et représentent un moyen de<br />

s’approprier des vertus, au quotidien. Par ailleurs, toucher de ses propres mains les<br />

sanctuaires correspond aussi à un besoin naturel permettant ainsi de renforcer sa foi, un<br />

peu comme Saint-Thomas. L’évêque Meginwerd 174 à Padenborn, font copier le sanctuaire<br />

de Jérusalem d’après ses dimensions authentiques en envoyant l’abbé Vinon en pèlerinage<br />

et repèrage.<br />

Nous avons pu montrer précédemment combien les pèlerins des XI-XIII ème siècles étaient<br />

attachés à retrouver les traces du Nouveau Testament. Les monumenta au sens latin de « ce<br />

qui perpétue le souvenir » font l’objet de beaucoup d’attention dans les récits du corpus. Ils<br />

traduisent cette motivation consistant à s’approprier les vertus du lieu. C’est ainsi que tous<br />

les textes mentionnent ce désir de prier sur les lieux de la Passion du Christ tel qu’il est<br />

exprimé dans la formule « Adorabimus in loco ubi steterunt pedes ejus » 175 qui se lit chez<br />

Willibrand d’Oldenbourg ou « timore et gaudio intrantes » 176 selon Thietmar. De même<br />

que l’expression présente chez Riccold de Monte Croce annonce très clair<strong>eme</strong>nt son<br />

171 Leclerq H. « reliques et reliquaires », Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, Tome XIV, 2 ème<br />

partie , M.M. Letouzey et Ané éditeurs, 1948.<br />

172 Hermann-Mascard, N., Les reliques des saints : formation coutumière d’un droit, Klincksieck, <strong>Paris</strong>, 1975,<br />

p. 37.<br />

173 Marco Polo, Le devis<strong>eme</strong>nt du monde, édition critique publiée sous la direction de M. Philippe Ménard, tome<br />

3, Droz, Genève, 2004.<br />

174 Vita Meinwerci, M.G.H., SS, XI, p.129 et Heitz, C., Recherches sur les rapports entre architecture et liturgie<br />

à l’époque carolingienne, <strong>Paris</strong>, 1963.<br />

175<br />

Willebrand d’Oldenbourg, op. cit., liber II,chapitre VI, p. 185.<br />

176<br />

Thietmar, op . cit., p. 2.<br />

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