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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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partiront tuit a cest pelerinage<br />

et les dames qui chast<strong>eme</strong>nt vivront<br />

sa loiauté font a ceus qui i vont ;<br />

et s’eles font par mal conseill folage,<br />

a recreanz et mauvais le feront,<br />

quar tuit li bon iront en cest voiage »<br />

Au contraire, le poème de Guiot de Dijon insiste sur la douleur et l’attente de la<br />

jeune femme : « Je souffrirai dans cet état<br />

Jusqu’à le voir retraverser » 159 .<br />

Le cas où l’homme se remarierait pendant l’absence de sa femme se présente plus<br />

rar<strong>eme</strong>nt. Une femme ne s’expose pas aux dangers d’un tel voyage, encore moins sans son<br />

mari.<br />

Enfin, si un procès était en cours avant le départ du pèlerin, le jug<strong>eme</strong>nt s’en trouverait<br />

suspendu jusqu’au retour. Un répit d’un an et d’un jour pour une dette ou un procès est<br />

ainsi accordé aux pèlerins 160 . Certaines corporations autorisent l’épouse d’un des leurs<br />

devenu pèlerin à défendre leurs intérêts. D’autres ont l’autorisation de placer en tête de<br />

leurs affaires ou d’un atelier un membre de leur famille 161 .<br />

Nous avons montré la reconnaissance juridique des pèlerins avec la création de la lex<br />

peregrinorum et les avantages qui leurs sont accordés notamment en matière d’immunité<br />

fiscale. Cependant, comme le souligne à dessein l’étude de F. Garrisson, des textes<br />

juridiques aux réalités quotidiennes, la marge est importante, et l’habit quoique similaire<br />

ne gomme pas la condition première de chacun. De plus, nombreux sont les avanies et les<br />

torts causés aux pèlerins malgré les lois. Ceci est renforcé par le fait qu’ils bénéficient des<br />

mêmes mesures légales que les étrangers, puis avec le temps et par contamination, de<br />

celles des marchands. Autant dire que leurs privilèges s’amenuisent. Ils ne sont plus<br />

considérés dans l’originalité de leur démarche mais assimilés au commun des mortels.<br />

159 ème ème<br />

Anthologie de la poésie française, Moyen Age, XVI , XVII siècles, Chauveau ,J.-P., et alii, Gallimard,<br />

collection bibliothèque de la pléiade, <strong>Paris</strong>, 2000, strophe n°4, p. 112 et strophe n° 2 p. 197.<br />

160<br />

Garrison, F., op.cit.<br />

161<br />

Boileau, E., Livre des métiers.<br />

74

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