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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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D’ailleurs si leur manteau est gris, ce n’est pas une teinture mais l’oeuvre de la poussière et<br />

de la crasse sur la laine blanche. C’est à partir de ces écarts que des surnoms vont leur être<br />

attribués : « cordeliers » parce qu’ils ont en guise de ceinture une grosse corde nouée à<br />

trois reprises, les frères du sac ou sachets parce que leur robe est de toile très grossière. On<br />

pourrait penser à de la jute. Ceux du carmes, surnommés aussi « frères barrés », portent un<br />

habit à larges bandes 130 . Les capucins vont jusqu’au procès afin de déterminer la couleur<br />

des vêt<strong>eme</strong>nts, la forme des sandales ou du capuchon qu’ils doivent porter. C’est dire<br />

combien ces vêt<strong>eme</strong>nts sont une référence capitale. Cependant, bien qu’omniprésentes, les<br />

trois couleurs se voient aussi agrémentées de bleu ou de violet pour le scapulaire, voire le<br />

manteau, après l’essor de la teinturerie.<br />

Que dire du vêt<strong>eme</strong>nt des ordres militaires tels les Hospitaliers de Jérusalem ou les<br />

Templiers ? Il est assez simple, il se compose d’une robe 131 et d’un manteau. Les<br />

Hospitaliers de Jérusalem sont vêtus de noir. Ils ont brodé une croix blanche pattée dite<br />

« croix de Malte ». Les Templiers sont vêtus de blanc 132 , ils ont une croix rouge cousue sur<br />

l’épaule droite. Les chevaliers Teutoniques adoptent, quant à eux, une croix noire sur leur<br />

vêt<strong>eme</strong>nt blanc, brodée sur la gauche de leur poitrine.<br />

Pour renforcer l’aspect pénitentiel de son voyage, le pèlerin de tout ordre pouvait aussi<br />

revêtir une haire c'est-à-dire une chemise faite de crins de cheval, au d<strong>eme</strong>urant très<br />

inconfortable.<br />

Les condamnés, dont nous avons pu faire mention au point précédent, ont pu porter des<br />

entraves afin de souligner la nature pénitentielle de leur pélerinage. Il pourrait s’agir d’une<br />

croix spéciale ou de fers, d’entraves réelles ou symboliques. Les criminels ainsi entravés<br />

de chaînes ont pourtant les mêmes droits que leurs confrères puisqu’ils sont pèlerins.<br />

130 Piponnier, F., op. cit., glossaire, p. 155.<br />

131 Piponnier, F., op. cit., glossaire, p. 194 : « Robe : ensemble composé de plusieurs vêt<strong>eme</strong>nts ou<br />

« garn<strong>eme</strong>nts » taillés dans la même étoffe ». « Garn<strong>eme</strong>nt : nom générique désignant une pièce d’habill<strong>eme</strong>nt et<br />

plus spécifiqu<strong>eme</strong>nt les divers vêt<strong>eme</strong>nts qui, au nombre de trois à six, composent une « robe » », comme le<br />

surcot, la housse, le garde-corps ou la cotte.<br />

132 Guillaume de Tyr , donne quelques détails sur la constitution du costume. Dès 1118 et pendant neuf années,<br />

les chevaliers de l’ordre du Temple ont revêtu un habit séculier. A la demande du pape Honorius, ils vont revêtir<br />

un vêt<strong>eme</strong>nt blanc puis sous le pontificat d’Eugène, ils font coudre des croix de drap rouge sur leurs manteaux.<br />

p. 557. Chronique , traduction partielle de Monique Zerner dans Croisades et pèlerinages, récits, chroniques et<br />

voyages en Terre Sainte XII ème XVI ème siècles, édition établie sous la direction de Danielle Régnier-Bohler,<br />

Robert Laffont, <strong>Paris</strong>, 1997, p. 499-724.<br />

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