16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

En effet, la vêture monastique se compose du surplis, du scapulaire et de la coule 126 . Le<br />

premier est une tunique assez longue de toile fine. Ce surplis est enfilé par-dessus les<br />

vêt<strong>eme</strong>nts quotidiens, hors des cérémonies liturgiques. Par-dessus, s’ajoute un vêt<strong>eme</strong>nt<br />

recouvrant les épaules à l’aide d’une large bande d’étoffe percée en son centre d’une<br />

ouverture pour la tête et pendant libr<strong>eme</strong>nt devant et derrière : c’est le scapulaire. Puis, on<br />

peut porter, selon la saison, un grand manteau 127 à capuchon : la coule. En forme de<br />

chape 128 , il est vraisemblabl<strong>eme</strong>nt en laine aux XII ème et XIII ème siècles (car c’est l’âge<br />

d’or du travail laineux). La tenue se traduit par une grande simplicité. Elle fonctionne sur<br />

le mode de la superposition. Un voile pouvait être ajouté sur les épaules et la chevelure<br />

des femmes.<br />

Par ailleurs, chaque communauté religieuse étant différente, ces variations se traduisent<br />

aussi dans la tenue. Ainsi, les Bénédictins sont dans la droite ligne de ce qui vient d’être<br />

mentionné. Leur vêt<strong>eme</strong>nt est noir ou de couleur sombre. Mais les communautés plus<br />

radicales qui se développent au XII ème siècle vont adopter des mesures plus strictes. Les<br />

Cistérciens et les Chartreux, par exemple, vont revêtir une tenue de couleur blanche. En<br />

fait, il s’agit de laine non teinte contrair<strong>eme</strong>nt à la couleur noire portée par les Bénédictins.<br />

Cette démarche vestimentaire traduit une recherche d’austérité et marque leur volonté de<br />

plus d’abnégation. Madame Françoise Piponnier note à ce propos que certaines étoffes sont<br />

préférées à d’autres pour calquer cette recherche d’austérité. Ce sont des « étoffes<br />

grossières, élimées, rapiécées ». Elle précise égal<strong>eme</strong>nt une « limitation du nombre de<br />

pièces superposées, l’interdiction du lin, des fourrures » 129 toujours dans cette optique de<br />

traduire visuell<strong>eme</strong>nt leur démarche spirituelle tendant vers plus d’ascétisme. Cependant,<br />

pour des raisons climatiques, et en particulier dans les régions de grands froids, une entorse<br />

très exceptionnelle à la régle est pratiquée.<br />

Le travail de madame F. Piponnier rapporte égal<strong>eme</strong>nt que les Dominicains voyagent en<br />

robe blanche sur laquelle ils revêtent un manteau de voyage noir. Les Franciscains, quant à<br />

eux, placent leur idéal de pauvreté au premier plan. Cela se traduit par une certaine<br />

excentricité vestimentaire, cette extravagance se doublant d’une saleté repoussante.<br />

126<br />

Nous empruntons la plupart des informations à l’ouvrage de Francoise Piponnier, Se vêtir au Moyen Age, A.<br />

Biro, <strong>Paris</strong>, 1995, « vêt<strong>eme</strong>nts et signes distinctifs », p. 152-159 et glossaire, p. 188-194.<br />

127<br />

Piponnier, F., op. cit., glossaire, p. 193. Manteau : vêt<strong>eme</strong>nt de dessus taillé en rotonde, entièr<strong>eme</strong>nt fendu,<br />

fermé sur l’épaule ou devant.<br />

128<br />

Piponnier, F., op. cit., glossaire, p. 189. Chape : manteau de dignité, porté ensuite uniqu<strong>eme</strong>nt dans le cadre<br />

liturgique, taillé en rotonde et ouvert devant.<br />

129<br />

Piponnier, F., op. cit., p. 153.<br />

61

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!