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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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voyage d’outre-mer pour visiter le Saint Sépulcre de Notre Seigneur, avec son aide et celle<br />

de Saint-Georges ». 93<br />

Il ne faut pas oublier non plus les pèlerins-diplomates qui viennent en ambassade (c’est le<br />

cas de Daniel de Tchernickov, de Willibrand d’Oldenbourg ou de Marco Polo qui<br />

souhaitait de l’huile du Saint Sépulcre pour le Grand Khan), ni les rescapés d’une<br />

épidémie ou d’une catastrophe naturelle comme le trembl<strong>eme</strong>nt de terre en Allemagne de<br />

1117 94 , ni ceux qui souhaitent prendre leurs distances avec le monde pour réfléchir à une<br />

éventuelle entrée dans les ordres…<br />

Un bon pèlerin qu’il soit laïc ou qu’il appartienne à un ordre religieux, a quelques<br />

obligations personnelles dont il ne peut se détourner, pour mériter son qualificatif. Ces<br />

impératifs transparaissent dans les discours formulés par les prédicateurs. Ces derniers<br />

s’appuient sur des exempla ou anecdotes à valeur édifiante afin que les notions soient plus<br />

direct<strong>eme</strong>nt compréhensibles et assimilables par les fidèles. Dans son traité intitulé<br />

Tractatus de diversis materiis predicabilibus ou Traité des diverses matières à prêcher<br />

rédigé entre 1250 et 1261 et regroupant près de trois mille exempla, Etienne de Bourbon<br />

évoque les œuvres de satisfaction qu’un pécheur doit accomplir pour le bon déroul<strong>eme</strong>nt<br />

du processus pénitentiel 95 . En filigrane se lit le comport<strong>eme</strong>nt prohibé. Etienne de<br />

Bourbon récapitule les conditions à réunir pour que les prières et autres actes de contrition<br />

effectués lors d’un pèlerinage soient efficaces, il les expose dans son prêche sous la forme<br />

de six points importants.<br />

D’abord, le pèlerinage doit être sobre, exempt de tout écart de conduite. Le prédicateur<br />

rapporte un témoignage personnel. A l’occasion d’un pèlerinage en Terre Sainte<br />

concernant un homme qui a perdu chasteté et argent après avoir trop bu, il note à cet effet :<br />

« Vidi ego aliquam personam que multum laboraverat faciendo peregrinationem<br />

transmarinam et, cum inebriatus esset in quodam hospitio, castitate quam diu servaverat,<br />

et pecunia, iacens cum quadam meretrice, ancilla domus, spoliatur 96 ». Ainsi, c’est bien<br />

93<br />

Nompar de Caumont, texte traduit par Ch. Deluz in Croisades et pèlerinages,op. cit, p. 1063.<br />

94 ème ème<br />

Labande, E.-R. , « Recherches sur les pèlerins dans l’Europe des XI et XII siècles », Cahiers de<br />

Civilisation Médiévale, 1, 1958.<br />

95<br />

Stephani de Borbone, Tractatus de diversis materiis predicabilibus, cura et studio Jacques Berlioz, Corpus<br />

Christianorum continuatio medievalis, CXXIV, Brepols, Louvain, 2006. La troisième et dernière partie du<br />

traité reprend en les développant et en les explicitant les parties canoniques de la pénitence à savoir la contrition<br />

du cœur, la confession de bouche puis la satisfaction. Cette dernière étape se compose du jeûne, du pèlerinage et<br />

de la prière.<br />

96<br />

Stephani de Borbone, op. cit., Titulus sextus de peregrinatione, primum capitulum, lignes 17- 20, p. 211.<br />

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