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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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alors qu’il est de retour chez lui. En effet, il va apparaître comme un homme nouveau, plus<br />

complet peut-être à force d’expériences, plus intéressant sans doute sur le plan spirituel.<br />

Sera-t-il plus fréquentable au regard de ce qui a été accompli ? En tout cas, il en revient<br />

plus marqué, plus imprégné, et le contact avec l’Autre aura permis un chemin<strong>eme</strong>nt tout<br />

interne lui permettant de se découvrir soi-même, de « s’accepte(r) étranger » 80 .<br />

Ce terme prend égal<strong>eme</strong>nt un sens négatif, à cause des bandits et des voleurs qui se<br />

joignent aux pèlerins. Ce peut-être une allusion aux pèlerinages judiciaires, imposés par la<br />

loi ou à tous les êtres sans foi qui profitent de la compagnie des pèlerins pour voyager à<br />

moindre frais et pour dérober leurs compagnons de voyage. A moins que ce ne soit pour<br />

exercer quelques forfaits dans les lieux traversés.<br />

Cependant, la définition se nuance au cours des siècles en fonction des pratiques du<br />

pèlerinage, en tant que reflet de la réalité. C’est surtout entre les IX ème et XI ème siècles que<br />

le terme désigne le voyageur religieux en route vers un sanctuaire puis, à partir du XII ème<br />

siècle il correspond au croisé. La destination finale du pèlerin est alors davantage marquée.<br />

Nos pèlerins se rendant en Terre Sainte, nous nous attachons au parcours spirituel de ces<br />

derniers. Jusqu’au XI ème siècle, la solitude et l’intimité sont recherchées dans un idéal de<br />

contemptus mundi. Beaucoup ont succombé au charme de la vie ascétique dans le désert<br />

puis survient le pénitent millénariste dans l’attente du jug<strong>eme</strong>nt dernier pouvant mener une<br />

vie d’ermite dans la vallée de Josaphat. S’ajoute, ensuite, une démarche intellectuelle qui<br />

s’ouvre à la connaissance des choses spirituelles et des réalités profanes, à la description<br />

des sites et des sanctuaires, où la libre observation véhicule aussi des erreurs et des fables,<br />

en partie à cause de l’Onomasticon d’Eusèbe de Césarée, référence contemporaine pour<br />

tout un chacun.<br />

A partir du XII ème siècle, les pratiques évoluent. La définition du pèlerinage s’affine. Toute<br />

une infrastructure logistique concernant l’héberg<strong>eme</strong>nt, les secours, la protection, est mise<br />

en place pour les pèlerinages qui s’affirment dans leur aspect collectif. Les voyages<br />

s’organisent. Les pèlerins partent en grand nombre. Ils bénéficient alors d’un système<br />

maritime devenu très performant instauré depuis un siècle pour le commerce vers le<br />

Levant 81 .<br />

80 Alphandéry, P. ,Dupront, A., La Chrétienté et l’idée de Croisade, Albin Michel, <strong>Paris</strong>, 1995.<br />

81 Balard, M. ,La Méditerranée médiévale : espaces, itinéraires, comptoires, Picard, <strong>Paris</strong>, 2006, p. 6-10 ;<br />

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