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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Cette course effrénée connaît son apogée au XIII ème siècle. Le pèlerinage prend ainsi une<br />

autre dimension, plus concrète, tout en tendant à un renouveau spirituel avec le pouvoir<br />

accordé aux reliques.<br />

Cependant, Jérusalem aux mains des chrétiens depuis le 15 juillet 1099, est<br />

reconquise par Saladin après un siège de quinze jours, le 2 octobre 1187. Les édifices<br />

religieux sont reconvertis à l’exception du Saint Sépulcre, de celui de Josaphat et de celui<br />

de Béthléem.pèlerinages sont alors interdits jusqu’en 1191, (après la signature d’un<br />

accord). Saladin souhaite interdire la présence franque sur les terres palestiniennes, aucun<br />

prêtre chrétien ne peut desservir les autels des principaux sanctuaires et jusqu’en 1229,<br />

aucun édifice ne peut être construit par les chrétiens 60 ; mais le conquérant tient aussi à<br />

exploiter l’accès aux lieux de prières comme ressource économique. Aussi les pèlerinages<br />

redeviennent-ils possibles moyennant finances. Ce n’est que vers 1192 que les sanctuaires<br />

sont remis aux mains du clergé auquel on reconnaît le droit de desservir les lieux saints et<br />

d’occuper des églises latines. Encore que les dotations restent bien modestes : l’évêque de<br />

Salisbury obtient un petit clergé « indigène » et deux prêtres latins ainsi que des diacres<br />

pour les édifices de Jérusalem, de Bethléem et de Nazareth 61 . Cependant celles-ci sont<br />

souvent détruites ou ont été transformées en mosquée. Parfois, elles ont été laissées à<br />

l’abandon c’est le cas de l’église de la Table-Notre-Seigneur où Riccold de Monte Croce<br />

célèbre la messe 62 . Si Saladin autorise rapid<strong>eme</strong>nt la présence de deux prêtres et de deux<br />

diacres à l’église du Saint Sépulcre, celles de Nazareth et de Bethléem ne seront pourvues<br />

qu’entre 1229 et 1244. Les chanoines latins sont autorisés à reprendre leur place, et comme<br />

au siècle précédent, une coe<strong>xi</strong>stence entre les Syriens, les Grecs et les autres Eglises<br />

s’instaure, cependant que les conditions d’exercice sont différentes. Cette époque est<br />

toutefois très importante en terme de reconstruction, et ce malgré les conflits, car le savoirfaire<br />

de l’Eglise latine va être transposé en Terre Sainte. Par ailleurs, les pèlerins orientaux<br />

ne délaissent pas non plus les visites, mais les établiss<strong>eme</strong>nts les représentants sont moins<br />

nombreux et bien différents de ceux que Jean Phocas a pu visiter en 1185 63 . La<br />

reconstruction méticuleuse du monastère de Jean Chrysostome, les rénovations<br />

Geary, P., Le vol des reliques au Moyen Age : furta sacra, Aubier, 1993.<br />

Le Blant, E., « Le vol des reliques », Revue archéologique, tome 9, 1887, p. 317-328.<br />

Héliot, P., Chastang, M.-L., « Quêtes et voyages de reliques au profit des églises françaises au Moyen Age »<br />

Revue d’Histoire Ecclésiastique, n°4, tome LIX, Louvain, 1964, p.759-822 et tome LX, 1965, p.5-32.<br />

60<br />

De Voguë, Les Eglises de la Terre Sainte, <strong>Paris</strong>, 1960, p. 32.<br />

61<br />

De Voguë, op.cit. , p. 33-34.<br />

62<br />

Riccold, op. cit., p.41.<br />

63<br />

Jean Phocas, texte traduit dans Jerusalem pilgrimage (1099-1185), J. Wilkinson,Londres, Ayklut, 1988.<br />

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