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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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suite des nombreux raids et des attaques musulmanes pour la reconquête de la Terre Sainte,<br />

ils essaiment en Occident. Nombreuses sont les confrèries qui font de même, quand la terre<br />

Franque disparaît, puis le royaume se réduisant comme une peau de chagrin, les<br />

monastères se regroupent vers la côte 53 . Il y a peu de monastères en dehors des villes mais<br />

les pèlerins du XII ème siècle en mentionnent cependant quelques uns.<br />

L’évolution de la pratique même du pèlerinage à ce tournant du siècle nous a interpellés.<br />

La seconde raison ayant conduit à cette période de référence est d’ordre<br />

historique. En effet, il nous a paru intéressant de croiser la démarche du pèlerin avec les<br />

nombreux faits marquants de cette période. Ainsi se mêlent croisades, expansion politique<br />

tant en Orient qu’en Occident (avec notamment la Reconquista, la domination Sicilienne<br />

dans la deu<strong>xi</strong>ème moitié du XI ème siècle et la conquête de principautés territoriales du<br />

Proche Orient), expansion économique et multiplication des échanges, développ<strong>eme</strong>nt des<br />

contacts 54 et égal<strong>eme</strong>nt guerres claniques. Tout ceci a forcément une incidence sur les<br />

pèlerinages et leurs pratiques. Nous avons retracé les grandes lignes de ces évén<strong>eme</strong>nts<br />

afin de restituer la toile de fond des pèlerinages de notre corpus (cf Annexe n° 2).<br />

Ainsi nous avons pu constater que jusqu’au X ème siècle, les pèlerinages à Rome sont<br />

préférés à ceux de Jérusalem rendue moins accessible à cause du « lac musulman ». En<br />

effet, les Fatimides de Tunisie s’emparent de l’Egypte et de la Palestine en 969 et la<br />

domination est maintenue jusqu’en 1171. Le calife al-Hâkim déclare la guerre à tous les<br />

non-Ismaéliens et persécute particulièr<strong>eme</strong>nt les chrétiens. Il fait raser toutes les églises et<br />

même le Saint Sépulcre, détruit en 1009. Par ailleurs, aucun chrétien d’Occident n’est<br />

autorisé à vivre dans la Ville sainte. Seuls les Arméniens, Byzantins et Syriens peuvent<br />

rester en s’acquittant d’une taxe de capitation s’élevant à dix dinars pour un homme et<br />

moitié moins pour une femme : ils ont alors le statut de dhimmi. Entre 1010 et 1020, le<br />

calife freine les voyageurs en leur créant de nombreux tracas allant de la simple taxe à<br />

l’emprisonn<strong>eme</strong>nt. Puis vers 1030 la tendance s’inverse. Le calife n’est plus, son<br />

successeur reprend ses relations avec l’Empire Byzantin. De ce fait, le Saint Sépulcre est<br />

reconstruit entre 1027 et 1048 et de nombreux pèlerinages sont effectués jusqu’à la veille<br />

de la première croisade. Deux autres éléments à ne pas négliger interviennent dans cette<br />

reprise progressive des pèlerinages : il faut prendre en considération la conversion des<br />

Hongrois ainsi que les progrès généraux de la christianisation en Europe du Nord et à l’Est.<br />

53 Richard, J., Histoire des Croisades, Fayard, <strong>Paris</strong>, 1996, p. 129-131.<br />

54 Cahen, C., Orient et Occident au temps des Croisades, Aubier, collection « historique », <strong>Paris</strong>, 1983, 302 p.<br />

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