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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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nouvelle voient le jour au fil des siècles. Aussi, les pèlerinages à titre personnel, en<br />

direction de Jérusalem, prennent-ils de l’ampleur. Six siècles plus tard, nombreux sont les<br />

pèlerins qui embrassent une carrière monastique à leur retour de pèlerinage, aux alentours<br />

des X ème et XI ème siècles. Ainsi, selon le biographe de Saint Aldérald, le saint homme était<br />

« désireux de progresser de bien en mieux et d’aller de vertu en vertu 51 » et pour ce faire,<br />

le baptême dans le Jourdain apparaît comme fondamental. Cette étape devient<br />

incontournable au fil des ans, un impératif du pèlerin en sus des jardins de Jéricho où il<br />

recueille des palmes comme preuve concrète de la réalisation de son voyage. Cependant la<br />

finalité diffère car le bain au Jourdain est de plus en plus perçu comme une reviviscence,<br />

une renaissance et c’est en ces termes que le biographe décrit l’état d’esprit du pèlerin<br />

canonisé : « né à nouveau et refait tout entier […] tous ses désirs comblés de cette vie<br />

terrestre » 52 .<br />

Par ailleurs, la pratique personnelle évolue au XI ème siècle vers un phénomène plus massif<br />

où le pèlerinage pourrait être envisagé non plus comme une pénitence individuelle mais<br />

comme un véritable engag<strong>eme</strong>nt où il est recommandé de faire preuve de renonc<strong>eme</strong>nt<br />

voire d’envisager la pauvreté ainsi que le décrit la Vie de Saint Ale<strong>xi</strong>s. C’est donc un<br />

véritable sacrifice qui est mis en place au regard des préparatifs lourds de conséquences.<br />

Cependant, au XII ème siècle, les structures écclésiastiques de Terre Sainte mises en place<br />

aux siècles précédents sont ébranlées par la défaite de 1197. En effet, Saladin souhaite<br />

éliminer la présence du clergé latin. (Ce n’est qu’après la troisième croisade que<br />

l’autorisation de desservir le Saint Sépulcre est accordée). Par conséquent, les pratiques se<br />

transforment. Ainsi, la tendance à l’érémitisme des X ème et XI ème siècles évolue et parfois<br />

se fond dans le pèlerinage de masse (notamment à cause des attaques musulmanes, de<br />

l’action de Saladin et aussi parce que les nouveaux ordres religieux tels que les<br />

Franciscains, les Dominicains, les frères du sac, les Repenties, ont recueilli les vocations<br />

qui initial<strong>eme</strong>nt se seraient tournées vers l’ermitage). Nous pouvons ajouter que les ordres<br />

mendiants sont apparus vers le milieu du XII ème siècle et prospèrent. Plusieurs guides de<br />

pèlerinage signalent les « hermitans latins que l’on appelle frères du Carme ». Ils se sont<br />

rassemblés sur le Mont Carmel, près de Cayphas (actuelle Haïfa) autour de la grotte du<br />

prophète Elie, peut-être autour d’un pieux ermite, ancien combattant de la troisième<br />

croisade originaire de l’Italie méridionale, Berthold de Calabre ou Saint Brochard. A la<br />

51 Vie de Saint Aldérald, archidiacre de Troyes.<br />

52 Vie de saint Aldérald, archidiacre de Troye.<br />

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