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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Le pèlerinage propr<strong>eme</strong>nt dit débute par une cérémonie de prise des insignes, se poursuit<br />

par le convoier ou l’accompagn<strong>eme</strong>nt sur quelques centaines de mètres du pèlerin par ses<br />

proches, puis celui-là se lance vers l’inconnu pour plusieurs semaines.<br />

Après une préparation méticuleuse, les pèlerins s’engagent à pied d’abord puis avec une<br />

monture sur les chemins. Ils vont par les routes jusqu’ aux ports d’Italie ou celui de<br />

Marseille. Les voies navigables paraissent plus fréquentées mais il faut garder en tête les<br />

conditions politiques et les accords permettant ou interdisant certaines routes. Il a fallu<br />

pourvoir à ces aspects matériels, débourser entre trente sous et cinquante ducats pour<br />

trouver une embarcation permettant la traversée de la mer Méditerranée. Le rapport va du<br />

simple au triple pour partager une couche dans une nef ou une galère pendant les vingt<br />

jours que durent en moyenne la traversée. Un périple aventureux fait de mauvaises<br />

rencontres la plupart du temps, de tempêtes, de désagréments de tout acabit.<br />

Enfin, c’est l’arrivée au Proche-Orient, l’accueil des guides, la marche toujours et encore<br />

sur ces lieux foulés par le Christ. Les chants, les pleurs, les psaumes, le Saint Sépulcre, la<br />

chaleur, la joie d’être ensemble pour prier. Beaucoup sont partis sur les traces de Jésus<br />

Christ ; espérant le rencontrer, ils ont redécouvert la foi. Elle ne les avait jamais quittés<br />

mais ils ont enfin compris le sens du sacrifice. Ils sont ainsi comblés et peuvent envisager<br />

plus serein<strong>eme</strong>nt de prendre le chemin du retour. Une transformation a eu lieu, une part du<br />

sacré les a touchés. Ce sont des personnes renouvelées dans leur foi, renouvelées dans leur<br />

être par le biais du baptême dans le Jourdain. Pour autant, cela reste des êtres humains qui<br />

ont toute une vie à remplir afin d’assurer leur salut. Certains sont en bonne voie, d’autres<br />

ne négligent pas l’aide que les reliques leur apporteront pour ne pas s’éloigner du droit<br />

chemin. A commencer par la visite du tombeau au Saint Sépulcre qui matérialise cette<br />

perfectibilité possible au nom du sacrifice du Christ, le contact direct (en baisant le<br />

sépulcre) ou indirect (en passant la nuit en prière dans l’église) est une des possibilités<br />

offerte au pécheur. Il y a ceux qui rapporteront des ampoules d’huile sanctifiée, ceux qui<br />

préfèreront les oss<strong>eme</strong>nts, d’autres encore qui rapporteront de la terre. Tous repartiront<br />

néanmoins avec les palmes du jardin d’Abraham, signe de leur parcours, de l’arrivée à<br />

destination et de la foi qui les a guidés.<br />

La foi omniprésente, certes, mais il ne faut pas négliger non plus le courage dont ces<br />

personnes ont fait preuve. Plus d’une fois, ils ont été la proie de maints dangers liés aux<br />

conditions de voyage, au climat, aux conflits internationaux ou religieux ; des difficultés ô<br />

combien réelles pouvant les conduire à la mort, mais égal<strong>eme</strong>nt des difficultés plus légères,<br />

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