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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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communautés religieuses dont le maître-mot est la prédication. Le prêche se fait alors plus<br />

lointain. Cela ne va pas de soi malgré tout et la vie monastique s’en trouve perturbée. Ces<br />

hommes et cette femme sont tous animés par la même flamme : la foi. En outre, ils<br />

souhaitent mettre leurs pas dans ceux du Christ. Cela se traduit d’abord par le désir de prier<br />

sur son tombeau. Cependant l’expression va plus loin, ils vont aussi s’approprier la<br />

Galilée, la Judée et la Palestine à travers un itinéraire tourné essentiell<strong>eme</strong>nt vers les<br />

grands moments de la vie du Christ. Chaque itinéraire sera l’occasion de visiter les églises,<br />

les témoins architecturaux des faits antérieurs, mais aussi de prier, de chanter, de pleurer<br />

car l‘émotion les submerge. La foi a guidé ces personnes sur les lieux bibliques où ils ont<br />

préféré mettre leurs pas dans ceux du Christ plutôt que dans ceux des prophètes. Ils ont<br />

vécu par la prière, les excursions et les mises en scène les épisodes de la vie du Christ<br />

relatés dans les Evangiles. Ils ont parcouru le chemin de croix, ils ont cherché à<br />

comprendre le geste de Dieu qui a sacrifié son fils pour le rachat de l’humanité. Chacun a<br />

aussi une requête personnelle, des r<strong>eme</strong>rci<strong>eme</strong>nts à adresser à Dieu.<br />

De plus, suivre le Christ, c’est devenir pauvre à son tour, et c’est humbl<strong>eme</strong>nt<br />

que les pèlerins vont aborder cette démarche spirituelle. Ils vont devoir reconnaître leurs<br />

faiblesses, partir en toute connaissance de cause.<br />

Toutefois, les pèlerins vont devoir se préparer à ce nouvel état. Car c’est bien un statut que<br />

celui de pèlerin. Un statut ostensible car le pèlerin se reconnaît à travers sa besace, son<br />

bâton, mais aussi une panetière voire une boîte à certificats, remis par le prêtre de sa<br />

paroisse lors d’une cérémonie très codifiée. Les hommes se laissent pousser la barbe en<br />

attendant le bain purificateur du Jourdain. Des droits sont allégués au pèlerin. En effet, il<br />

n’est pas une personne ordinaire. C’est un être d’exception car il se met en marge de la<br />

société, pour le temps déterminé du pèlerinage. Exception car ne devient pas pèlerin qui<br />

veut, exception car il va aux devants des dangers grâce à sa foi. Ces derniers ont dû<br />

organiser leur départ, sur un certain nombre de jours, pour une somme d’argent, en<br />

compagnie d’autres pèlerins. Le pèlerin laïc, s’il est fortuné met ses affaires en ordre de<br />

sorte que sa maison fonctionne malgré son absence. Il trouve les fonds nécessaires au<br />

pèlerinage auprès de prèteurs ou de l’Eglise, met des biens en gage. Le pèlerin moins<br />

fortuné va redoubler d’effort en économisant, en recevant quelques aumônes des plus<br />

riches. La motivation ne leur fait pas défaut. Cependant on ne s’improvise pas pèlerin. Des<br />

critères sont mis en place par l’Eglise afin que la dévotion reste la première motivation. Le<br />

pèlerinage ne peut être un prétexte au vagabondage.<br />

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