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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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VIII. Le retour et la transformation possible<br />

Une fois la visite de la Terre Sainte effectuée, il est temps pour les pèlerins d’envisager le<br />

retour à leur domicile. Les préparatifs semblent plus rapides que ceux de l’aller. La date du<br />

retour, sans doute, a été fixée avec le capitaine du bateau, dès le débarqu<strong>eme</strong>nt. Il ne leur<br />

reste donc plus qu’à regagner leur port d’embarcation. Toutefois, les pèlerins doivent<br />

envisager une première difficulté : il leur faut maintenant tourner le dos à la Terre Sainte.<br />

La démarche ne va pas de soi pour certains. D’autres se mettent en route. Ils emportent<br />

avec eux des souvenirs, des prières, des joies et des peines. Du vécu surtout. Il y a tout de<br />

même quelques objets matérialisant leur passage. Ces souvenirs concrets leur permettront<br />

de tourner leurs pensées vers la Terre Sainte, une fois rentrés. Ils peuvent aussi orienter<br />

leurs prières. Ils fonctionneront encore comme des pense-bêtes les encourageant à réfléchir<br />

sur ce qu’ils ont vécu en Terre Sainte et à l’extraordinaire aventure partagée avec d’autres.<br />

A. Les souvenirs du pèlerinage<br />

Il paraît impensable de rentrer sans avoir cueilli, au préalable, dans les jardins d’Abraham,<br />

une branche de palme de Jéricho. Il est toutefois possible de s’en procurer à Jérusalem<br />

chez les marchands de souvenirs (qui prolifèrent dès le V ème siècle). Les palmes sont<br />

préparées, tressées ; ce ne sont pas de vulgaires végétaux que l’on jettera une fois fanés.<br />

Cette pratique est rapportée dans le cinquième chant de La Conquête de Jérusalem 810 . Les<br />

chevaliers prennent la parole à tour de rôle, après la libération de la Ville sainte. Chacun<br />

des croisés refuse la couronne offerte par l’évêque de Mautran. Deux d’entre eux, Robert<br />

le Frison et Robert de Normandie arguent qu’ils ont accompli leur mission, à savoir, se<br />

rendre au Saint Sépulcre. Ainsi, il faut comprendre que l’objectif principal de leur<br />

démarche était de prier à Jérusalem, la croisade pouvant être considérée comme<br />

secondaire, bien que leur ayant permis d’accèder au lieu saint. Il est noté à propos de<br />

Robert le Frison : « […] je prendrai la route du retour sans délai, aussitôt après avoir été au<br />

Temple de Salomon, embrassé le Sépulcre et fait oraison. » Les propos de Robert de<br />

Normandie sont similaires. Les quatre chevaliers en présence ajoutent qu’ils ont cueilli des<br />

palmes. Le signe du départ est par conséquent imminent. La préparation du souvenir du<br />

810 Richard le pèlerin, op. cit., chant V, 18-21, p.267-269.<br />

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