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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Cette pratique va plus loin au fil des siècles puisque non seul<strong>eme</strong>nt les pèlerins se rendent en<br />

Terre Sainte pour toucher ces reliques et en tirer un bienfait mais encore chacun tente de<br />

laisser une trace sur ce Lieu saint, afin de bénéficier, à son tour, de son aura favorable. Soit les<br />

pèlerins laissent les objets à sanctifier sur une grille placée sur le tombeau, soit, comme<br />

Riccold de Monte Croce, ils marquent leur passage d’une pierre.<br />

C’est à partir du IV ème siècle que les reliques jouissent d’une grande faveur.<br />

Mais en France, c’est au cours du VII ème siècle que se multiplient les « translatio » et les<br />

« inventions » c'est-à-dire les découvertes miraculeuses de reliques ou les vols 802 . Le<br />

phénomène prend une telle ampleur qu’on en vient à diviser les corps pour répondre à la<br />

demande. Certains fidèles manifestent la volonté de choisir une sépulture proche du corps<br />

saint (c’est le cas de la princesse Euphrosine), d’autres moins scrupuleux, créent des faux.<br />

Plus concrèt<strong>eme</strong>nt, ces reliques sont présentées aux fidèles dans des reliquaires ou<br />

« monstrances » ou alors dans un objet ressemblant à la source initiale tels un bras, un<br />

buste, une tête. L’objet est toujours abrité dans un contenant. C’est la raison pour laquelle<br />

le reliquaire ne doit pas être confondu avec une simple statue. (Mais on les insère aussi<br />

dans les épées).<br />

Ces reliques, de par les vertus qui leurs sont associées, sont à la source directe<br />

de la fondation d’une église 803 . Elles ont alors un emplac<strong>eme</strong>nt particulier général<strong>eme</strong>nt<br />

vers l’autel (au dessous ou dedans). La translation des reliques se fait en toute simplicité en<br />

Occident alors qu’elles sont le prétexte à de grandes fêtes très solennelles en Orient.<br />

2) Emplac<strong>eme</strong>nt et conditionn<strong>eme</strong>nt<br />

Les spécialistes 804 rapportent qu’au Moyen Age, on considère que les vertus des reliques<br />

se transmettent par le biais d’un liquide. Ainsi, il est courant de faire tremper les objets<br />

sacrés ou auxquels on prête une qualité particulière dans un liquide, le plus souvent de<br />

l’huile. Cette dernière acquiert de la sorte la qualité de relique intermédiaire. Ensuite, on<br />

conditionne ce précieux liquide dans des ampoules. Les pèlerins ont alors la possibilité<br />

802 Geary, P., Le vol des reliques au Moyen Age : furta sacra, Aubier, 1993. Le Blant, E., « Le vol des reliques »,<br />

Revue archéologique, tome 9, 1887, p. 317-328.<br />

803 Héliot, P., Chastang, M.-L., « Quêtes et voyages de reliques au profit des églises françaises au Moyen Age »<br />

Revue d’Histoire Ecclésiastique, n°4, tome LIX, Louvain, 1964, p.759-822 et tome LX, 1965, p.5-32.<br />

804 Hermann-Mascard, N., op. cit. Brown, P., op. cit., Girand, G., “Le commerce des reliques au commenc<strong>eme</strong>nt<br />

du IX ème siècle », Mélanges G.B. de Rossi, <strong>Paris</strong>, 1892, p.73.<br />

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