16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Enfin, au XIV ème siècle, la ritualisation du pèlerinage est véritabl<strong>eme</strong>nt mise en place. Ce<br />

processus de transformation s’achève avec la prise en compte de deux facteurs<br />

supplémentaires : l’installation définitive des frères mineurs au Mont Sion entre 1309 et<br />

1342, et l’introduction des indulgences vers 1330.<br />

Les frères mineurs prennent en main l’organisation du pèlerinage et établissent un Ordo<br />

peregrinationis avec trois itinéraires. Le premier concerne la via captivatatis. Il rappelle<br />

l’arrestation du Christ et le procès des juifs et parcourt les lieux remarquables entre le<br />

Mont des Oliviers et le Mont Sion. Le deu<strong>xi</strong>ème connu sous le nom de via crucis dolorosa<br />

remémore le procès romain, le port de la Croix et les nombreuses chutes, les rencontres sur<br />

le parcours de la Passion ; il s’effectue entre Antonia et le Saint Sépulcre. Enfin, celui de<br />

l’Ordo processionis part de la chapelle des Latins et va jusqu’à l’édicule du tombeau dans<br />

le Saint Sépulcre. Il n’y a aucune variante possible et le père Abel confirme qu’« il n’y a<br />

plus de chang<strong>eme</strong>nt majeur dans la localisation des souvenirs évangéliques » 796 . Le<br />

procédé n’est pas nouveau pour autant, car dès les premiers temps, l’Eglise a cherché à<br />

reconstituer le parcours de la crucifi<strong>xi</strong>on. Elle l’a fixé autour de quatorze stations Les<br />

quatre dernières se trouvent à l’intérieur de l’église du Saint Sépulcre. Elles vont de la<br />

forteresse Antonia au Golgotha. L’ensemble d<strong>eme</strong>ure toutefois conjectural, l’imagination<br />

de chacun est requise, les Evangiles ne le confirment pas ni ne le nient.<br />

Jacques de Vérone délivre la première trace écrite des indulgences, il dénombre vingt-huit<br />

indulgences plénières et quatre-vingt treize indulgences partielles. Chacune est notée par<br />

une petite croix ou un simple bâton dans la marge en face des sanctuaires visités. Les<br />

indulgences remplacent le pèlerinage pénitentiel dès le XIV ème siècle. La visite de l’édicule<br />

du Saint Sépulcre, du Calvaire, de la grotte de l’invention de la Croix, du tombeau de la<br />

Vierge, de la colonne de la flagellation, de l’église de l’Ascension octroye des indulgences<br />

plénières alors que celle du Mont Sion, du lieu où David aurait composé ses psaumes<br />

accorderait des indulgences partielles.<br />

Cependant au XIII ème siècle, le royaume de Jérusalem se trouve diminué au point de ne<br />

plus être composé que des régions côtières de la Palestine, ce qui correspond environ au<br />

« royaume d’Acre ». Aussi, lorsque l’accès aux lieux saints est rendu impossible, (si ce<br />

n’est pendant la trêve de 1229-1243 ou encore lors des armistices), les pèlerins en attente<br />

cherchent quand même à perpétuer des pratiques pérégrinatoires. Ceci se manifeste par le<br />

796 Vincent, H., Abel, F.-M., op. cit.<br />

292

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!