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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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enedictum in eternum et ultra ! » 795 . Les pèlerins semblent choisir de s’arrêter<br />

longu<strong>eme</strong>nt dans les églises pour prier, ou pour copier à loisir les épigraphes et les<br />

inscriptions orn<strong>eme</strong>ntales.<br />

Gardons en tête, toutefois, que la durée du pèlerinage diffère d’un pèlerin à un autre. Jean<br />

de Würzbourg séjourne plus longu<strong>eme</strong>nt que Theodoric par exemple.<br />

2) Une organisation en processions réglées<br />

C’est au cours du XIII ème siècle que la pratique se transforme.<br />

D’abord, la lecture et la réfle<strong>xi</strong>on menée sur l’Ancien Testament disparaissent au profit des<br />

Evangiles. Cette pratique nouvelle vise à une méditation méthodique pour aboutir à une<br />

vigoureuse exhortation à la pénitence. L’évocation du Jug<strong>eme</strong>nt Dernier, notamment,<br />

devait tenir une place importante. En effet, les pèlerins prennent l’habitude de réserver une<br />

place pour le dernier jour dans la vallée de Josaphat. Les faits et gestes de Riccold de<br />

Monte Croce en attestent, il se présente en pénitent, passe la plupart de son temps à prier et<br />

à pleurer.<br />

Ensuite, le déplac<strong>eme</strong>nt devient plus subtil. En effet, les textes des Evangiles qui ont<br />

remplacé ceux de l’Ancien Testament sont davantage moralisés. On oublie peu à peu la<br />

méditation qui entoure le texte sacré, même si fondamental<strong>eme</strong>nt, il est toujours question<br />

du sacrifice d’un fils pour la rédemption de l’humanité. Ainsi, le regard du pèlerin n’est<br />

plus autant fixé sur la contemplation du Seigneur, il est davantage tourné sur lui-même.<br />

Une sorte d’introspection se fait jour. C’est d’ailleurs ce qui est restitué par le récit de<br />

Riccold de Monte Croce. Le pénitent pleure toujours, mais ses larmes soulignent la<br />

contrition, le désir de se racheter alors que celles des pèlerins antérieurs déplorent la perte<br />

du Christ. Ceux-là viennent sur le tombeau du Christ pour effacer leurs péchés, ceux-ci<br />

sont en quête d’indulgences.<br />

Par ailleurs, pour mieux comprendre ce chang<strong>eme</strong>nt d’optique vis-à-vis du parcours des<br />

sanctuaires, il ne faut pas négliger les relations franco-musulmanes. Ainsi, la Palestine<br />

redevient un territoire musulman au cours du XIII ème siècle. A partir de 1244, notamment,<br />

les processions deviennent impossibles sinon dangereuses. En outre, elles sont soumises à<br />

de nombreuses conditions. Aussi, les cérémonies s’organisent-elles à l’intérieur d’un petit<br />

nombre de sanctuaires, comme la célébration du feu sacré le samedi saint, par exemple.<br />

795 Burchard, op. cit., chapitre VI, p. 47.<br />

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