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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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1) L’époque d’une liturgie aux déplac<strong>eme</strong>nts libres<br />

Les premiers témoignages de pèlerinage, dont celui d’Egérie en 395, font état de marches<br />

accompagnées de lectures de l’Ancien Testament tout comme du Nouveau Testament, avec<br />

force chants et lectures de psaumes. A l’occasion de la fête de Pâques par exemple, tous les<br />

passages lus et chantés invitent à une méditation sur le sens de la Passion du Christ, à la<br />

lumière des textes bibliques. Ainsi Egérie écrit-elle : « On lit (le vendredi saint) d’abord<br />

dans les psaumes tous les passages où il est parlé de la Passion ; on lit ensuite dans les<br />

écrits des Apôtres, soit dans les Epîtres, soit dans les Actes, tous les passages où ils ont<br />

parlé de la Passion du Seigneur, et, on lit aussi dans les Evangiles les récits de la Passion.<br />

Ensuite, dans les Prophètes, les passages où ils ont prédit la Passion du Seigneur, et, dans<br />

les Evangiles, ceux où ils ont parlé de la Passion. 793 ». Nous constatons que c’est La Bible<br />

dans son ensemble qui est pratiquée et chaque moment important est mis en relation avec<br />

un passage du Livre Saint.<br />

Ce souhait de comprendre et de revivre au plus près les évén<strong>eme</strong>nts conduit Jean de<br />

Würzbourg à relever très méticuleus<strong>eme</strong>nt les inscriptions en vers et à détailler avec<br />

minutie les peintures et les mosaïques faciles à mémoriser représentant des scènes de la<br />

Passion. La description des sanctuaires est égal<strong>eme</strong>nt très soignée dans le texte de<br />

Theodoric. (Nous avons déjà mentionné les détails dans la partie concernant la Terre<br />

Sainte). Ces gestes sont effectués dans un souci de reconstituer la liturgie de Jérusalem<br />

dans un environn<strong>eme</strong>nt semblable.<br />

Nous pouvons avec H. Leclerq affirmer qu’il s’agit d’une « liturgie pérégrinante, on<br />

pourrait presque dire galopante, dont le caractère semble être de commémorer exact<strong>eme</strong>nt<br />

les incidents historiques en temps et lieux voulus » 794 . Les pèlerins des XI-XIII ème siècles,<br />

sont libres de leurs déplac<strong>eme</strong>nts (dans les limites que nous avons établies précédemment),<br />

ils reviennent sur les lieux qui les marquent le plus. Burchard de Mont Sion retourne dans<br />

la chapelle où Marie et les femmes de son entourage regardaient le Christ en croix. A<br />

Nazareth, il note : « plures misas di<strong>xi</strong> in loco isto, immo ipsa die, scilicet sancte<br />

annunciationis, quando fuit verbum caro factum. Sit nomen Domini Ihesu Christi<br />

793<br />

Egérie, Journal de voyage , texte édité par P. Maraval, collection « sources chrétiennes » 296, éditions Le<br />

Cerf, <strong>Paris</strong>, 1982.<br />

794<br />

Leclerq, H., « Pèlerinage aux lieux saints », DACL, op. cit., tome7, col. 2387.<br />

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