xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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16.06.2013 Views

eligieuses qui permettent de par leur localisation, de marcher sur les traces de Jésus et de revivre des moments partagés avec les apôtres. Nous avons choisi de mettre en évidence certaines célébrations qui contribuent à l’identification des pèlerins, au passé évangélique. S’agissant de Riccold de Monte Croce, il se prête à Bethléem à une identification aux rois mages, à un simulacre de la naissance de Jésus Christ lorsqu’il découvre un enfant dans la créche de l’église de la nativité. « […] invenimus in presepio pulcerimum infantem filium paupercule cristiane que habitabat iuxta ecclesiam et in letantes adoravimus Christum natum ad modum Magorum et dantes parvulo munera reddidimus matri. » 769 Dans le chapitre précédent, nous avons pu constater qu’il accorde une grande importance au lieu dans lequel il célèbre un événement ; ce n’est pas un simple rituel à ses yeux mais un véritable processus de commémoration, plaçant ainsi l’événement au cœur de la foi. La fête de l’Epiphanie fait partie de ces temps forts. Riccold de Monte Croce en retient le nombre de participants et la simplicité de la célébration : « Ibi in festo Epifanie invenimus congregatos christianos ad baptismum et ad festum ultra decem milia ex omni populo et natione, ubi edificavimus altare iuxta fluvium ubi celebravimus et predicavimus et baptisavimus gaudentes et flentes.» 770 Pour Daniel de Tchernikov, la commémoration du baptême du Christ dans le Jourdain est l’occasion de se purifier. Une multitude de personnes se presse sur la rive et toute la nuit des cierges demeurent allumés sous les chants des croyants. Le baptême s’effectue à minuit. En effet, selon le prêtre russe, l’Esprit Saint descend à ce moment-là sur le Jourdain, mais seuls les hommes dignes le voient. Cependant tous les chrétiens ressentent joie et bonheur dans leur cœur 771 . Theodoric et ses compagnons arrivent au Jourdain à la tombée du jour et aperçoivent une foule considérable tenant un cierge allumé à la main, ils s’inquiètent d’ailleurs d’être vus des Sarrasins : « […] secundum nostre estimationis computationem ad amplius quam ad sexaginta milia hominum in ea consistere vidimus. » 772 S’ensuit une activité commune à 769 Riccold, op. cit., p. 60. 770 Riccold, op. cit., p. 54. 771 Daniel, op. cit., §34. 772 Theodoric, op. cit,. p. 177, lignes 1064-1066. 279

tous, consistant en un bain dans le fleuve de même qu’en la traversée du Jourdain, à la nage, afin de s’imprégner des vertus lustrales 773 . Le dimanche des Rameaux, il est coutumier de passer la porte dorée à Jérusalem, ouverte seulement pour cette occasion en souvenir de l’arrivée de Jésus. Les pèlerins s’acheminent en procession avec les branches de palmes bénies 774 . Riccold de Monte Croce rapporte : « […] ibi accepimus ramos olivarum benedicentes et dantes omnibus et descendimus per viam per quam descendit Christus cum processione in die olivarum. Et venimus ad portam auream per quam intravit Dominus cum processione, que porta est ad pedes templi. » 775 Les recherches de MM. Vincent et Abel 776 ont mis à jour une tradition du vendredi saint. Au X ème siècle, en fin de matinée, vers la sixième heure, les croyants effectuent un chemin de croix où le patriarche porte la relique de la vraie Croix liée sur ses épaules. Il endosse en cela le rôle du Christ « post dorsum domni apostolici », une étole attachée au cou et tirée par le prélat jusqu’à la sainte prison où les fidèles chantent le trapaire et une prophétie puis ils font l’ascension du Golgotha. Le samedi saint, la procession s’achemine vers le Calvaire alors que le jour de Pâques, le cérémonial s’effectue dans l’église majeure ou Martyrion. L’évêque de Jérusalem le reconduit à l’Anastasis ou rotonde abritant le Saint Sépulcre, et le clôture. Les fidèles prennent un repas rapide et à la septième heure (vers 13 heures) ils se rendent sur le Mont des Oliviers et se rassemblent à l’église de l’Eleona. A l’heure de nonne (vers 15 heures) ils se dirigent vers l’église de l’ascension en chantant des hymnes, des antiennes appropriés au lieu et à la célébration puis vers la onzième heure (aux environs de 17 heures) la procession s’ébranle jusqu’à Jérusalem sous l’escorte de l’évêque, chacun tenant une branche d’oliviers et des palmes « a la manière dont le seigneur a été escorté ce jour là ». Cette pratique était déjà celle d’Egérie au IV ème siècle, cette dernière complète la célébration par l’arrivée tardive à l’Anastasis et le lucernaire 777 . 773 La pratique est rapportée déjà dans la Vie de Saint Alderald, AA SS, octobre 8, 993 : « Abiit ad Jordanis fluenta, Domini nostri membris sanctificata, quae iteratis etiam vicibus sanctificandus ipse transnatavit » . 774 Opera omnia, éd. J.M. Hanssens, tome 2, Rome, 1948 : « In memoriam illius rei nos per ecclesias nostras solemus portare ramos et clamare Hosanna ». 775 Riccold, op. cit,. p. 58. 776 Vincent, H., et Abel, F., Recherches de topographie, d’archéologie et d’histoire , op. cit., tome 2, p. 239-240. 777 Maraval, P., op. cit. 280

tous, consistant en un bain dans le fleuve de même qu’en la traversée du Jourdain, à la<br />

nage, afin de s’imprégner des vertus lustrales 773 .<br />

Le dimanche des Rameaux, il est coutumier de passer la porte dorée à Jérusalem, ouverte<br />

seul<strong>eme</strong>nt pour cette occasion en souvenir de l’arrivée de Jésus. Les pèlerins s’acheminent<br />

en procession avec les branches de palmes bénies 774 .<br />

Riccold de Monte Croce rapporte : « […] ibi accepimus ramos olivarum benedicentes et<br />

dantes omnibus et descendimus per viam per quam descendit Christus cum processione in<br />

die olivarum. Et venimus ad portam auream per quam intravit Dominus cum processione,<br />

que porta est ad pedes templi. » 775<br />

Les recherches de MM. Vincent et Abel 776 ont mis à jour une tradition du vendredi saint.<br />

Au X ème siècle, en fin de matinée, vers la si<strong>xi</strong>ème heure, les croyants effectuent un chemin<br />

de croix où le patriarche porte la relique de la vraie Croix liée sur ses épaules. Il endosse en<br />

cela le rôle du Christ « post dorsum domni apostolici », une étole attachée au cou et tirée<br />

par le prélat jusqu’à la sainte prison où les fidèles chantent le trapaire et une prophétie puis<br />

ils font l’ascension du Golgotha. Le samedi saint, la procession s’achemine vers le<br />

Calvaire alors que le jour de Pâques, le cérémonial s’effectue dans l’église majeure ou<br />

Martyrion. L’évêque de Jérusalem le reconduit à l’Anastasis ou rotonde abritant le Saint<br />

Sépulcre, et le clôture. Les fidèles prennent un repas rapide et à la septième heure (vers 13<br />

heures) ils se rendent sur le Mont des Oliviers et se rassemblent à l’église de l’Eleona. A<br />

l’heure de nonne (vers 15 heures) ils se dirigent vers l’église de l’ascension en chantant des<br />

hymnes, des antiennes appropriés au lieu et à la célébration puis vers la onzième heure<br />

(aux environs de 17 heures) la procession s’ébranle jusqu’à Jérusalem sous l’escorte de<br />

l’évêque, chacun tenant une branche d’oliviers et des palmes « a la manière dont le<br />

seigneur a été escorté ce jour là ». Cette pratique était déjà celle d’Egérie au IV ème siècle,<br />

cette dernière complète la célébration par l’arrivée tardive à l’Anastasis et le lucernaire 777 .<br />

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La pratique est rapportée déjà dans la Vie de Saint Alderald, AA SS, octobre 8, 993 : « Abiit ad Jordanis<br />

fluenta, Domini nostri membris sanctificata, quae iteratis etiam vicibus sanctificandus ipse transnatavit » .<br />

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Opera omnia, éd. J.M. Hanssens, tome 2, Rome, 1948 : « In memoriam illius rei nos per ecclesias nostras<br />

solemus portare ramos et clamare Hosanna ».<br />

775<br />

Riccold, op. cit,. p. 58.<br />

776<br />

Vincent, H., et Abel, F., Recherches de topographie, d’archéologie et d’histoire , op. cit., tome 2, p. 239-240.<br />

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Maraval, P., op. cit.<br />

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